Santé décomplexée

Vaginisme : définition, causes, diagnostic

Rédigé par L'équipe de rédaction MEDADOM | 05/09/23 06:30

Le vaginisme est un trouble qui concerne 1% des femmes en âge de procréer. En plus d’empêcher la femme de prendre du plaisir pendant les rapports sexuels, il peut ébranler la vie de couple.
Qu’est-ce que le vaginisme ? Comment en guérit-on ?

 

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Le vaginisme : c'est quoi ?

 

Le vaginisme est une contraction excessive des muscles du vagin qui rend la pénétration difficile pendant les rapports sexuels. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le vaginisme n’est pas une affection gynécologique. En effet, les femmes atteintes de ce trouble ne souffrent d’aucun dysfonctionnement gynécologique. Il est plutôt considéré comme un trouble psychique.

Le vaginisme peut être primaire ou secondaire.

Le vaginisme primaire est aussi appelé “vaginisme phobique”. Il est caractérisé par une angoisse de la douleur pendant les rapports sexuels due souvent à un manque d’information concernant l’anatomie féminine. Ainsi, les femmes souffrant de vaginisme primaire pensent à tort que leur vagin est trop étroit pour qu’un pénis y rentre. Par conséquent, l’anxiété augmente face à l’idée d’une éventuelle déchirure et la douleur qui pourrait en résulter devient une obsession.

Le vaginisme secondaire est dû à une succession de rapports sexuels douloureux  aussi appelée dyspareunie, qui fait que la patiente développe ce mécanisme afin de se protéger contre une éventuelle douleur. Il survient souvent suite à une intervention chirurgicale ou à une infection.

 

 

Comment savoir si je suis atteinte de vaginisme ?

 

Le signe principal du vaginisme est la douleur ressentie lorsque quelque chose pénètre dans le vagin.

Les femmes atteintes de vaginisme développent des mécanismes d’évitement : elles ont tendance à retirer la main de leur compagnon lorsque celui-ci s’approche de leurs parties intimes de peur qu’il ne fasse pénétrer un doigt dans leur vagin. Elles gardent également les genoux serrés et le corps raide pendant les préliminaires et même si elles sont d’accord pour avoir un rapport sexuel, les contractions des muscles du périnée sont si fortes que la pénétration est impossible.

Les femmes souffrant de vaginisme craignent également les visites gynécologiques et l’insertion d’un spéculum ou d’une sonde dans leur vagin.



Vaginisme : quelle est la cause ?

 

Le vaginisme peut être dû à un traumatisme, un infection, une opération chirurgicale mais également à des interdits religieux ou culturels. Car dans certaines cultures ou religions, le vagin est une partie du corps presque sacrée et le fait qu’un pénis ou un objet y pénètre ferait entrave aux tabous et aux interdits posés depuis l’enfance.

 

 

Comment détecte-t-on le vaginisme ?

 

Le vaginisme est souvent détecté à la suite de problèmes de couple. En effet, le fait que les partenaires ne puissent pas avoir une vie sexuelle épanouie, mais aussi le fait que la femme ne parvienne pas à assouvir son désir de grossesse les amène à consulter un gynécologue ou un psychologue.

Dans de nombreux cas, la femme atteinte de vaginisme pense qu’elle souffre d’un problème gynécologique ce qui l’amène d’abord à consulter un gynécologue. Le gynécologue qui détecte alors ce trouble l’oriente vers un psychologue, puisque le vaginisme nécessite une prise en charge psychologique plutôt que gynécologique.

 



Comment combattre le vaginisme ?



Aujourd’hui, on peut trouver la solution au vaginisme en combinant deux approches : une approche cognitive et comportementale et une approche sexo-corporelle.

La thérapie cognitive et comportementale a pour objectif de changer l’image que la femme a de son corps et de son vagin. Avec un thérapeute, elle travaille sur les signaux douloureux que son cerveau perçoit lors de la pénétration. Au fil des séances, ses sentiments et son comportement face à la pénétration vaginale commencent à changer : la femme comprend que le vagin peut amener du plaisir et de l’épanouissement, et non de la douleur.


La thérapie sexo-corporelle a pour but d’amener la femme à percevoir le vagin comme un organe actif. Pour cela, le partenaire doit participer aux séances de thérapie en effectuant les exercices demandés et en laissant sa conjointe décider de la cadence qui lui convient le mieux. La thérapie commence en travaillant sur le plaisir sans pénétration. En cas de vaginisme, des techniques de respiration, de relaxation et de conscience corporelle sont utilisées afin d’offrir à la femme une meilleure connaissance de son corps.

L’objectif final est qu’elle apprenne à contrôler ses muscles vaginaux afin de réduire la douleur pendant les rapports. Lorsque la femme commence à avoir conscience de la notion de plaisir sexuel, des exercices de dilatation du vagin sont ensuite pratiqués.



Quelles positions privilégier en cas de vaginisme ?

 

Les gynécologues conseillent généralement aux femmes atteintes de vaginisme de choisir des positions dans lesquelles elles prennent le contrôle. Cela permet à ces dernières de choisir le rythme qui leur convient le mieux. Ainsi, l’andromaque (position dans laquelle la femme s’installe sur l’homme) est privilégiée au missionnaire (position où l’homme se positionne sur la femme).



Comment dire à mon partenaire que je souffre de vaginisme ?

 

Afin que le partenaire prenne conscience de la douleur ressentie pendant les rapports sexuels, il est préférable de commencer par lui expliquer ce qu’est le vaginisme. Le but est que le partenaire comprenne que la douleur ne vient pas d’un manque d’attirance ou d’affection, mais qu’elle est due à des facteurs psychologiques.



Si je ne parviens à en parler avec un professionnel de santé disponible, je peux téléconsulter.




Sources :