Santé décomplexée

Le monoxyde de carbone est-il dangereux pour la santé ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 18/04/23 14:00

D’après le Ministère de la Santé, ce sont près d’une centaine de décès qui sont provoqués chaque année par une intoxication au monoxyde de carbone. Ce gaz se retrouve principalement dans les habitations, mais aussi dans l’environnement. Quelles sont les propriétés du monoxyde de carbone ? Où le retrouve-t-on ? Quels sont les symptômes d’une intoxication et comment la prévenir ? MEDADOM vous répond.

 

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Qu'est-ce que le monoxyde de carbone ?

 

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz produit lors d’une combustion incorrecte de gaz, de bois, d’essence, de charbon ou d’éthanol. Il s’échappe ensuite dans l’environnement, essentiellement dans les habitations. Le monoxyde de carbone pose problème, car sa diffusion dans l’air ne se voit pas et ne se sent pas par les personnes qui y sont exposées.

 

Selon Santé Publique France, les ¾ des intoxications au monoxyde de carbone résultent de l’utilisation d’appareils comme les chaudières, les poêles, radiateurs et chauffe-eau. D’autres appareils comme les barbecues ou chauffages d’appoint sont aussi responsables dans une moindre mesure d’intoxications.

 

 

Où le trouve-t-on ?

 

Le monoxyde de carbone s’échappe d’appareils domestiques, mais il est aussi présent dans l’environnement sous différentes formes :

 

  • Les transports : automobiles, bateaux, avions… Tous ont pour particularité de fonctionner avec des moteurs qui laissent s’échapper dans l’environnement plusieurs gaz, dont le monoxyde de carbone. On peut ainsi retrouver près de 8 % de monoxyde de carbone dans les gaz d’échappement d’un véhicule.

 

  • Les incendies : qu’ils soient domestiques ou naturels, les incendies libèrent également dans l’air une quantité non négligeable de monoxyde de carbone. Dans certains cas, la concentration en monoxyde de carbone dans un bâtiment en feu peut conduire à une explosion et mettre la vie des personnes situées aux alentours en danger.

 

  • La fumée du tabac : la consommation de tabac sous forme de cigarette ou de pipe dégage aussi du monoxyde de carbone lors de la combustion. Contrairement à une idée reçue, la fumée dégagée par l’utilisation de chicha ou de narguilé est plus importante qu’en fumant une cigarette. La quantité de monoxyde de carbone dégagée s’intensifie en fonction de la durée d’exposition et du nombre de cigarettes fumées.

 

  • L’industrie : les secteurs liés à l’industrie comme le pétrole, le papier ou la métallurgie sont basés sur la combustion d’éléments divers qui relâchent aussi du monoxyde de carbone dans l’atmosphère. En plus de contribuer à l’émission de gaz à effet de serre, le monoxyde de carbone dans l’industrie peut aussi provoquer des intoxications chez les travailleurs, notamment lorsque certains appareils à moteur sont utilisés dans des bâtiments insuffisamment ventilés.

 

  • L’environnement naturel : bien qu’une large part du monoxyde de carbone produit soit liée à l’Homme, ce gaz est aussi présent à l’état naturel sur notre planète. Mers et océans, orages, éruptions volcaniques, germination des graines… sont autant de phénomènes qui contribuent à échelle moindre à l’émission de monoxyde de carbone dans l’atmosphère. 

 

 

 

Quels sont les dangers du monoxyde de carbone ?

 

Les dangers du monoxyde de carbone résident dans ses propriétés : en cas d’exposition, ce gaz ne provoque aucun effet visible sur l’environnement. Il n’a pas d’odeur, ni de couleur, et n’engendre pas d’irritation lorsqu’il est inhalé. Une fois émis, le monoxyde de carbone se lie très rapidement à l’air.

Lorsque la concentration en monoxyde de carbone devient intense ou se prolonge, le gaz se fixe sur les globules rouges et entrave la circulation de l’oxygène dans le sang, conduisant alors à une intoxication.

 

Le plus fréquemment, l’intoxication au monoxyde de carbone a plusieurs causes :

 

  • Une utilisation incorrecte d’appareils comme les chauffages d’appoint ou les groupes électrogènes, dont la durée doit être limitée.
  • Un problème d’aération ou de ventilation de la pièce où sont placés les appareils.
  • Une mauvaise météo : absence de vent, brouillard, etc.
  • Le départ simultané de plusieurs véhicules dans un espace confiné comme un parking souterrain, etc.

 

 

 

Comment reconnaître une intoxication au monoxyde de carbone ?

 

On distingue deux types d’intoxications au monoxyde de carbone : l’intoxication chronique et l’intoxication aiguë. En cas d’exposition chronique au monoxyde de carbone, celle-ci provoque des symptômes de types maux de tête, nausées, fatigue et confusion mentale. Il est donc parfois difficile de la diagnostiquer rapidement.

 

L’intoxication aigüe quant à elle se manifeste par des vertiges, un évanouissement, une paralysie des muscles et des troubles du comportement. Ce type d’intoxication au monoxyde de carbone est de loin le plus dangereux, car il peut mener au décès et laisser des séquelles graves.

 

Si une femme enceinte présente une intoxication au monoxyde de carbone, celle-ci doit être prise en charge immédiatement et de façon spécifique.

L’intoxication d’une femme enceinte par le monoxyde de carbone a des effets sur son organisme, mais aussi sur le futur bébé. En l’absence de prise en charge, des complications peuvent survenir, notamment des malformations osseuses ou une encéphalopathie. Le traitement d’une intoxication au monoxyde de carbone chez la femme enceinte repose sur l’administration d’oxygène hyperbare.

 

Si vous ressentez ces symptômes lors de l’utilisation d’un appareil domestique, voici les bons gestes à avoir le plus rapidement possible :

 

  • Aérez la pièce en ouvrant en grand les fenêtres et les portes ;
  • Stoppez l’utilisation du ou des appareils concernés ;
  • Informez les habitants du logement ou les personnes se trouvant dans le bâtiment et demandez-leur d’évacuer par mesure de précaution ; 
  • Prévenez les secours en appelant le 15 ou le 18 ; 
  • Ne revenez pas dans le bâtiment ou dans le lieu d’habitation sans l’accord des secours.

 

 

 

Comment s’effectue le diagnostic d’une intoxication au monoxyde de carbone ? 

 

En présence de symptômes évocateurs et d’appareils à risque en état de marche à proximité, il est recommandé de consulter rapidement un médecin. L’intoxication au monoxyde de carbone se diagnostique par mesure du taux dans le sang.

En cas d’intoxication légère, respirer de l’air frais suffit. En revanche, pour les intoxications modérées à aiguës, il peut être parfois nécessaire de placer la personne sous oxygénation avec un masque facial.

 

L’oxygénothérapie hyperbare dans un caisson peut aussi être envisagée pour élever la quantité d’oxygène dans l’organisme. Avec cette technique, les cellules cérébrales et cardiaques reçoivent en quelques minutes suffisamment d’oxygène pour fonctionner de manière optimale et limiter le risque de complications. Le traitement en caisson hyperbare n’est disponible que dans certains hôpitaux équipés, ce qui peut limiter le temps de prise en charge qui doit être le plus rapide possible en cas d’intoxication. L’oxygénation hyperbare n’est pas non plus adaptée à tous les patients et présente quelques effets indésirables (douleurs, vomissements, crise d’épilepsie, claustrophobie, etc.). L’oxygénation par masque facial sera donc plus généralement conseillée.

 

Faut-il déclarer une intoxication au monoxyde de carbone ?

Dès qu’une intoxication au monoxyde de carbone est identifiée, il est nécessaire d’en informer le centre antipoison. Ensuite, le service santé et environnement de l’ARS (agence régionale de santé) du département concerné va mener une enquête pour déterminer la ou les causes précises et limiter le risque de récidives. Une fois le compte rendu transmis, des mesures correctrices peuvent être mises en place (ventilation, changement de matériel, etc.). Lorsque l’intoxication a lieu au niveau professionnel, c’est l’inspection du travail qui se charge de mener l’enquête et de définir les corrections à effectuer.

 

 

Que faire pour limiter les risques ?

 

Pour limiter le risque d’intoxication au monoxyde de carbone, il est indispensable de respecter les conseils suivants :

 

  • Avant la saison hivernale, faites contrôler vos équipements par un professionnel : chaudières, chauffe-eau, cheminées, poêles…
  • Veillez à bien faire ramoner votre cheminée et vos conduits d’évacuation au minimum une fois par an pour éviter les obstructions.
  • En hiver, aérez quotidiennement votre appartement ou votre maison.
  • Vérifiez l’état des ventilations et entrées d’air.
  • Consultez le mode d’emploi des appareils chauffants avant toute utilisation.
  • N’utilisez pas de chauffages d’appoint de façon continue, même lorsqu’il fait très froid.
  • Placez les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments et ne les utilisez pas en intérieur.

 

Aujourd’hui, il existe des détecteurs de monoxyde de carbone que l’on peut emporter ou fixer sur les murs. Cependant, la Commission de la Sécurité des Consommateurs conseille de ne pas s’y fier à 100 %, car ces dispositifs ne sont pas totalement sûrs. L’organisme recommande de choisir des appareils certifiés NF EN 50291, ce qui doit normalement être indiqué sur l’emballage du dispositif.

 

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Sources :