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Cancer de la prostate : un cancer dans l'ombre ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 03/09/24 06:30

Saviez-vous que le cancer de la prostate est le premier cancer chez l'homme en France avec plus de 50 000 cas diagnostiqués chaque année ? Ce cancer, très courant, peut évoluer favorablement s'il est pris en charge rapidement. À l'occasion de la journée de la prostate le lundi 20 septembre, on vous en parle.    

À noter que d'autres affections peuvent être retrouvées au niveau de la prostate comme la prostatite (inflammation) ou l'hypertrophie de la prostate (ou adénome prostatique), courante à partir de 50 ans. 

Donnée : 1 homme sur 9 présentera un cancer de la prostate dans sa vie (source : prostate.fr).

 

Le cancer de la prostate

À l'instar du mécanisme global des cancers, le cancer de la prostate va se former à la suite du développement anormal de cellules : dans la majorité des cas, des cellules épithéliales qui protègent la prostate. 

 

Faut-il se faire dépister du cancer de la prostate ?

Donnée : l'âge moyen du diagnostic est de 70 ans.

Au stade précoce, aucun signe ne peut faire penser au cancer de la prostate. L'unique façon de connaître son statut face à la maladie reste donc le dépistage. Toutefois, ce dépistage n'est pas systématique puisque malgré un cancer de la prostate avéré, certains cancers de prostate sont d’évolution lente et peuvent évoluer sans conséquence majeure.  Il est surtout vivement conseillé aux personnes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate. 

 

Il est surtout vivement conseillé aux personnes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate et aux antillais ou africains. Il est cependant recommandé individuellement entre 50 et 75 ans par les principales sociétés savantes d’urologue car c’est le seul moyen de dépister à temps les cancers de prostate agressifs.



Les méthodes de dépistage du cancer de la prostate ont changé durant les dernières années :

  • Le dépistage repose habituellement à la fois sur le dosage du PSA  et le Toucher rectal. Le PSA : c’est une protéine fabriquée par la prostate que l’on retrouve dans le sang. Lorsqu’elle est élevée il ne s’agit pas toujours d’un cancer mais c’est un signal d’alerte qui nécessite de consulter.

  • Lors d'un toucher rectal anormal.

  • Lorsque le PSA ou le toucher rectal sont anormaux on pratique habituellement un IRM de prostate.

    • Si l’IRM est normale le plus souvent on évite les biopsies de prostate.

    • Si l’IRM est anormale et montre une lésion dans la prostate, on réalise alors des biopsies avec une nouvelle technologie qui permet de cibler les biopsies avec précision vers la lésion vue en IRM.

 

Les biopsies de prostate sont idéalement réalisées par voie périnéale pour éviter le risque d’infection.

Focus : Quel taux de PSA peut laisser suggérer un cancer de la prostate ?

Un taux supérieur à 4ng/mL (valeur normale) n'est pas forcément le signe d'un cancer, d'autres examens complémentaires devront être effectués comme une échographie ou une biopsie. 

 

Quels sont les symptômes du cancer de la prostate?

À un stade plus avancé, les symptômes du cancer de la prostate peuvent être les suivants :

 

Les traitements dépendent du stade d'évolution de la maladie au moment de la prise en charge. Différentes stratégies peuvent être proposées : de la simple surveillance à la radiothérapie, la chimiothérapie, un traitement hormonal ou encore la chirurgie. Dans tous les cas, pris en charge au stade précoce, le taux de survie à 5 ans est estimé à 93.% (source : Institut national du cancer). L'espérance de vie du cancer de la prostate non sévère est ainsi très favorable.  

 

L'innovation et le digital pour lutter contre le cancer de la prostate

 

Quelques applications ont vu le jour pour le suivi des patients qui regroupent en général, des informations, un carnet de suivi des traitements et des rendez-vous.

Par ailleurs, de nouvelles thérapies ont été développées, comme l'utilisation d'ultrasons focalisés (qui se base sur des effets thermiques). De plus, les avancées en radiothérapies qui permettent de réduire le nombre de séances. En outre, la mise au point de l'hormonothérapie et les avancées en immunothérapie sont également en faveur d'une espérance de vie améliorée.

 

Le mot de l’Urologue

 

Durant les 20 dernières années nous avons appris à mieux connaitre le cancer de prostate.
Apprendre que de nombreux cancer de prostate sont peux agressifs, d’évolution lente et ne mérite qu’une simple surveillance. Pour les autres cancers de prostate, plus agressifs les nouvelles méthodes permettent un dépistage plus performant et sans risque grâce à l’apport de l’IRM et des biopsies ciblées par voie périnéale.

Le dépistage précoce permet le plus souvent de guérir cette maladie et grâce aux avancées techniques et technologiques de préserver la qualité de vie en minimisant les risques d’impuissance ou d’incontinence.

 

Propos écrits par Aurel Messas chirurgien Urologue spécialisé en technique mini-invasive, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate.

 

 


Sources :