L'équipe de rédaction MEDADOM mardi 17 janvier 2023

Comment éviter les perturbateurs endocriniens ?

Présents dans l’eau, dans l’alimentation, dans les sols ou encore l’air et les produits de beauté, les perturbateurs endocriniens sont partout dans notre environnement. Comme pour les pesticides, l’exposition prolongée aux perturbateurs endocriniens et un éventuel effet cocktail posent question.

Quelle est la liste des principaux perturbateurs endocriniens ? Quels sont leurs effets sur la santé ? Comment prévenir et limiter l’exposition au quotidien ? MEDADOM vous informe.

 

 

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Quelle est la définition d’un perturbateur endocrinien ?

 

Selon la définition donnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2002, un perturbateur endocrinien (PE) est une “substance ou un mélange de substances qui altère le système endocrinien et provoque des effets néfastes dans l’organisme”. Ces effets peuvent affecter la communication entre les cellules ou les tissus constitutifs du corps ou la régulation de l’organisme au niveau de la croissance, de la reproduction, du métabolisme ou encore du système nerveux.

 

Les perturbateurs endocriniens agissent à plusieurs niveaux. Ils peuvent ainsi :  

  • Imiter l’action d’une hormone naturelle et produire les mêmes effets sur le corps 
  • Bloquer la fixation d’une hormone sur son récepteur et empêcher ainsi ses effets 
  • Déséquilibrer la production, la régulation ou la dégradation des hormones
  • Agir sur le transport d’une hormone dans l’organisme. 


 

Quelle est la liste des principaux perturbateurs endocriniens et leurs effets sur la santé ?

effets perturbateurs endocriniens


L’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement, du travail et de l’alimentation) regroupe les perturbateurs endocriniens en trois catégories : les perturbateurs endocriniens avérés, présumés et suspects. À ce jour, ce sont près de 800 substances chimiques qui sont répertoriées en tant que perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés. Voici les perturbateurs endocriniens les plus fréquents : 

 

  • Le bisphénol A (également appelé BPA) : présent dans les matières plastiques, le bisphénol A est l’un des perturbateurs endocriniens les plus connus. Étudié dès le début des années 2000, il est désormais établi selon de nombreuses études scientifiques que le bisphénol A s’avère nocif pour le système reproductif, le métabolisme ainsi que le système cardiovasculaire. Aujourd’hui, le bisphénol A fait l’objet de nombreuses restrictions, mais il peut toujours être présent dans les boîtes en plastique à usage alimentaire ou non, dans les boîtes de conserve et ustensiles en plastique ou encore les bonbonnes d’eau.

 

  • Les phtalates : apparus dans les années 1950, les phtalates permettent d’assouplir les matières plastiques et de stabiliser les parfums. On les retrouve ainsi principalement dans les matières plastiques souples, les sacs, les soins cosmétiques et les parfums. L’usage des phtalates est proscrit en France depuis 2011 en raison de leurs effets sur la santé. En effet, il a été montré que ces perturbateurs endocriniens imitent l’action des œstrogènes et perturbent la production des hormones thyroïdiennes.

 

  • Les parabens : majoritairement présents dans les médicaments et produits cosmétiques, les parabens se retrouvent également dans nos aliments. Ces perturbateurs endocriniens agissent au niveau reproductif et sont suspectés d’augmenter le risque de cancer du sein à haute dose. Ils peuvent également engendrer des irritations et des allergies cutanées, en plus d’être classés comme cancérogènes. 

 

  • Le BHA et le BHT : interdits dans certains pays mais toujours autorisés en France, le BHA (hydroxyanisol butylé) et le BHT (butylhydroxytoluène), sont deux perturbateurs endocriniens largement utilisés en cosmétique et dans l’alimentation pour limiter l’oxydation des matières grasses. On les retrouve ainsi dans les crèmes hydratantes, les produits de maquillage, la margarine ou encore dans certains aliments déshydratés. Le BHA et le BHT ont des effets toxiques sur la peau, le foie, les reins et le système hormonal.

 

  • Le cadmium : substance cancérogène avérée, le cadmium est un élément qui se retrouve dans de nombreux produits du quotidien : aliments (soja, lait, fruits de mer…), mais aussi l’eau du robinet, les piles et matières plastiques. Il est suspecté de favoriser certains troubles respiratoires ainsi que l’ostéoporose, en plus d’altérer les reins et le foie. 

 

  • Le téflon et le triclosan : autres perturbateurs endocriniens bien connus, le téflon et le triclosan sont présents dans les cosmétiques, les emballages alimentaires ou encore les vêtements de sport imperméables. Ces deux substances sont classées comme cancérigènes avec des effets néfastes sur le taux de cholestérol, le développement du système nerveux du bébé ou encore l’action des hormones thyroïdiennes.

 

Comment fonctionne le système endocrinien ?

Le système endocrinien est un système très important pour l’organisme. Il regroupe plusieurs glandes dont le rôle est de fabriquer et de distribuer des hormones spécifiques, nécessaires au fonctionnement optimal de votre corps. Si le système endocrinien subit un déséquilibre, même léger, cela peut avoir de graves répercussions sur l’ensemble de l’organisme. On comprend alors mieux l’inquiétude grandissante autour de l’utilisation des perturbateurs endocriniens, d’autant plus que ces derniers sont très présents dans notre environnement avec des effets sur la santé encore mal définis pour certains.

 

 

La vitamine D et le soja sont-ils des perturbateurs endocriniens ?

 

La vitamine D a récemment fait l’objet d’une information selon laquelle elle pourrait être classée comme étant un perturbateur endocrinien. Cela provient du fait que cette vitamine, contrairement aux autres, agit comme une hormone une fois apportée par l’alimentation ou par l’exposition au soleil. L’ANSES a ainsi mis en exergue qu’une consommation trop importante de vitamine D (par l'intermédiaire de compléments alimentaires par exemple) pouvait avoir des effets néfastes sur la santé. Il est donc recommandé de suivre la dose quotidienne recommandée et de ne prendre un supplément qu’en cas de déficit ou de carence diagnostiquée par un médecin.

 

Comme la vitamine D, le soja est aussi un aliment souvent décrié car il s’agit d’une source de phytoestrogènes (que l’on appelle également isoflavones). Aujourd’hui, le soja est de plus en plus consommé par les personnes souhaitant réduire ou arrêter la viande. Comme pour la vitamine D, tout est une question de dosage : une consommation trop importante de soja pourrait en effet conduire à l’apparition de troubles de la fertilité et s’avérer nocive pour le fœtus ou chez l’enfant.

 

 

Comment éviter les perturbateurs endocriniens ?

 

Bien que la législation évolue au fil du temps, de nombreux perturbateurs endocriniens sont encore présents dans tous les produits du quotidien. À ce jour, plusieurs règlements encadrent l’utilisation des perturbateurs endocriniens : 

 

  • Le règlement CE n°1907/2006 du 18 décembre 2006 : entré en vigueur en 2007, ce règlement (appelé REACH) encadre et sécurise l'utilisation des substances chimiques au sein de l’Union européenne, dont les perturbateurs endocriniens. Avant leur mise sur le marché, les produits et leurs risques sur la santé sont évalués en fonction des preuves scientifiques avérées ou non.

 

  • Le règlement CE n°1107/2009 du 21 octobre 2009 : qui encadre la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques au sein des pays de l’Union européenne. Selon ce règlement, une substance active ne peut être autorisée que si elle ne présente pas de danger pour le système endocrinien.

 

  • Dans une brève publiée sur l’un des sites informatifs du gouvernement au mois de mai 2022, il est précisé que la réglementation des perturbateurs endocriniens devrait être amenée à évoluer ces prochaines années. Si de nombreuses substances sont aujourd’hui classées comme néfastes, un travail de fond est nécessaire afin d’accélérer l’évaluation des autres substances encore en attente d’évaluation et toujours autorisées sur le marché.

Rappelons également que la législation française ne concerne pas les produits importés d'autres pays hors UE qui peuvent avoir des réglementations plus souples en matière d’interdiction ou de limitation des perturbateurs endocriniens. 
 

MEDADOM vous donne quelques conseils pour éviter au maximum les perturbateurs endocriniens et limiter ainsi leurs effets néfastes sur votre santé :  

  • Évitez de réchauffer vos aliments dans des contenants en plastique et utilisez plutôt une casserole en inox ou des contenants en verre 
  • Pour les biberons, choisissez-les également en verre ou portant la mention “sans bisphénol A” 
  • Limitez votre consommation de fast-food ou de street food, les aliments étant en contact direct avec des emballages alimentaires pouvant contenir des perturbateurs endocriniens 
  • Limitez l’achat d’aliments transformés et ultra-transformés et préférez les produits locaux, bruts et cultivés selon les principes de l’agriculture biologique
  • Vérifiez régulièrement la qualité de l’eau du robinet dans votre commune pour éviter les pesticides et perturbateurs endocriniens comme le cadmium 
  • Choisissez des cosmétiques formulés le plus naturellement possible et évitez ceux contenant des parfums synthétiques 
  • Limitez votre consommation de médicaments au strict minimum, notamment si vous êtes une femme enceinte 
  • Passez l’aspirateur et aérez régulièrement votre logement pour favoriser le renouvellement de l’air 
  • Optez pour des produits ménagers plus naturels ou aérez lorsque vous les utilisez
  • Lorsque vous jardinez et utilisez des produits biocides, choisissez-les de préférence sans pesticides et portez des protections adaptées (masque, gants).

 

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Sources :