La paralysie du sommeil : un phénomène inquiétant ?
Figé dans votre lit, entre sommeil et éveil, vos muscles ne semblent plus répondre. Vous ne savez pas vraiment si vous êtes réveillé ou non. C'est la sensation que vous avez peut-être déjà ressenti si vous avez été confronté à la paralysie du sommeil. Qu'est-ce que c'est et faut-il s'inquiéter ? Quelles actions mettre en place ?
Donnée : 20% de personnes pourraient être affectées par une paralysie du sommeil une ou plusieurs fois dans leur vie.
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La paralysie du sommeil survient pendant le sommeil paradoxal
Sommeil lent et sommeil paradoxal : quelle différence ?
Vous le savez surement, le sommeil se divise en différentes phases, en général 3 à 6 cycles, déterminés en fonction de l'activité cérébrale. Chaque cycle est lui-même composé d'un moment de sommeil lent (l'organisme se met au ralenti), lui-même divisé en sous-cycles, et en une phase dite de sommeil paradoxal (l'activité cérébrale est plus importante mais les muscles restent au repos). C'est pendant cette dernière phase que l'on retrouve davantage de rêves mais aussi la paralysie du sommeil.
Le saviez-vous ? Pendant la phase de sommeil paradoxal, l'organisme se met volontairement en "pause" pour ne pas reproduire les mouvements des rêves. Une manière pour votre corps de vous protéger. Imaginez, vous rêvez d'un poulet rôti et vous mettez à cuisiner, alors que vous êtes endormi !
Quels sont les signes de la paralysie du sommeil ?
À l'instar de l'insomnie ou de l'apnée du sommeil, la paralysie du sommeil est considérée comme un trouble du sommeil, mais pas comme une maladie. Elle est toutefois retrouvée chez les personnes narcoleptiques (des personnes qui ne contrôlent par leur sommeil et peuvent s'endormir à n'importe quel moment).
À l'entrée de la phase d'endormissement (état hypnagogique) ou au sortir d'une phase de sommeil paradoxal au réveil (état hypnopompique), il peut arriver que le cerveau sont plus actif alors que les muscles sont encore "endormis" (sauf bien sûr les muscles vitaux cardio-respiratoires), ce qui explique qu'on ait l'impression d'être paralysé et de ne pas pouvoir bouger. La personne concernée par la paralysie du sommeil se retrouve alors à la croisement d'un monde entre réalité et rêve. Heureusement, cette sensation ne dure pas plus de quelques minutes. Ce phénomène serait davantage retrouvé chez les personnes dormant en position dorsale.
Certaines personnes décrivent des hallucinations qui font peur pendant cette paralysie du sommeil, ce qui peut être d'autant plus déboussolant qu'on a aucun moyen d'agir si on a l'impression d'être en danger.
Paralysie du sommeil et variant Omicron
Certaines personnes infectées par le variant Omicron du coronavirus auraient rapporté des symptômes laissant suggérer une paralysie du sommeil. Le virus de la covid-19 pourrait perturber le sommeil. Un autre facteur explicatif pourrait être le stress lié à la maladie et à la situation sanitaire.
Quelles sont les causes de la paralysie du sommeil ?
Normalement, un neurotransmetteur, la glycine, bloque les fonctions motrices durant le sommeil. Pendant la paralysie du sommeil, il continue d'agir encore un peu. Le corps et le cerveau ne sont pas alors pas en phase : il y a une discordance entre le premier qui reste en hypotonie musculaire et le second qui se trouve en phase d'éveil, en pleine conscience de soi-même.
Qui est touché par la paralysie du sommeil ?
Sur une base encore hypothétique, la paralysie du sommeil est plus susceptible de survenir chez des personnes ayant des parents déjà affectés, elle serait donc héréditaire. Il a été constaté que certains individus souffrant d'anxiété, de manque de sommeil, ou de troubles psychologiques (évènement traumatique, dépression,…) seraient davantage confrontés à la paralysie du sommeil.
Paralysie du sommeil : est-ce grave ? Que faire ?
Ce léger dérèglement n'a aucun impact sur la santé : ce n'est donc pas grave ! Aucun traitement n'est ainsi nécessaire. Si elle est récurrente, il faudra tout de même rechercher une affection associée à la paralysie du sommeil. Les experts ne recommandent pas de déranger ou réveiller la personne qui en souffre. Au contraire, ils suggèrent qu'elle se laisse porter.
Par ailleurs, on conseille d'éliminer les facteurs de risques pour éviter une récidive : on peut mettre en place des actions pour réduire le stress, comme le yoga par exemple, et pour favoriser l'endormissement et le sommeil réparateur.
Une affection aiguë et besoin de consulter un médecin sans rdv ?
Sources :
- Sommeil : Faire la lumière sur notre activité nocturne, Inserm, le 7 août 2017
- Omicron : la paralysie du sommeil, un nouveau symptôme du variant à prendre au sérieux ? Midi Libre, 17 janvier 2022
- Avez-vous déjà été victime de la paralysie du sommeil ? France info et Brut, le 2 mai 2019
- La paralysie du sommeil, Centre d'Information, de Recherche et de Consultation sur les Expériences Exceptionnelles (CIRCEE)