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Fièvre hémorragique de Crimée-Congo : de quoi s'agit-il ?

Rédigé par L'équipe de rédaction MEDADOM | 05/02/25 16:00

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est une maladie virale sévère, souvent mortelle, transmise principalement par les tiques du genre Hyalomma. Endémique dans plusieurs régions du monde, cette maladie constitue une menace émergente en Europe, notamment en France, en raison du réchauffement climatique et de la dispersion des tiques infectées.

Quelles sont les caractéristiques de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ? Quels sont les modes de transmission, les symptômes, les mesures de prévention ?  

 

 

Quelles sont les caractéristiques de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ? 

 

Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est causée par un virus appartenant à la famille des Bunyaviridae, du genre Nairovirus. Découvert pour la première fois en Crimée en 1944 et identifié au Congo en 1956, le virus est maintenant reconnu pour sa large répartition géographique, s'étendant de l'Afrique à l'Asie, en passant par l'Europe de l'Est.

  • Morphologie et génome : Le virus de la FHCC est un virus à ARN simple brin, segmenté en trois parties (S, M, L) codant respectivement pour les protéines nucléocapside, glycoprotéines et la polymérase virale.
  • Cycle de vie : Le virus se réplique dans les cellules endothéliales et les leucocytes, provoquant une destruction cellulaire et une fuite vasculaire, ce qui entraîne des hémorragies sévères.

 

Quel est le mode de transmission du virus ? 

Fièvre hémorragique de Crimée-Congo transmis par la tique.

La transmission du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo se fait principalement par la piqûre de tiques infectées, principalement Hyalomma marginatum.

  • Vecteurs : Les tiques Hyalomma, particulièrement présentes en Europe de l'Est, en Afrique et en Asie, sont les principaux vecteurs.
  • Modes de transmission : Outre les piqûres de tiques, la transmission peut également se produire par contact direct avec le sang ou les tissus d'animaux ou d'humains infectés. La transmission nosocomiale (dans les hôpitaux) est également possible en raison de la manipulation de matériel contaminé.

 

Symptômes et diagnostic de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo 

 

Quels sont les symptômes ? 

Les symptômes de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo apparaissent généralement après une période d'incubation de 1 à 9 jours, suivant la piqûre de tique ou l'exposition à des fluides infectés.

  • Phase initiale : Les premiers symptômes sont non spécifiques, semblables à ceux de la grippe, incluant fièvre élevée, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, ainsi que nausées et vomissements.
  • Phase hémorragique : Dans les cas sévères, la maladie progresse vers une phase hémorragique avec des saignements de la peau, des muqueuses, et des organes internes. La létalité varie de 10 à 40 % selon les cas et les soins prodigués.

 

Comment diagnostiquer la maladie ?

Le diagnostic de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo repose sur des méthodes de laboratoire spécifiques, car les symptômes cliniques peuvent être confondus avec d'autres maladies.

  • Tests virologiques : La détection du virus se fait par RT-PCR (réaction de polymérase en chaîne avec transcription inverse) et par isolement viral en culture cellulaire.
  • Sérologie : La détection des anticorps IgM et IgG spécifiques du virus est également utilisée pour confirmer une infection récente ou passée. 

 

Quelle est la situation actuelle en France ? 

 

La situation en France

En France, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo n'a pas encore été détectée chez l'humain, mais le virus a été identifié chez des tiques sur des bovins, particulièrement dans les Pyrénées-Orientales.

  • Surveillance et études : L'Anses a mis en place un système de surveillance des tiques et des virus qu'elles peuvent porter. Des études sont en cours pour évaluer le risque d'émergence de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo en France.
  • Préparation et sensibilisation : Des campagnes d'information et de sensibilisation sont menées auprès des professionnels de santé et des populations à risque, notamment les éleveurs, chasseurs et vétérinaires.

 

Comment prévenir la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?

La prévention de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo repose essentiellement sur la protection contre les piqûres de tiques et le contrôle de l'infection dans les milieux à risque.

  • Protection individuelle : Porter des vêtements couvrants et utiliser des répulsifs contre les tiques lors des promenades en zones à risque. Inspecter régulièrement la peau pour détecter et retirer les tiques dès que possible.
  • Mesures de contrôle en milieu hospitalier : Utilisation d'équipements de protection individuelle par les professionnels de santé lors de la prise en charge des patients suspectés de fièvre hémorragique de Crimée-Congo

 

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo, bien que rare en Europe occidentale, représente une menace réelle en raison de la propagation des tiques Hyalomma et du changement climatique.

La vigilance, la prévention et la surveillance sont essentielles pour prévenir une éventuelle émergence de cette maladie en France. Il est important de continuer la recherche et la sensibilisation pour mieux comprendre et contrôler cette zoonose dangereuse.

 

Sources :