Amanda Huguet-Millot vendredi 3 mars 2023

6 conseils pour lire une étiquette alimentaire

L’étiquette sur un produit alimentaire fournit de nombreuses informations. Qu’il s’agisse d’informations nutritionnelles, d’origine ou de conservation, l’étiquetage alimentaire doit nous aider à faire de meilleurs choix selon nos convictions et pour notre santé.

Mais autant faut-il pouvoir les comprendre ! Un sondage réalisé en 2019 faisait ressortir que les Français jugeaient les mentions sur les emballages incomplètes (63 %), peu transparentes (62 %) et imprécises (58 %)

MEDADOM vous aide à déchiffrer ces concentrés d’informations et vous donne 6 astuces pour mieux comprendre les produits que vous achetez.

 

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Qu'est-ce qu'une étiquette alimentaire ?

 

À quoi sert l’étiquetage sur un produit alimentaire ?

 

Selon la réglementation, l’étiquetage se définit par « les mentions, indications, marques de fabrique ou de commerce, images ou signes se rapportant à une denrée alimentaire et figurant sur tout emballage, […], étiquette […] accompagnant ou se référant à cette denrée alimentaire ».

L’étiquette ou étiquetage alimentaire consiste donc en une série d’informations indiquées sur un emballage, permettant aux consommateurs d’identifier le produit, de le comparer, de le choisir et d’en faire un usage approprié.

L’étiquetage sur les aliments sert plusieurs objectifs :

 

  • Protéger la santé des consommateurs (nutrition, intoxication alimentaire, allergie, diabète…).
  • Garantir leur droit à l’information.
  • Permettre de choisir en toute connaissance de cause, en fonction de ses considérations d’ordre sanitaire, économique, environnemental, social, religieux ou éthique.

 

Ainsi, en France, toutes les étiquettes alimentaires sont harmonisées sur un certain nombre de mentions, afin de prévenir toute pratique pouvant induire le consommateur en erreur (par une action trompeuse ou une omission d’information).

Sauf exception, un étiquetage est obligatoire sur toute denrée alimentaire préemballée. Celui-ci doit alors renseigner le consommateur, en français et dans une taille de caractère lisible.

Les informations présentes sur une étiquette alimentaire doivent donc être exactes, faciles à lire et à comprendre, non-trompeuses et indélébiles.

 

Quelle est la réglementation en vigueur ?

 

Les règles d’informations des consommateurs sur les denrées alimentaires sont encadrées par le règlement UE n°1169/2011, dit « InCo » (pour Information du Consommateur).

 

Que doit-il y impérativement y figurer ?

 

Selon le règlement INCO, un certain nombre de mentions doit obligatoirement figurer sur l’étiquette du produit alimentaire pré-emballé :

 

  • La dénomination de vente ;
  • La liste des ingrédients ;
  • La présence ou non d’allergènes ;
  • La quantité de certains ingrédients ;
  • La date de consommation (DLC ou DLUO) ;
  • Le pays d’origine (si son absence est trompeuse) ;
  • Les coordonnées de l’exploitant dans l’Union Européenne ;
  • La quantité nette ;
  • Les conditions de conservation et/ou d’utilisation ;
  • Le mode d’emploi ;
  • Le taux d’alcool pour les boissons titrant à plus de 1,2% ;
  • Une déclaration nutritionnelle.

 

D’autres mentions complémentaires peuvent être rendues obligatoires sur l’étiquette de certains produits. C’est notamment le cas des produits suivants :

 

  • Boisson contenant plus de 150mg de caféine par litre : « teneur élevée en caféine, déconseillé aux enfants et aux femmes enceinte ».

  • Denrée contenant de l’aspartame : « contient une source de phénylalanine » (afin de prévenir les personnes souffrant de phénylcétonurie).

  • Chewing-gums sans sucres et autres denrées contenant plus de 10% de polyols: « une consommation excessive peut avoir des effets laxatifs »…

 

Les étiquetages sont-ils les mêmes dans tous les pays ?

 

La réglementation sur les étiquettes des produits alimentaires est la même dans toute l’Union Européenne. Les étiquettes seront alors rédigées obligatoirement dans la langue du pays de distribution, complétées ou non d’autres langues.

Il peut toutefois y avoir des spécificités nationales, obligeant les industriels à ajouter certaines mentions.

La réglementation InCo ne s’applique enfin qu’en Union Européenne et les différences avec les pays tiers peuvent être importantes. C’est notamment le cas en Amérique du Nord, où l’étiquetage nutritionnel est assez distinct.

 

Vers quel organisme se tourner pour une réclamation sur un étiquetage ?

 

En cas de souci avec un étiquetage, il peut être judicieux de consulter en premier lieu le producteur ou l’exploitant (coordonnées sur l’emballage). Il pourra apporter des précisions ou des rectifications.

Pour une suspicion de fraude ou un problème grave sur l’étiquette ou le produit, il est également possible de saisir les instances suivantes :

 

 

 

Comment lire une étiquette alimentaire ?

déchiffrer les étiquettes alimentaires

 

 

1. En cas d’allergie, vérifier la liste des ingrédients

 

La liste des ingrédients est précédée d’une mention comprenant le mot « ingrédient » sur l’étiquette.

Elle comprend tous les ingrédients utilisés dans la recette (dont les additifs et les arômes), par ordre décroissant de poids. L’ingrédient le plus présent est donc en 1er dans cette liste.

Lorsqu’un ingrédient est mis en évidence (couleur différente, gras, souligné…) sur l’étiquette, c’est qu’il s’agit d’un allergène. Enfin, si la denrée est exemptée de liste d’ingrédients, elle doit tout de même indiquer « contient : » suivi du nom de l’allergène, afin d’éviter des risques chez les personnes allergiques ou intolérantes.

 

 

2. Comparer les valeurs nutritionnelles des aliments

 

Depuis 2016, la déclaration nutritionnelle est obligatoire sur l’étiquette des denrées alimentaires préemballées. Elle contient à minima : la valeur énergétique (en kJ et kcal), les glucides dont les sucres, les matières grasses dont les acides gras saturés, les protéines et le sel.

Les fabricants de denrées alimentaires peuvent également choisir d’indiquer des informations supplémentaires sur l’étiquette : la teneur en fibres, en polyols, en acides gras mono- et polyinsaturés, en vitamines et minéraux…

La déclaration nutritionnelle doit être indiquée sous forme de tableau, sauf si la surface d’emballage est trop petite. Dans ce cas, elle pourra être présentée sous forme de texte.

La liste des nutriments et leur ordre étant toujours les mêmes, l’étiquette permet de comparer facilement les apports nutritionnels des produits de même nature. Elle peut également être complétée du NutriScore afin de faciliter la lecture.

 

 

3. Suivre les conditions de conservation et d’utilisation

 

Plusieurs informations sur l’étiquette permettent de conserver et de mettre en œuvre correctement la denrée alimentaire :

 

  • La date limite de consommation (DLC) ou d’utilisation optimale (DLUO) : permet de savoir jusqu’à quand il est possible de consommer la denrée sans risque sanitaire (pour la DLC) ou pour profiter au mieux de ses caractéristiques organoleptiques et nutritionnelles (pour la DLUO). Ces dates ne sont valables que si les conditions de conservation recommandées sur l’étiquette ont été respectée.

  • Les conditions de conservation (par exemple : à conserver à +4°C ou à conserver à l’abri de la lumière) permettent de maintenir des caractéristiques sanitaires, nutritionnelles ou organoleptiques optimales.

  • Le mode d’emploi et les conditions d’utilisation sont présents dès lors que leur absence pourrait engendrer une mauvaise mise en œuvre du produit.

 

 

4. Contacter le fournisseur de l’aliment en cas de problème

 

Les étiquettes des denrées alimentaires doivent comporter les coordonnées, c’est-à-dire a minima le nom et l’adresse, d’un responsable au sein de l’Union Européenne. Il peut s’agir du producteur, de l’importateur ou du distributeur.

Si vous avez une question ou une réclamation à adresser, la plupart des produits alimentaires indiquent également un numéro de téléphone ou une adresse email pour plus de facilité.

Enfin, la plupart des marques alimentaires disposent d’un site internet si ces informations ne sont pas sur l’étiquette.

 

 

5. Comprendre l’origine d’un produit alimentaire

 

La plupart des viandes proposées entières ou à la découpe doivent mentionner leur origine sur l’étiquette. Le plus souvent, il s’agit des lieux d’élevage et d’abattage. Dans certains cas, l’exploitant peut également ajouter le lieu de naissance de l’animal.

Si l’étiquette mentionne « origine France », cela signifie que la naissance, l’élevage et l’abattage ont eu lieu en France.

L’indication de l’origine du lait et des viandes en tant qu’ingrédients (à plus de 8%) dans les aliments transformés est aujourd’hui à l’étude. Au-delà de 50% de lait dans la denrée, l’origine doit toutefois être indiquée.

 

Enfin, une autre mention d’origine peut être présente sur une étiquette : celle de l’ingrédient primaire. L’ingrédient primaire est celui présent à plus de 50% dans la denrée ou donnant au produit ses caractéristiques (ex : l’olive dans la tapenade). L’origine de l’ingrédient primaire est obligatoirement indiquée si elle est différente d’une autre mention d’origine.

Par exemple, si un gâteau fabriqué en France exhibe fièrement un drapeau français, mais que sa farine vient d’un autre pays, l’origine de la farine devra être mentionnée sur l’étiquette.

 

 

6. En cas de souci, conserver les moyens d’identification de l’aliment

 

En cas de problème avec un aliment (intoxication alimentaire, réaction allergique…), il peut être très judicieux de conserver toutes les informations relatives au produit disponibles sur l’étiquette :

 

  • Le nom, la référence du produit et/ou le code barre.
  • Le numéro de lot, souvent à proximité de la DLC ou de la DLUO.
  • La date limite de consommation (ou d’utilisation optimale).

 

Le plus simple est d’ailleurs de garder l’emballage, voire l’aliment s’il en reste. Ces informations permettront au service client de l’entreprise productrice et/ou aux instances de contrôle (répression des fraudes, nutrivigilance) de mener leurs enquêtes et de rectifier le ou les problèmes éventuels.

 

Si des doutes persistent, les diététiciens et médecins nutritionnistes peuvent également vous accompagner pour déchiffrer les étiquettes des produits alimentaires.

 

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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé

 

 

Sources :

Amanda Huguet-Millot

Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé