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Décès lié au choléra : peut-on prévenir cette maladie ?

22/07/24 08:30

Le mercredi 8 mai 2024, un enfant de 3 ans est décédé dans le quartier de Koungou, à Mayotte, un lieu récemment touché par une épidémie de choléra. Malgré les efforts d'intervention et de vaccination dans cette zone, plusieurs cas de choléra ont été signalés, et l'enfant n'a pu être sauvé. Les équipes de santé publique se sont rapidement rendues sur place pour traiter l'entourage de l'enfant et tenter de contenir la propagation de la maladie.

Cet événement met en lumière l'importance de comprendre et de prévenir cette maladie infectieuse encore largement présente dans de nombreuses régions du monde. 

 

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Qu'est-ce que le choléra ? 


Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë causée par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae, principalement des sérogroupes O1 et O139. Cette maladie est responsable de pandémies dévastatrices depuis le début du XIXe siècle et reste une menace significative pour la santé publique mondiale.

 

Epidémiologie de la maladie 

 

La première pandémie de choléra a commencé en 1817, touchant l'Asie, le Moyen-Orient et une partie de l'Afrique. Depuis, six autres pandémies se sont succédé, toutes ayant l'Asie comme point de départ.

 

La septième pandémie, en cours, a débuté en Indonésie en 1961 et s'est propagée à travers l'Asie, le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Amérique latine. L'Afrique, en particulier, est le continent le plus touché, concentrant plus de 50 % des cas de choléra chaque année.

En 2016, le taux global de létalité était de 1,8 %, mais atteignait plus de 6 % parmi les groupes vulnérables dans les zones à haut risque. Des taux de létalité dépassant 1 % sont encore rapportés dans plusieurs pays d'Afrique chaque année.

 

 

Quels sont les symptômes de la maladie ? 

 

Les symptômes comprennent des diarrhées sévères et des vomissements, sans fièvre. La période d'incubation varie de quelques heures à quelques jours. En l'absence de traitement, la maladie peut être rapidement mortelle, surtout chez les enfants, les personnes âgées et les individus fragilisés.

 

Comment la maladie se transmet-elle ? 

 

La transmission du choléra se fait principalement par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par les selles d'une personne infectée. Une fois dans l'intestin, Vibrio cholerae sécrète une toxine provoquant une perte massive d'eau et d'électrolytes, pouvant atteindre jusqu'à 15 litres par jour

 

 

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Comment prévenir le choléra ?

 

La prévention du choléra repose principalement sur l'amélioration des conditions d'hygiène et d'assainissement, ainsi que sur la vaccination.

 

Un enfant se fait vacciner contre le choléra.

 

Les mesures d'hygiène 

 

La chloration adéquate de l'eau et le respect des mesures d'hygiène de base, comme le lavage des mains et la consommation d'aliments cuits et chauds, peuvent réduire significativement le risque de transmission du choléra.

 

En cas de voyage dans des zones endémiques, il est indispensable de suivre des règles strictes d'hygiène alimentaire, telles que boire uniquement de l'eau embouteillée scellée, éviter les glaçons et consommer des aliments bien cuits.

 

La vaccination

 

Deux types de vaccins oraux sont actuellement préqualifiés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : un vaccin monovalent O1 (Dukoral®) et des vaccins bivalents O1 et O139 (ShancholTM et Euvichol®).

 

Dukoral® offre une protection de 85 à 90 % pendant 6 mois, déclinant à 60 % au bout de 2 ans pour les enfants plus âgés et les adultes. Ce vaccin n'est pas recommandé pour les enfants de moins de 2 ans.

 

ShancholTM et Euvichol® induisent une protection prolongée, avec une efficacité de 67 à 69 % après 2 ans et de 65 % après 5 ans.

 

La vaccination est particulièrement recommandée pour les populations à risque et les personnels de santé travaillant dans des zones d'épidémie.

 

 

Comment gérer au mieux les foyers endémiques ? 

 

Le signalement précoce des cas suspects et confirmés est capital pour gérer rapidement les épidémies et prévenir leur propagation. En France, bien que le choléra soit rare, la déclaration obligatoire de chaque cas permet une réponse rapide et appropriée.

 

Des équipes d'intervention sont déployées dans les zones touchées pour traiter les personnes infectées et leur entourage, limitant ainsi la transmission de la maladie.

 

En conclusion, le décès récent d'un enfant à Mayotte rappelle la persistance de la menace cholérique dans certaines régions du monde. Bien que le choléra soit une maladie évitable grâce à des mesures d'hygiène strictes et à la vaccination, il reste une cause majeure de morbidité et de mortalité dans de nombreuses zones à risque. La lutte contre cette maladie nécessite une approche globale incluant l'amélioration des infrastructures d'assainissement, la vaccination des populations à risque et une surveillance épidémiologique rigoureuse. En combinant ces efforts, il est possible de réduire considérablement l'impact du choléra et de prévenir les décès liés à cette infection.

 

 

Sources :

  • Santé Publique France. Choléra. Avril 2024. 

  • Institut Pasteur. Choléra. Septembre 2018.