Intoxication au paracétamol : signes, risques et précautions à prendre
L’utilisation de paracétamol ne doit pas être systématique. Par exemple, un rhume guérit spontanément en 7 à 10 jours. En général, se laver le nez à l’eau de mer ou au sérum physiologique suffit à soulager les symptômes. Évitez donc de recourir inutilement au paracétamol si vous ne présentez pas de symptômes qui le requièrent.
Posologie sécurisée pour adultes et enfants
Le paracétamol doit toujours être pris à la dose efficace la plus faible (500 mg) et sur la durée la plus courte possible.
S’agissant des jeunes enfants (présentant un poids inférieur à 27 kg), il existe des médicaments à base de paracétamol qui leur sont spécifiquement adaptés (la posologie est variable en fonction du poids de l’enfant). Demandez conseil à votre pharmacien, ou au pédiatre/médecin qui suit votre enfant.
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Quels sont les principaux signes d’une intoxication au paracétamol ?
Symptômes précoces (0 à 24h après ingestion)
Les 24 premières heures après une intoxication au paracétamol correspondent au stade 1. À ce stade, de nombreuses personnes sont asymptomatiques. Certaines personnes peuvent vomir mais ne paraissent pas malades.
Symptômes avancés (24 à 72h après ingestion)
Entre 24 et 72 heures, il s’agit du stade 2. Les personnes intoxiquées peuvent souffrir de symptômes gastro-intestinaux comme des nausées, des vomissements et de fortes douleurs abdominales. Les analyses de sang montrent un dysfonctionnement du foie.
Quels sont les signes de gravité nécessitant une urgence médicale ?
Les vomissements s’aggravent trois à quatre jours après l’intoxication (stade 3). S’ensuivent une jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux), une hémorragie avec parfois un dysfonctionnement rénal et une inflammation du pancréas.
Après 5 jours (stade 4), l’état des personnes intoxiquées peut soit s’améliorer soit s’aggraver avec une insuffisance hépatique potentiellement mortelle.
Retrouvez les recommandations de l’ANSM sur le paracétamol ici : Actualité - Savez-vous bien utiliser le paracétamol contre la douleur et la fièvre ? - ANSM (sante.fr).
Que faire en cas de surdosage au paracétamol ?
Quels sont les premiers réflexes à adopter ?
L’intoxication au paracétamol est une urgence vitale. En cas de surdosage en paracétamol, stoppez le traitement et contactez immédiatement les secours (15), votre médecin, votre pharmacien ou un Centre Antipoison.
Un avis médical est en effet indispensable, même si vous ne ressentez encore aucun symptôme, en raison des risques de lésions du foie.
Quel est le traitement médical en cas d’intoxication ?
La personne intoxiquée est traitée à l’aide d’une aspiration gastrique, puis éventuellement à l'aide de prise de charbon actif ou d’un antidote : l’acétylcystéine par voie orale ou par voie intraveineuse dans l’objectif d’atténuer la toxicité du paracétamol.
Il s’agit d’un antidote, administré de manière répétée, pendant un à plusieurs jours. Bien qu’il aide à éviter les lésions hépatiques, cet antidote ne possède pas d’effet réversible et ne fait pas disparaître les lésions existantes.
Certains cas d’intoxication grave au paracétamol nécessiteront quant à eux un traitement de l’insuffisance hépatique voire une greffe de foie.
Comment prévenir le surdosage au paracétamol ?
Liste de précautions à prendre avec ce médicament
Même s’il est très utilisé en automédication, le paracétamol n’est pas un produit anodin. Il est donc absolument nécessaire d’en respecter les règles de bon usage, à savoir la dose la plus faible le moins longtemps possible :
- Commencez par la dose la plus faible possible (500 mg).
- Respectez la dose maximale par prise : 1 g par prise maximum.
- Respectez l’intervalle entre les prises : au moins 4 à 6 heures.
- Respectez la dose maximale par jour : ne pas dépasser 3 g /jour, sauf avis contraire du médecin.
- Si vous ou votre enfant pesez moins de 50 kg, consultez la notice pour connaître la dose maximale recommandée en fonction du poids de la personne concernée.
- Ne consommez pas d’alcool pendant le traitement.
- Consultez les notices ou les mentions sur les boîtes des autres médicaments que vous prenez pour vérifier qu’ils ne contiennent pas de paracétamol et éviter le surdosage.
- Consultez un médecin si la douleur persiste au bout de 5 jours, si la fièvre dure plus de 3 jours, ou en cas d’aggravation des symptômes.
- En cas d’allergie au paracétamol ou de maladie du foie, ne prenez pas de paracétamol et informez votre médecin et/ou votre pharmacien.
Paracétamol et consommation d’alcool : un danger accru ?
Alcool et paracétamol ne font pas bon ménage : en effet, s’il est associé à la prise de paracétamol, l’alcool, qui fait travailler le foie, risque fortement d’entraîner des dommages au niveau des cellules du foie.
Le paracétamol comme l’alcool sont très toxiques pour le foie, ce qui rend leur mélange encore plus dangereux. Pour les mêmes raisons, il est nécessaire de limiter la prise de ce médicament si vous êtes en insuffisance hépatique, afin de se prémunir d’une intoxication au paracétamol.
FAQ – Réponses aux questions fréquentes
Combien de temps après un surdosage les symptômes apparaissent-ils ?
Certains symptômes peuvent apparaître dans 24 premières heures après une intoxication au paracétamol (symptômes précoces) et d’autres jusqu’à 72 heures après.
Peut-on détecter une intoxication au paracétamol avec une prise de sang ?
Oui, il est possible de détecter une intoxication au paracétamol en mesurant le taux de paracétamol dans le sang du patient 4 à 24 heures après l’ingestion. Le résultat peut aider à prévoir la gravité de l’atteinte hépatique.
Des analyses de sang de la fonction hépatique peuvent parfois être utiles, en particulier si la toxicité peut être due à des doses répétées au fil du temps.
Quels sont les risques d’un surdosage chronique, même à petites doses ?
Si l’intoxication résulte de la prise de nombreuses doses relativement faibles mais répétées dans le temps, un dysfonctionnement hépatique, avec parfois une jaunisse et/ou des saignements peuvent apparaître.
Sources :
- ANSM - Le paracétamol.
- RFCRPV - Le paracétamol, un médicament à mieux connaître !
- VIDAL - Paracétamol et alcool : un cocktail à éviter.
- AMELI - PARACÉTAMOL. Sécuriser la dispensation.
- VIDAL - Bien utiliser le paracétamol.
- MSD Manuals - Intoxication par le paracétamol.