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Causes et symptômes de l'anorexie mentale
L'anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire rare se manifestant par une peur irrationnelle de prendre du poids

L’anorexie, qui signifie perte d’appétit, est un symptôme qui accompagne bon nombre de maladies aigues, survenant soudainement.

Quand l’anorexie devient volontaire, engendrée par une peur pathologique de prendre du poids, on l’appelle anorexie mentale. Ce trouble du comportement alimentaire peut mettre en jeu le pronostic vital et nécessite d’être pris en charge au plus vite.

Selon une étude épidémiologique réalisée entre 2000 et 2018, l’anorexie mentale toucherait 1,4% des femmes et 0,2% des hommes au cours de leur vie.

 

Qu’est-ce que l’anorexie ?


Définition de l’anorexie


L’anorexie est un mot provenant du grec « orexia », l’appétit, et du suffixe privatif « an- ». Il signifie littéralement « manque d’appétit ».
En médecine, l’anorexie définit la perte d’appétit. En tant que tel, l’anorexie est donc un symptôme et non une maladie. En cas d’anorexie, je perds la sensation de faim et je n’éprouve plus l’envie de manger. Ce symptôme est le plus généralement transitoire. Par glissement de sens, le mot anorexie est fréquemment utilisé pour parler de l’anorexie mentale, un trouble psycho-comportemental.



Qu’est-ce que l’anorexie mentale ?

Un des symptômes de l'anorexie mentale est de se voir plus gros qu'on ne l'est

L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA).

C'est quoi un TCA - trouble alimentaire du comportement ?
On définit les troubles du comportement alimentaire comme des « perturbation de la relation à l'alimentation, altérant de façon significative la santé physique comme l'adaptation psychosociale ». Les TCA peuvent avoir de conséquences graves et durables au niveau physique et psychologique.

 

L’anorexie mentale se caractérise par une restriction alimentaire stricte et volontaire, entraînant une perte de poids importante et une peur pathologique de prendre du poids.

Ce trouble se manifeste principalement au moment de la puberté chez les jeunes filles. La personne atteinte d’anorexie mentale a alors une perception perturbée de son corps, se percevant généralement plus grosse qu’elle ne l’ait réellement. Elle cherchera alors à maigrir à tout prix, soit :

  • En contrôlant et restreignant les calories des aliments consommés, voire en faisant une activité physique de manière excessive (type restrictif)
  • En se faisant vomir après avoir consommé des quantités d’aliments importantes frénétiquement, associant ou non une consommation abusive de laxatifs ou de diurétiques (type hyperphagique / purgatif)

 


Quelles sont les causes de l’anorexie ?



Pourquoi je ne mange pas ?

La perte d’appétit est fréquente en cas de maladie aigue, de survenue soudaine. Elle peut se prolonger dans certaines pathologies, on parle alors d’anorexie chronique.

On la retrouve par exemple chez des personnes atteintes :

  • D’un cancer
  • Du SIDA
  • D’une insuffisance cardiaque, hépatique, rénale ou pulmonaire sévère

Une perte d’appétit peut également provenir d’une atteinte de la zone cérébrale qui contrôle l’appétit.

Enfin, certains médicaments peuvent également provoquer une anorexie.

Le plus souvent, cette perte d’appétit se manifeste donc chez des personnes ayant un trouble sous-jacent connu. En cas d’anorexie inexpliquée, cela constitue un symptôme nécessitant d’en trouver la cause.

En traitant la cause de cette perte d’appétit, ce dernier devrait donc revenir à la normal.

 



Facteurs de risques et causes de l’anorexie mentale


L’anorexie mentale est un trouble dépendant de nombreux facteurs : personnels (génétiques, biologiques et psychologiques) et extérieurs (environnement familial et socioculturel).

L’anorexie débute généralement au moment de la puberté, phase de construction importante où l’on est particulièrement focalisé sur l’image de soi et de son corps. L’anorexie est un trouble rare, qui débute le plus souvent entre 14 et 17 ans, même si l’âge de début tendrait à s’abaisser.

On peut toutefois constater des anorexies mentales dès l’âge de 8 ans ou après 18 ans. Ce trouble touche toutes les catégories sociales.

L’anorexie commence alors souvent par une restriction alimentaire, le fameux « régime » puis tourne à l’obsession.

Je suis plus susceptible de souffrir d’anorexie mentale si :

  • Je suis une fille ou une femme (l’anorexie mentale touche environ 1 homme pour 8 femmes)
  • Je suis adolescent(e)
  • J’ai suivi un régime restrictif car j’étais en surpoids
  • J’exerce une activité sportive en compétition ou de la danse
  • Je suis mannequin
  • Je suis un régime alimentaire dans le cadre d’une maladie (diabète par exemple)
  • Une personne de ma famille est anorexique mentale
  • J’ai déjà eu des épisodes dépressifs
  • Je suis perfectionniste

Des évènements de vie traumatisants (deuil, séparation…) et des sources importantes de stress dans le jeune âge (maltraitance, abus sexuels…) sont fréquemment retrouvés avant le déclenchement des troubles alimentaires et pourraient marquer le point de départ de l’anorexie mentale chez certain(e)s patient(e)s.

Chez environ 40% des personnes anorexiques, on retrouve des troubles psychiatriques, comme des troubles anxieux, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des addictions ou des troubles de la personnalité.

Comment savoir si je suis anorexique ?

Symptômes de l’anorexie mentale

Le diagnostic de l’anorexie mentale se fait sur des critères définis par le DSM-V, la dernière version du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.

Le diagnostic d’anorexie mentale sera alors posé en fonction de 3 critères :

« A. Restriction alimentaire, conduisant à un poids corporel significativement bas en fonction de l’âge, du sexe, de la trajectoire développementale ainsi que de la santé physique.

B Peur intense devenir allant à que le poids de prendre du poids ou de grosse, ou comportements persistants l’encontre de la prise de poids, alors est significativement bas.

C. Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou manque persistant de reconnaitre la gravité relative à la maigreur actuelle. »

En d’autres termes, il se peut que je sois anorexique si :

  • Je perds du poids (plus de 15% de mon poids initial) de façon plus ou moins rapide, tout en banalisant ce qui m’arrive
  • Je restreins mon alimentation de façon importante et j’évite à tout prix les aliments caloriques
  • Je fais tout pour contrôler mon poids : je fais beaucoup de sport, je me fais vomir, je bois énormément…
  • Je passe beaucoup de temps à me préoccuper de mon poids
  • Je me sens constamment trop gros

Le degré de sévérité de l’anorexie mentale chez l’adulte sera évalué en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC) :

  • Si mon IMC est supérieur ou égal à 17kg/m², on parlera d’anorexie mentale légère
  • S’il est compris entre 16 et 16,99kg/m², l’anorexie sera modérée
  • Entre 15 et 15,99, il s’agit d’une anorexie mentale sévère
  • En dessous de 15, on sera face à une anorexie mentale extrême

Pour calculer son IMC, on divise son poids en kg par sa taille (en mètres) au carré : IMC (en kg/m²) = P / T²

NB : On considère qu’un IMC normal se situe entre 18,5 et 25kg/m².

D’autres critères peuvent amener à penser à une anorexie mentale, même s’ils ne font pas ou plus partie des critères de diagnostic :

  • Une hyperactivité physique et un investissement intellectuel excessif
  • Si je suis une femme : l’absence de règles (aménorrhée) depuis au moins 3 mois
  • Si je suis un homme : une baisse importante de ma libido et de mes érections

 


Prise en charge et complications de l’anorexie mentale

La restriction alimentaire peut être une des causes de l'anorexie mentale


Quelle prise en charge de l’anorexie mentale ?

La prise en charge de l’anorexie mentale est toujours pluridisciplinaire : elle associe des psychiatres, des médecins, des psychologues, des diététiciens…
Il n’existe pas de traitements médicamenteux spécifiques à l’anorexie mentale.

La prise en charge repose sur des objectifs de soin clairs, souvent décidés et contractualisés avec le patient. Les objectifs sont alors de :

  • Revenir à un poids normal, en comprenant la nécessité de la renutrition et du plaisir dans l’alimentation
  • Prendre en charge la souffrance psychologique, corriger les attitudes dysfonctionnelles
  • Limiter les conséquences sociales et sur les relations avec les proches

Il est alors indispensable d’associer l’entourage pour une prise en charge plus efficace.

Lorsque l’anorexie mentale est prise en charge à l’adolescence, 50% des cas guérissent, 1/3 s’améliorent, 21% souffrent de troubles chronique et 5 à 6% décèdent des complications physiques (le plus souvent, suite à un arrêt cardiaque) ou par suicide.

Le diagnostic et la prise en charge de l’anorexie mentale sont les plus efficaces lorsqu’elles sont précoces, pour éviter les complications médicales, psychosociales ou psychiatriques. Le traitement se fait généralement sur le long-terme, au moins un an voire plus, pour s’assurer de la guérison.

Complications de l’anorexie mentale

L’anorexie mentale est un trouble épuisant, autant pour le corps que pour l’esprit. Si je souffre d’anorexie, je suis exposé à ces risques de complications :

  • Mes dents et mon œsophage s’abiment à cause des vomissements
  • Je développe des troubles cardiaques et métaboliques
  • Je suis dénutri, anémié et j’ai des carences en vitamines
  • Mes os se fragilisent
  • Je suis moins fertile
  • Je perds mes cheveux
  • Je perds mon estime de moi
  • Je suis impulsif, anxieux
  • Je m’éloigne de mes proches, je m’isole

Les conséquences psychologiques de l’anorexie mentale peuvent aller jusqu’à la dépression et les idées suicidaires. Le taux de suicide associé à l’anorexie est le plus important de toutes les maladies psychiatriques.

Si je pense que moi ou l’un de mes proches souffre d’anorexie mentale, je n’attends pas pour en parler.

Pas de rendez-vous ? Pensez à la téléconsultation !

 

Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé

 

Sources :