Les fractures de fragilité touchent des milliers de personnes chaque année, en particulier après 50 ans. Elles apparaissent après un traumatisme mineur, comme une simple chute. En 2019, 178 millions de fractures ont été recensées dans le monde (soit une augmentation de 35 % depuis 1990).
Ce type de fracture est la principale conséquence de l'ostéoporose. Comprendre leurs causes et adopter les bons réflexes permet de prévenir efficacement ces fractures et de conserver son autonomie.
En cas de doute ou de douleur, il est possible de consulter un médecin en ligne via MEDADOM, pour obtenir rapidement un avis médical sans se déplacer.
Qu’est-ce qu’une fracture de fragilité ?
Définition médicale
Une fracture de fragilité est une fracture qui survient spontanément ou à la suite d'un traumatisme dit "de faible énergie", équivalent à une chute de sa hauteur ou moins. Ces fractures sont la principale conséquence clinique de l'ostéoporose, bien qu'elles puissent s'observer chez les femmes ménopausées même en l'absence d'ostéoporose diagnostiquée.
Contrairement à une fracture classique, elle ne nécessite pas un choc important. Les fractures de fragilité les plus fréquentes sont celles du col du fémur, des vertèbres, du poignet ou de l’humérus. Elles traduisent une faiblesse structurelle de l’os, parfois appelée fracture sans choc, spontanée ou pathologique.

Les chiffres clés
- En France, plus de 400 000 fractures de fragilité surviennent chaque année, principalement chez les femmes après la ménopause.
- Après une fracture vertébrale, le risque de nouvelle fracture vertébrale est multiplié par 4,4 et le risque de fracture du col du fémur par 2,3. Après une fracture de hanche, le risque de nouvelle fracture de hanche est multiplié par 2,3.
- Environ 50 % des patients ayant eu une fracture ostéoporotique en subiront une seconde.
- Selon la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), plus de 150 000 personnes sont hospitalisées annuellement pour des fractures de fragilité, avec un coût estimé à 5,4 milliards d'euros.
- Une prise en charge précoce est donc essentielle pour limiter les complications.
Pourquoi les os deviennent-ils fragiles avec l’âge ?
La perte de densité osseuse
Le remodelage osseux correspond au renouvellement constant de l'os : les ostéoclastes détruisent le vieux tissu osseux pendant que les ostéoblastes en fabriquent du nouveau. Avec l'âge, cet équilibre se modifie : la résorption (destruction) devient plus rapide que la formation osseuse, ce qui entraîne une diminution de la densité osseuse.
Chez la femme, la baisse des œstrogènes à la ménopause accentue cette perte de masse osseuse, entraînant une diminution de la densité et donc une plus grande fragilité.
Ce phénomène, appelé ostéoporose post‑ménopausique, est la principale cause de fractures dites « de fragilité ». En conséquence, une simple chute ou un geste du quotidien peut suffire à provoquer une fracture importante.
Quelles sont les causes fréquentes de la fragilité osseuse ?
La fragilité osseuse ne dépend pas uniquement de l’âge : de nombreux facteurs du quotidien peuvent affaiblir les os. Comprendre ces causes permet d’agir efficacement pour préserver leur solidité.
- Carence en calcium et en vitamine D : le calcium est un composant essentiel de l’os, tandis que la vitamine D permet son absorption. Une alimentation pauvre en ces nutriments augmente donc le risque d'ostéoporose.
- Manque d’exposition solaire : la lumière du soleil favorise la production naturelle de vitamine D, indispensable pour renforcer la densité osseuse. Quelques minutes d’exposition quotidienne suffisent.
- Sédentarité, tabac et alcool : l'inactivité physique réduit les contraintes mécaniques nécessaires au maintien de la densité osseuse. Le tabagisme multiplie par 1,5 à 2 le risque de fracture en agissant directement sur les cellules osseuses. La consommation excessive d'alcool, quant à elle, diminue la densité minérale osseuse et inhibe l'absorption du calcium.
- Traitements médicaux et maladies chroniques : certains médicaments (comme les corticoïdes) ou affections hormonales peuvent accélérer la déminéralisation osseuse.
Tous ces éléments contribuent à une fragilité osseuse accrue et doivent être surveillés pour éviter les fractures de fragilité.
Comment savoir si on a les os fragiles ?
Les signes d’alerte d’une fragilité osseuse peuvent passer inaperçus au début. Des douleurs dorsales persistantes, une perte de taille progressive ou un tassement vertébral sont souvent les premiers indicateurs. Ces symptômes traduisent une diminution de la solidité des os.
Pour confirmer le diagnostic, le médecin prescrit généralement un test de densitométrie osseuse, aussi appelé ostéodensitométrie. Cet examen indolore et rapide mesure la densité minérale des os, le plus souvent au niveau du rachis lombaire et de la hanche. Les résultats permettent de déterminer le degré de fragilité osseuse et d’évaluer le risque de fracture.
Ce test de densitométrie osseuse est particulièrement recommandé pour les femmes ménopausées à risque, les personnes sous corticoïdes au long cours, ou après une fracture sans traumatisme important.
Les résultats s'expriment par un score T :
- ≥ -1 : densité normale
- -1 à -2,5 : ostéopénie
- ≤ -2,5 : ostéoporose.
Le médecin peut également utiliser l'outil FRAX pour calculer le risque de fracture grave dans les 10 prochaines années et adapter le traitement.
Fractures de fragilité : les plus fréquentes
Fracture du col du fémur
C’est la plus redoutée. Elle apparaît dans 87 à 98 % des cas après une chute et entraîne une surmortalité de 10 à 20 % l'année suivant l'événement.
Cette fracture nécessite une hospitalisation et une intervention chirurgicale dans la quasi-totalité des cas, suivies d'une rééducation prolongée. 50 % des patients ne retrouvent pas une mobilité complète après 60 ans.
40 % des patients sont incapables de marcher seuls après une fracture du col du fémur et 80 % sont limités dans leurs activités quotidiennes.
Fracture vertébrale
Dans près de deux tiers des cas, la fracture vertébrale est asymptomatique.
Lorsqu'elle est symptomatique, elle se manifeste par une douleur dorsale aiguë, une perte de taille ou un dos voûté (cyphose). Si plusieurs vertèbres sont touchées, elle peut entraîner une fatigue chronique ou une gêne respiratoire.
La douleur peut s'installer progressivement et être confondue avec une simple lombalgie. La plupart des fractures vertébrales ne sont pas diagnostiquées, d'où l'importance de consulter en cas de douleur dorsale persistante, notamment après la ménopause.
Autres fractures liées à la fragilité osseuse
Les fractures du poignet, de l’humérus ou du bassin sont également fréquentes.
Elles traduisent une fragilité généralisée du squelette, souvent due à une ostéoporose avancée ou à une densité osseuse très diminuée.
Elles peuvent survenir après une chute anodine ou un effort inhabituel, comme le fait de soulever un objet un peu trop lourd.
Dans ces cas, les douleurs sont parfois moins intenses mais la récupération peut être longue, nécessitant immobilisation et rééducation pour retrouver la mobilité complète.
Quels sont les facteurs de risque de fracture de fragilité ?
Les fractures de fragilité résultent de plusieurs facteurs de risque combinés, qui affaiblissent progressivement les os et augmentent le risque de chute. Voici les principaux facteurs de risque à connaître :
- Âge avancé : avec le temps, la densité minérale osseuse diminue naturellement, ce qui rend les os plus fragiles et susceptibles de se casser plus facilement.
- Sexe féminin : les femmes sont 2 à 3 fois plus touchées que les hommes par l'ostéoporose à cause de la chute du taux d’œstrogènes, hormones protectrices pour la solidité osseuse.
- Ostéoporose : cette maladie fragilise les os en réduisant leur densité et favorise les fractures même en l’absence de choc important.
- Chutes répétées : elles augmentent mécaniquement le risque de fracture, notamment du col du fémur ou du poignet.
- Traitements médicamenteux : certains médicaments (comme les corticoïdes ou antiépileptiques) peuvent interférer avec la formation osseuse et accélérer la déminéralisation.
- Antécédents familiaux : avoir un parent au premier degré ayant souffert d'ostéoporose ou de fracture de fragilité augmente le risque. Le capital osseux est déterminé génétiquement pour 60 à 80 %.
- Manque d’activité physique : la sédentarité réduit la stimulation du remodelage osseux et favorise la perte musculaire, augmentant le risque de chute.
Les fractures chez la personne âgée résultent souvent de plusieurs de ces facteurs associés, ce qui souligne l’importance d’une prévention globale alliant activité, alimentation et suivi médical.
Comment prévenir les fractures quand on a les os fragiles ?
Adapter son alimentation pour renforcer les os
Une alimentation riche en calcium, vitamine D et protéines est indispensable pour maintenir des os solides et prévenir la perte de densité osseuse. Ces nutriments soutiennent la régénération naturelle du tissu osseux et réduisent le risque de fractures de fragilité, surtout avec l’âge.
Privilégiez :
- Les produits laitiers (lait, yaourt, fromage) : ils constituent une source majeure de calcium facilement assimilable.
- Les poissons gras (sardine, saumon, maquereau) : riches en vitamine D et en oméga-3, ils favorisent la solidité osseuse et la santé cardiovasculaire.
- Les légumes verts (brocoli, chou kale, épinards) : ils apportent du calcium végétal et d’autres minéraux essentiels comme le magnésium.
- Les fruits à coque et légumineuses (amandes, tofu, pois chiches) : sources de calcium et de protéines végétales utiles à la structure de l’os.
- Les eaux minéralisées riches en calcium : elles complètent facilement les apports quotidiens nécessaires.
Une supplémentation en calcium et/ou vitamine D peut être prescrite en cas de carence avérée, notamment chez les personnes âgées, celles peu exposées au soleil, ou en cas d'ostéoporose diagnostiquée.
La supplémentation en vitamine D est un prérequis indispensable avant l'instauration d'un traitement anti-ostéoporotique. Seul un médecin peut déterminer les doses adaptées après un bilan sanguin.
Améliorer la sécurité de son environnement
Chez les personnes âgées, la prévention des chutes est primordiale : 28 à 35 % des personnes de 65 ans et plus chutent chaque année, un chiffre qui s'élève à 32 à 42 % chez les 70 ans et plus.
Adapter son logement et ses habitudes de vie permet de réduire considérablement les risques. Voici quelques conseils pratiques :
- Désencombrer les espaces de vie : retirer les obstacles au sol comme les tapis glissants, fils électriques ou petits meubles mal placés.
- Installer des barres d’appui : notamment dans la salle de bain, les toilettes ou près du lit, pour faciliter les déplacements et éviter les chutes.
- Améliorer l’éclairage : s’assurer que les pièces et les couloirs sont bien éclairés, surtout la nuit, pour éviter les zones d’ombre.
- Porter des chaussures adaptées : privilégier des chaussures fermées, confortables et stables plutôt que des pantoufles ou des chaussettes glissantes.
- Utiliser des aides techniques : canne, déambulateur ou siège de douche peuvent renforcer la sécurité au quotidien. Ces équipements peuvent être prescrits par un médecin et sont partiellement remboursés par l'Assurance Maladie.
- Réorganiser le logement : placer les objets du quotidien à portée de main pour limiter les mouvements risqués.
Ces aménagements simples mais efficaces réduisent le risque de chute et participent au maintien de l’autonomie et du confort de vie des personnes fragiles. Faire appel à un ergothérapeute pour réaliser une évaluation personnalisée du domicile et proposer des adaptations sur mesure peut également être utile.
Que faire en cas de fracture de fragilité ?
Les premiers réflexes
Immobilisez le membre concerné et ne bougez pas la personne en cas de suspicion de fracture du col du fémur ou vertébrale. Appelez le 15 ou le 112 en cas de douleur intense, de déformation visible ou d'impossibilité de bouger.
En cas de doute sur la gravité, obtenez un avis médical en ligne via MEDADOM – téléconsultation médecin permet d’obtenir une première évaluation.
Cette consultation en ligne est idéale pour un premier contact rapide : elle permet de décrire ses symptômes, d’obtenir des conseils immédiats et, si nécessaire, une ordonnance pour réaliser des examens complémentaires. Grâce à cet avis médical en ligne, le patient peut savoir s’il doit se rendre aux urgences ou consulter un spécialiste.
En cas de fracture avérée ou suspectée, il est impératif de consulter rapidement pour éviter les complications. Les fractures de fragilité nécessitent une prise en charge médicale sans délai, particulièrement chez les personnes âgées.
La prise en charge médicale
La prise en charge médicale d’une fracture de fragilité varie selon la localisation et la gravité, mais elle suit toujours plusieurs étapes importantes :
- Diagnostic radiologique détaillé : il permet de confirmer la fracture et d’en préciser la nature. Des examens complémentaires (IRM ou scanner) peuvent être prescrits pour détecter d’éventuelles microfractures ou complications.
- Traitement orthopédique ou chirurgical : selon la zone touchée, le médecin peut opter pour une immobilisation (plâtre, attelle) ou une intervention chirurgicale visant à stabiliser l’os avec des vis, plaques ou prothèses.
- Gestion de la douleur et suivi médical : des antalgiques ou anti-inflammatoires peuvent être prescrits, accompagnés d’un suivi médical régulier pour surveiller la cicatrisation.
- Rééducation fonctionnelle : la kinésithérapie aide à restaurer la mobilité, renforcer les muscles environnants et prévenir la récidive.
- Prévention secondaire : après la guérison, un bilan osseux doit être réalisé afin d’identifier les causes de la fracture (ostéoporose, carences, chutes) et d’éviter qu’elle ne se reproduise.
Ces étapes visent non seulement à soigner la fracture, mais aussi à réduire le risque de nouvelles fractures à l’avenir.
Quelles sont les solutions naturelles pour renforcer ses os ?
Compléments et alimentation
Une supplémentation en calcium et/ou vitamine D peut être prescrite par un médecin après un bilan sanguin, notamment en cas de carence avérée ou d'ostéoporose diagnostiquée. Le calcium et la vitamine D contribuent en effet au maintien d'une ossature normale.
Une alimentation riche en calcium, vitamine D, fruits, légumes, huiles végétales, graines de lin et poissons gras (sources d'oméga-3) favorise la santé osseuse.