Désireux d’être toujours plus performants, de plus en plus de sportifs sont friands de compléments alimentaires et d’aliments enrichis censés les aider à développer leur masse musculaire ou à réduire leur masse graisseuse. Cela sans compter les risques pour la santé liés à la consommation de tels produits, pointés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). On fait le point.
Si la pratique d’un sport peut devenir addictive, la recherche de performances peut quant à elle rapidement devenir une obsession. De plus en plus de sportifs se laissent ainsi séduire par la consommation de compléments alimentaires ou d'aliments enrichis promettant de les aider à développer leur masse musculaire ou à réduire leur masse graisseuse. C’est le cas notamment des sportifs ayant besoin d’une musculature puissante ou d’une perte de poids rapide dans la pratique de leur sport.
Il faut dire que les sportifs, qu’ils soient amateurs ou professionnels de haut niveau, ont à leur disposition un large éventail de compléments alimentaires et aliments enrichis spécialisés qu’ils peuvent très facilement se procurer sur internet, en pharmacie ou en salles de sport.
Formulés à base de nutriments ou d’extraits de plantes, il peut s’agir de complexes multivitaminés, hyper-protéinés ou d’aliments enrichis à prendre avant, pendant ou après une séance de sport ou une épreuve de compétition pour améliorer les performances, renforcer l’endurance ou favoriser la récupération.
Dès lors, sachant qu’une alimentation variée et équilibrée devrait suffire à atteindre les objectifs fixés, ces produits sont-ils réellement indispensables aux sportifs ? Et vu l’alerte lancée par l’Anses en 2016 sur les risques liés à ces produits, pourraient-ils être dangereux pour la santé ?
Entre 2009 et 2016, le dispositif de nutrivigilance a enregistré 49 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs.
Ce sont les questions sur lesquelles se sont penchés les experts de l’Anses. Suite à une première alerte en date de 2016, ils ont poursuivi leur veille sanitaire sur ces produits. C’est ainsi qu’en juillet dernier, l’Agence a formulé une nouvelle mise en garde à l’égard des sportifs et des professionnels de santé quant aux risques induits par la consommation de ces produits pour la santé.
Entre 2016 et février 2024, ont en effet été enregistrés :
Sans compter que ces produits peuvent également contenir des substances interdites telles que des stéroïdes anabolisants ou de l’éphédrine connus pour leurs nombreux effets indésirables sévères sur l’activité cardiovasculaire. En plus d’être frauduleux, ces ingrédients exposent les sportifs à des risques encore plus élevés pour leur santé.
Mais ce n’est pas tout, un autre risque vient s’ajouter à ceux déjà cités : celui du contrôle positif par les autorités de contrôle antidopage pouvant mener à l’exclusion des sportifs d’une compétition. D’où l’importance pour les sportifs de se montrer extrêmement attentifs à la composition des compléments alimentaires qu’ils seraient amenés à consommer.
Un ingrédient peut ne pas être autorisé par l’Agence mondiale antidopage (AMA) malgré sa conformité aux exigences règlementaires.
Précautions et vigilance sont de rigueur
Pour rappel, le sportif doit avant tout veiller à adopter une alimentation variée et équilibrée permettant de couvrir ses besoins nutritionnels. Il conviendra de prendre l’avis d’un professionnel de santé (médecin ou diététicien du sport) avant de consommer des compléments alimentaires ou des aliments enrichis et de respecter les précautions élémentaires suivantes :
Enfin, il sera indispensable que le sportif ou son professionnel de santé déclare aux autorités en charge de la Nutrivigilance tout effet indésirable susceptible d’être lié à la consommation d’un complément alimentaire ou d’un aliment enrichi. Les informations relatives à chaque nouveau cas sont en effet essentielles aux travaux d’expertise menés par l’Anses et visant à compléter l’évaluation des risques publiée en 2016.
Sources :