Le blog MEDADOM

Plaquettes élevées : quand s’inquiéter de son taux ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 28/04/25 06:30

Les plaquettes, aussi nommées thrombocytes, sont de petits éléments du sang qui interviennent dans la coagulation. Elles contribuent à former un bouchon pour stopper un saignement lorsque la paroi d’un vaisseau sanguin est lésée. Lorsqu’il existe un déséquilibre et que leur nombre devient trop haut, on parle de plaquettes élevées.

Ce phénomène n’est pas forcément alarmant, car il peut s’agir d’une simple réaction à un épisode infectieux ou inflammatoire. Toutefois, un taux de plaquettes élevé peut parfois révéler un problème de production, notamment en cas de trop de plaquettes dans le sang lié à un dysfonctionnement de la moelle osseuse.

Dans ce texte, nous allons détailler les causes d’un excès de plaquettes sanguines, les examens à envisager et les approches thérapeutiques adaptées.

 

Qu’est-ce qu’un taux élevé de plaquettes ?

 

Définition de la thrombocytose

Le terme thrombocytose qualifie l’accroissement du nombre de plaquettes au-delà des valeurs de référence. Un taux de plaquettes anormal peut avoir des origines multiples, allant d’une simple réaction de l’organisme à une anomalie sérieuse de la moelle osseuse.

Rappelons que les plaquettes proviennent de la fragmentation des mégacaryocytes, cellules localisées dans la moelle osseuse.

 

Quelles sont les différences entre thrombocytose et thrombocytémie ?

La thrombocytose regroupe divers mécanismes conduisant à une surproduction de plaquettes. La thrombocytémie, elle, est souvent considérée comme une maladie hématologique précise, où la moelle osseuse produit trop de plaquettes de manière incontrôlée. Il existe des thrombocytoses primaires et secondaires.

 

Quelles sont les valeurs normales et seuils d’alerte?

Les valeurs normales des plaquettes se situent généralement entre 150 000 et 450 000 plaquettes par microlitre de sang, d’après les recommandations.

Un test sanguin simple permet d’obtenir cette mesure. Au-delà de 450 000 plaquettes par microlitre, on suspecte parfois une surproduction. 

 

Quels sont les différents types de thrombocytose ?

 

Thrombocytose primaire (essentielle)

La thrombocytose essentielle découle d’une anomalie intrinsèque de la moelle osseuse, où les mégacaryocytes se multiplient de façon excessive.

On la recherche notamment via un myélogramme, examen qui consiste à prélever et analyser un échantillon de moelle. Cette production anarchique de plaquettes peut entraîner des risques de complications, comme des événements thrombotiques (caillots).

 

Thrombocytose secondaire (réactive)

La thrombocytose réactive naît en réponse à un facteur précis : infection, inflammation ou carence en fer, par exemple. Dans cette situation, l’augmentation des plaquettes s’observe comme un mécanisme compensatoire, censé assister le corps dans sa défense ou sa cicatrisation. Lorsque la cause initiale est traitée, la numération plaquettaire tend à se normaliser.

 

Quelles sont les causes d’un taux de plaquettes élevé ?

 

Maladies inflammatoires et infectieuses

Certaines maladies inflammatoires chroniques (comme la polyarthrite rhumatoïde) et toute forme d’infection (bactérienne ou virale) stimulent la moelle osseuse.

L’organisme sécrète diverses molécules pro-inflammatoires qui activent la production plaquettaire. Le chiffre peut alors s’élever de manière transitoire, tant que le foyer inflammatoire persiste.

 

Carences et troubles nutritionnels

La carence en fer est une cause fréquente d’augmentation des plaquettes. Le manque de fer perturbe l’équilibre de la production cellulaire et encourage parfois une hausse du nombre de plaquettes.

D’autres troubles nutritionnels, notamment un apport insuffisant en vitamines ou protéines, pourraient influencer l’hématopoïèse (processus de formation des cellules sanguines).

 

Pathologies cancéreuses et maladies du sang

Certaines tumeurs solides ou hémopathies (leucémies, myéloproliférations) peuvent s’accompagner d’une multiplication trop marquée des plaquettes. Les cellules cancéreuses ou les dérèglements de la moelle osseuse favorisent alors l’excès plaquettaire.

Des examens d’imagerie ou des analyses biologiques (ferritine, marqueurs tumoraux) aident à éclaircir la situation.

 

Conséquences d’une chirurgie ou d’un traumatisme

Un geste chirurgical ou une blessure importante peut engendrer une surproduction temporaire de plaquettes. L’organisme réagit en préparant la coagulation afin de protéger la zone lésée.

Ce phénomène disparaît souvent quelques semaines après la guérison, lorsque la numération plaquettaire revient à des niveaux habituels.

 

Médicaments et autres facteurs externes

Certains traitements médicaux, notamment les corticoïdes, peuvent stimuler la production plaquettaire. Dans d’autres cas, des facteurs comme le stress chronique ou l’alcool peuvent moduler la fabrication des plaquettes, même si les effets diffèrent selon les individus.

 

Taux de plaquettes élevé : quels sont les risques ?

 

Risque de formation de caillots sanguins (thrombose)

Le risque de thrombose est le principal risque d’un taux de plaquettes trop haut. La formation de caillots sanguins peut obstruer une artère ou une veine. De tels troubles de la coagulation sanguine sont susceptibles de provoquer des complications graves, telles que l’accident vasculaire cérébral ou l’embolie pulmonaire.

 

Risque d’hémorragie paradoxale

Outre la thrombose, des hémorragies inhabituelles peuvent se produire. Lorsqu’elles sont produites en excès, certaines plaquettes deviennent moins fonctionnelles, ce qui compromet l’agrégation plaquettaire et peut entraîner des saignements.

 

Pourquoi un taux élevé de plaquettes peut aussi favoriser les saignements ?

Une production massive de plaquettes s’accompagne parfois d’un certain “épuisement” qualitatif. Les plaquettes fabriquées trop rapidement n’adhèrent pas correctement aux parois vasculaires, générant alors des fuites sanguines imprévues.

 

Quels sont les signes à surveiller (ecchymoses, saignements spontanés) ?

Les symptômes d’un excès de plaquettes comprennent les bleus inexpliqués (ecchymoses) ou des saignements récurrents (gencives, nez). Bien qu’ils ne soient pas spécifiques à la thrombocytose, leur survenue doit alerter et conduire à un examen clinique approfondi.

 

Quand faut-il consulter un médecin ?

 

Quels sont les signes d’alerte nécessitant une prise en charge rapide ?

Des douleurs thoraciques subites, une sensation d’essoufflement, des maux de tête violents ou des troubles visuels peuvent être révélateurs d’un blocage vasculaire. Associés à des plaquettes élevées, ces signaux imposent une évaluation urgente par un professionnel de santé.

 

Quels sont les examens complémentaires pour confirmer le diagnostic ?

 

Bilan sanguin approfondi (numération plaquettaire, CRP, fer)

Un médecin peut demander une analyse sanguine détaillée pour évaluer la réaction inflammatoire (CRP) et vérifier l’état des réserves en fer. Ces tests aident à comprendre si la thrombocytose est liée à une inflammation, à un déficit en fer ou à une autre raison.

 

Examen de la moelle osseuse si nécessaire

Un myélogramme consiste à prélever un échantillon de moelle (généralement au sternum ou à la hanche) pour l’étudier au microscope. Cet examen permet de confirmer ou d’infirmer une pathologie affectant la production plaquettaire, comme une maladie myéloproliférative.

 

Quel spécialiste consulter en cas de thrombocytose ?

L’hématologue est souvent le médecin de référence pour toute anomalie du sang ou de la moelle osseuse. Dans certaines situations, un interniste pourra également être impliqué, surtout si l’origine de la thrombocytose est multiple (ex. inflammation, cancer, nutrition).

 

Comment faire baisser un taux de plaquettes élevé ?

 

Liste de traitements médicaux selon la cause

La gestion d’un taux de plaquettes élevé vise d’abord à traiter la cause sous-jacente. Lorsqu’une infection ou des maladies inflammatoires en sont responsables, la production plaquettaire se normalise souvent une fois le problème initial réglé. Face à une pathologie maligne, la chimiothérapie ou d’autres médicaments ciblés peuvent s’avérer utiles.

Dans le cas de la thrombocytose primaire et secondaire, des agents antiagrégants (ex. aspirine à faible dose) peuvent être prescrits pour limiter le risque de thrombose.

 

Adaptations alimentaires et hygiène de vie

Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, contribue à limiter les variations excessives du taux plaquettaire. Veiller à un apport suffisant en fer et en vitamines essentielles peut prévenir un dérèglement de la production plaquettaire.

Par ailleurs, l’activité physique régulière et la réduction du stress s’inscrivent dans une démarche globale pour maintenir l’équilibre sanguin et réduire les complications potentielles.

 

Sources :