L'équipe de rédaction MEDADOM lundi 2 janvier 2023

Pourquoi devient-on pyromane ?

Alors que les incendies sont de plus en plus récurrents en période estivale, se pose la question de l’origine des feux : accidents, négligence ou actes pyromanes ? Focus sur la pyromanie, une obsession du feu qui s’apparente à un trouble du comportement.

 

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Quelle est la définition d'un pyromane ? 

 

Un pyromane est par définition quelqu’un ayant une attirance irrésistible envers le feu. Une personne souffrant de pyromanie va donc ressentir en elle une tension qui s’accumule et croît au fil du temps, jusqu’à être insoutenable et entraîner un passage à l’acte : mettre le feu.

 

Le fait de déclencher un incendie est le seul moyen pour un pyromane de soulager la tension interne.

 

Un pyromane se distingue d’un incendiaire par les motifs et le plaisir ressenti à mettre le feu : tandis qu’un incendiaire se sert du feu comme un moyen d’arriver à ses fins (attirer l’attention, faire du mal, etc.), déclencher un incendie est une fin en soi pour le pyromane qui va ressentir une excitation et un plaisir intense en assouvissant cette pulsion.

 

Entre 90 et 95% des feux de forêt en France seraient d’origine humaine et parmi eux, 10 à 20% sont volontaires (source : Office nationale des forêts).

 

Le saviez-vous ? Dans les années 1950, le pompier pyromane californien John Leonard Orr a été à l’origine de plusieurs départs de feu causant la mort de quatre personnes.

Attention : cela ne signifie pas que les pompiers ont tous une tendance à la pyromanie, loin de là. En revanche, une personne fascinée par le feu sera peut-être plus encline à se lancer dans une carrière en lien avec la combustion et le feu.

 

 

Est-ce une maladie d'être pyromane ?

Personne pyromane dans une forêt

 

Être pyromane n’est pas considéré comme une maladie mentale mais comme un trouble du comportement.

Mettre le feu déclenche de la satisfaction et de la joie relatives non seulement au fait d’avoir mis le feu mais aussi d’avoir déclenché de la souffrance et des dégâts autour de lui. Un pyromane a tendance à être très égocentrique et à avoir des attitudes antisociales.

Un pyromane va très bien vivre son attirance vis-à-vis du feu et ne va ni se remettre en question, ni culpabiliser et encore moins demander de l’aide. Il aura donc tendance à minimiser son acte et ses conséquences, et n’aura quasiment aucun sentiment de culpabilité.

Il est également possible qu'une personne souffrant de bipolarité aient des pulsions de pyromanie lorsqu'elle est en phase maniaque.

Pour autant, un pyromane tentera autant que faire se peut de cacher ses méfaits et de ne pas se faire appréhender par les forces de l’ordre. Il essaiera de masquer ses traces et d’éviter les situations où il peut y avoir des témoins.

 

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Quelles sanctions pour un incendie volontaire ?

 

Les sanctions pour incendie volontaire dépendent de la zone incendiée, du motif ainsi que des dommages (naturels ou humains) engendrés, comme par exemple le nombre de jours d’Incapacité Totale de Travail (ITT).

Concernant la zone touchée par l’acte pyromane, les sanctions potentielles sont les suivantes :

  Incarcération Amende
Biens privés 10 ans de prison 150 000 euros d'amende
Biens constitués d’une zone boisée 15 ans de prison 150 000 euros d'amende
Espace naturel 30 ans de prison 200 000 euros d'amende

 

Concernant les motifs et les dégâts causés par le pyromane, les peines peuvent aller jusqu’à :

  Incarcération Amende
Entraînant 8 jours d’ITT 15 ans de prison 150 000 euros d'amende
Entraînant plus de 8 jours d’ITT 20 ans de prison 150 000 euros d'amende
Acte à caractère raciste 20 ans de prison 150 000 euros d'amende
Entraînant une infirmité permanente 30 ans de prison 150 000 euros d'amende
Provoquant la mort 30 ans de prison 200 000 euros d'amende



Est-il possible de se soigner ?

 

Certains pyromanes ne sont pas dans le déni de leurs actes, et peuvent expérimenter un dilemme interne entre l’envie de déclencher un incendie et la conscience que cet acte est mauvais. Ces personnes-là sont prêtes à entamer un travail thérapeutique afin de minimiser les pulsions incendiaires.

Le plus souvent, les psychologues et les psychiatres sont au contact de pyromanes par le biais d’expertises judiciaires. La justice peut demander aux personnes condamnées de s’engager dans une thérapie, mais ceci ne sera faisable que si le pyromane est capable de prendre conscience de la gravité de ses actes. A partir de là, un travail sur les pulsions pourra être effectué.

En revanche, si aucun regret n’est ressenti, et que les dégâts causés entraînent une forme de plaisir jouissif comme cela est fréquemment le cas chez les personnes psychopathes, alors la thérapie sera beaucoup plus compliquée et le principal recours sera judiciaire.

 



Pyromanie : quelles sont les causes ?

 

Il est pertinent de s’intéresser à l’origine de ce trouble du comportement pour comprendre s’il est possible de le soigner. Alors pourquoi devient-on pyromane ?

Certaines hypothèses vont dans le sens d’une incapacité à gérer l’excitation ou au contraire l’ennui durant l’enfance, ce qui se traduit plus tard par ces pulsions incendiaires.

D’autres pyromanes ont été victimes durant leur enfance de sévices physiques et sexuels inavoués et vont utiliser le feu comme un exutoire.

Les pyromanes peuvent également avoir un but bien identifié lorsqu’ils commettent leurs actes (revendication, vengeance, etc.).

 

Pour en savoir plus sur la pyromanie et les moyens de combattre les actes incendiaires, vous pouvez réécouter l'émission de France Culture sur le sujet : Peut-on lutter contre la pyromanie ?

 

 

Sources :