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santé et recherche

Diabète de type 2 : un marqueur pronostic du risque cardiovasculaire

Saviez-vous que les personnes atteintes de diabète de type 2 courent un risque deux fois plus important de subir un accident cardiovasculaire lié à l’athérosclérose au cours de leur vie ? Pour autant, l’identification des personnes diabétiques les plus à risque de souffrir d’athérosclérose s’avère à ce jour très complexe. D’où l’intérêt d’identifier de nouveaux marqueurs prédictifs pour améliorer la stratégie de prévention.

C’est tout le sens des travaux réalisés par une équipe de chercheurs français qui a démontré un lien entre la quantité de globules blancs sanguins et le risque d’accident cardiovasculaire. Zoom sur les conclusions de cette étude inédite. 

 

 

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Diabète de type 2 et risque cardiovasculaire

 

Le diabète favorise l’athérosclérose

 

Chez les personnes souffrant de diabète, l’état d’hyperglycémie prolongée peut fragiliser la paroi des artères où viennent alors se déposer des plaques d’athérome. C’est l’athérosclérose. Principalement composées de cholestérol, ces plaques réduisent le diamètre des artères coronaires et peuvent se rompre, obstruant ainsi la circulation du sang.

 

En raison de cette athérosclérose, les personnes atteintes de diabète de type 2 courent ainsi un risque deux fois plus important de subir un accident cardiovasculaire tel qu’un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral.

 

Personne âgée ayant un infarctus du myocarde.

 

 

Identifier les patients les plus à risque de développer une athérosclérose

 

Dès lors, il semble indispensable d’identifier les patients diabétiques de type 2 les plus à risque de développer une athérosclérose. Mais cette tâche s’avère très complexe car les scores prédictifs du risque cardiovasculaire à dix ans utilisés à l’heure actuelle ne sont pas d’une grande fiabilité. D’où l’intérêt d’identifier de nouveaux marqueurs prédictifs pour améliorer la stratégie de prévention.

Les scores prédictifs du risque cardiovasculaire à dix ans intègrent plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires comme l’âge, le tabagisme ou encore le taux de cholestérol.

 

 

Un nouveau marqueur pronostic du risque cardiovasculaire 

 

Les monocytes : des globules blancs impliqués dans l’athérosclérose

 

 

C’est tout le sens des travaux réalisés par une équipe de chercheurs français composée de scientifiques de l’Inserm, de l’Université Paris Cité et du CNRS. Les chercheurs se sont intéressés à une catégorie particulière de globules blancs : les monocytes. Ces derniers circulent en effet dans le sang et sont impliqués de façon directe dans l’apparition et la progression de l’athérosclérose.

 

Dans le cadre de l’athérosclérose, les monocytes rejoignent la paroi interne des artères. Ils se différencient alors en macrophages, des cellules aptes à capturer le mauvais cholestérol et à produire des molécules inflammatoires. Mais plus les macrophages sont nombreux, plus ils captent des graisses et plus l’inflammation augmente, ce qui contribue à la croissance des plaques d’athérome.

 

Les chercheurs ont donc souhaité estimer la quantité de monocytes sanguins mais également la présence de sous-types particuliers chez les patients atteints de diabète de type 2. L’objectif ? Vérifier si ces paramètres peuvent constituer des marqueurs associés au risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques.

 

 

Les monocytes : des marqueurs du risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques

 

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont exploité les données de trois cohortes de patients diabétiques de type 2 :

 

  • La cohorte ANGIO-SAFE-2 incluant 672 diabétiques de type 2 issus des services de diabétologie des hôpitaux Lariboisière et Bichat Claude Bernard AP-HP.

  • La cohorte GLUTADIAB, comprenant 279 personnes atteintes de diabète de type 2.

  • La cohorte SURDIAGENE comprenant 757 patients suivis en prévention cardiovasculaire dans le service d’endocrinologie du CHU de Nantes.

 

En analysant la première cohorte ANGIO-SAFE-2, les scientifiques ont pu établir un lien entre la quantité de monocytes circulants, l’importance des plaques d’athérome et le risque d’accident cardiovasculaire lié à l’athérosclérose. Ainsi, plus la quantité de monocytes circulants est importante, plus le risque d’accident cardiovasculaire est élevé, indépendamment de l’âge et de la durée du diabète.

 

L’analyse de la seconde cohorte GLUTADIAB est venue étayer cette association. Les monocytes circulants ont fait l’objet d’une analyse moléculaire permettant d’identifier des sous-types de monocytes prédominants chez les patients diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire.

 

Chercheur analysant des analyses effectuées sur des patients ayant du diabète de type 2.

 

À partir de ces premiers constats, les scientifiques ont cherché à savoir comment les utiliser pour définir une valeur seuil à même de prédire le risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques. Ils se sont donc appuyés sur les données de la troisième cohorte SURDIAGENE. Ils ont ainsi répertorié les taux de monocytes de 757 patients suivis en prévention cardiovasculaire. Ils les ont ensuite corrélés avec les cas de survenue d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral au sein de la cohorte.

 

Il ressort de cette analyse que les patients diabétiques de type 2 ayant une quantité de monocytes supérieure à 0,5 × 109/L présenteraient un risque d’événement cardiovasculaire dans les dix ans 5 à 7 fois plus élevé que ceux ayant une quantité de monocytes inférieure à cette valeur.

 

 

 

Vers un meilleur dépistage des patients diabétiques les plus à risque

 

 

Publiés dans Circulation Research, ces résultats suggèrent donc que le taux de monocytes circulants permettrait de prédire le risque cardiovasculaire à dix ans chez les patients diabétiques de type 2. Protégée par un brevet, cette découverte s’avère intéressante d’un point de vue préventif puisqu’elle pourrait permettre d’aider au dépistage des patients les plus à risque.

 

L’équipe de scientifiques pense déjà à la suite en travaillant à l’élaboration d’un capteur électronique capable de doser le taux de monocytes circulants à partir d’une goutte de sang. Cette nouvelle analyse pourrait à terme venir compléter les scores pronostics actuels du risque cardiovasculaire et orienter les praticiens vers la prescription de traitements antidiabétiques plus spécifiques au profil du patient.

 

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Sources :