La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) potentiellement dangereuse. Depuis le début des années 2000, l’OMS recense chaque année 12 millions de nouveaux cas de syphilis, dont 140 000 cas dans la partie ouest de l’Europe.
Quels sont les symptômes de la syphilis ? Comment s’en prémunir ?
Besoin d'une ordonnance pour un dépistage et pas de médecin disponible ?
La façon la plus courante de contracter la syphilis est d'avoir des relations sexuelles non protégées (relations sexuelles vaginales, anales ou orales) avec une personne infectée. Par conséquent, les personnes qui ont régulièrement des rapports sexuels non protégés et avec des partenaires différents ont plus de risques d'attraper la syphilis.
La contamination peut avoir lieu dès lors que le corps entre en contact avec un ulcère (bouton ferme, rosé et d'un diamètre de 5 à 15mm) se trouvant au niveau du pénis, du vagin, de l’anus ou à l’intérieur de la bouche.
Les autres modes de contamination sont les suivants :
Cette dernière cause est rare en France puisque les dons du sang et d’organes sont très fortement contrôlés.
La plupart des cas de syphilis en France concernent les homosexuels, les bisexuels et d'autres hommes ayant des rapports sexuels non protégés par voie anale ou orale avec d'autres hommes.
Des chiffres éloquents ont permis de montrer que les cas de syphilis étaient en constante augmentation auprès de la communauté homosexuelle depuis plus d’une décennie.
Si la syphilis n’est pas traitée, elle peut entraîner de graves problèmes de santé, y compris des problèmes neurologiques (cérébraux et nerveux) ainsi que des problèmes oculaires pouvant mener à la cécité. De plus, les patients atteints de syphilis sont plus à même de contracter le VIH.
L’usage du préservatif protège efficacement contre la syphilis lors de rapports sexuels vaginaux et anaux. En revanche, s’agissant des rapports oraux, seul le dépistage de la syphilis permet de s’assurer de ne pas attraper la maladie puisqu’il n’existe aucun moyen de protection lors de la pratique du sexe oral.
La syphilis se soigne à l’aide d’antibiotiques qui peuvent être pris sous forme d'injections, de comprimés ou de gélules.
La durée du traitement dépend du stade de la syphilis.
Chez certaines personnes, le traitement peut provoquer des symptômes pseudo-grippaux, tels qu'une température élevée, des maux de tête et des douleurs musculaires. De tels effets ne durent généralement pas plus de 24 heures.
Après un délai de 6 à 12 semaines, une consultation de contrôle a lieu au centre de dépistage ou au cabinet d’un médecin généraliste afin de vérifier que l’infection a bien été éliminée.
Contrairement aux autres IST, la syphilis est une pathologie évolutive. Les patients atteints de cette maladie passent par trois stades : le stade primaire, le stade secondaire et le stade tertiaire. Il peut toutefois arriver que la maladie soit asymptomatique comme d’autres MST et que les patients ne se rendent compte de la présence de l’infection qu’au stade tertiaire.
Chaque stade de la syphilis est caractérisé par des symptômes précis. Ainsi, une personne au stade primaire verra généralement apparaître une à plusieurs plaies sur le site d’origine de l’infection. Ces plaies apparaissent autour des organes génitaux, près de l’anus ou du rectum et autour de la bouche. Elles sont fermes, rondes et indolores et sont connues sous l’appellation de “chancre de la syphilis”.
Au stade secondaire de la syphilis, les patients observent l’apparition d’éruptions cutanées, mais aussi un gonflement des ganglions lymphatiques accompagné de fièvre.
Le stade tertiaire de la syphilis est le plus grave. Il se manifeste par l’apparition de lésions prenant la forme de plaques rouges, de nodules ou d’ulcérations qui deviennent suintantes avant de cicatriser. Ces lésions peuvent donner lieu à des névralgies et à des paralysies du visage ou du corps. Des atteintes ophtalmologiques peuvent également survenir.
La microscopie au fond noir représente la technique la plus précise pour diagnostiquer la syphilis en présence d'un chancre ou de lésions évocatrices de la maladie. Cependant, ce degré de précision peut être limité par l'expérience de l'opérateur qui effectue le test, par le nombre de tréponèmes vivants dans la lésion (micro-organismes à l’origine de la syphilis) et par la présence de tréponèmes dans les lésions buccales ou anales.
La préparation pour la microscopie à fond noir consiste en un nettoyage de la lésion puis en son abrasion délicatement avec de la gaze. Le liquide suintant obtenu est recueilli sur une lame de verre et examiné au microscope qui est équipé d'un condenseur à fond noir.
La présence de plasmocytes (cellules sécrétant des anticorps) lors d’une biopsie cutanée peut être évocatrice d’une syphilis à un stade secondaire.
Ce type de diagnostic s’effectue à l’aide d’une prise de sang. La présence de certains anticorps permet de confirmer la présence de tréponèmes. L’examen sérologique de la syphilis consiste en une combinaison d’un test spécifique TPHA et d’un test non spécifique VDRL.
En cas de doute et pour toute prescription de dépistage, la téléconsultation est possible aussi en pharmacie et en mairie.
Sources :