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L'évolution du rôle du pharmacien d'officine

05/02/24 08:30

Le rôle du pharmacien d’officine a énormément évolué ces dernières années. Il est devenu un acteur de santé de proximité pour tous les français. Quasiment le premier réflexe en cas de troubles de santé. La crise Covid l’a d’ailleurs confirmé. C’est pourquoi l’Assurance maladie lui a confié de nombreuses nouvelles missions. Quelles sont-elles ? Et si le pharmacien d’officine (re)devenait un acteur de santé de premier plan ?

 

 

 

Pourquoi le rôle du pharmacien d'officine a-t-il évolué si rapidement ? 

 

 

Avec l’augmentation de l’espérance de vie et du nombre de patients atteints de maladies chroniques, il est nécessaire de mettre en place une nouvelle organisation des soins. De plus, les pharmacies d’officine ont conservé un maillage territorial très dense, ce qui peut contribuer à réduire les inégalités d’accès aux soins, dû aux nombreux déserts médicaux en France. C’est pourquoi l’Assurance maladie a souhaité étendre les missions du pharmacien d’officine.

Par ailleurs, avec la LFSS 2023, le gouvernement souhaite mettre en place le virage de la prévention. Au-delà du confort des usagers, la prévention d’une pathologie est bien souvent moins coûteuse en temps et en moyens que sa prise en charge. Etant un acteur de proximité, le pharmacien d’officine va jouer un rôle central dans les actions de prévention.

 



Quelles sont les nouvelles missions du pharmacien ? 

 

La prévention

 

La vaccination est une des nouvelles missions centrales de prévention du pharmacien d’officine. Il peut vacciner dès l’âge de 16 ans, dans ses locaux, contre un grand nombre de pathologies : Covid-19, grippe, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humain (HPV), hépatite A et B, méningocoque de type A, B, C, Y et W, pneumocoque, rage. Pour deux d’entre elles (grippe et Covid-19), l’ordonnance n’est pas nécessaire. Le patient peut se faire délivrer un vaccin et se faire vacciner en un seul déplacement, faisant de la pharmacie d’officine un lieu central de santé. En revanche, seul le pharmacien peut vacciner, après avoir suivi une formation.

 

Le dépistage est une autre action de prévention primordiale. Le diagnostic très précoce d’une pathologie améliore sa prise en charge et les chances de guérison du patient, en particulier en cancérologie. Le pharmacien d’officine participe au dépistage organisé du cancer colorectal. Il délivre un kit de dépistage à toutes les personnes entre 50 et 74 ans souhaitant se faire dépister. Il donne également les conseils associés et répond aux interrogations des patients.

 

Le test d’orientation diagnostique des angines peut aussi être réalisé par le pharmacien d’officine. En effet, si l’angine est virale et non bactérienne, la visite chez le médecin n’est pas nécessaire. Le pharmacien peut conseiller à son patient des médicaments pour le soulager. En revanche, s’il s’agit d’une angine bactérienne, le pharmacien envoie le patient chez son médecin.

 

Le rôle du pharmacien d’officine a évolué.

 

L'accompagnement

 

Les femmes enceintes peuvent solliciter auprès de leur pharmacien d’officine un entretien d’accompagnement. L’objectif est de les sensibiliser aux risques liés à la consommation de substances dangereuses pour l’enfant à naitre (tabac, alcool, drogues…). Le pharmacien d’officine fait aussi le point sur les traitements en cours de la jeune femme et la et en garde contre l’automédication durant sa grossesse.

 

En cas de maladies chroniques, les patients peuvent solliciter des entretiens pharmaceutiques dans un espace de confidentialité. Il s’agit de faire de la prévention des risques en lien avec la pathologie, de contribuer au bon usage du médicament et favoriser une bonne observance. Le pharmacien en profite pour un faire un point sur les potentielles interactions médicamenteuses des traitements du patient.

 

 

L’exercice coordonné

 

Le pharmacien peut être désigné par son patient comme pharmacien correspondant. Cela lui donne la possibilité, avec l’accord du médecin, de renouveler des traitements chroniques et d’ajuster leur posologie.

 

 

 

Cabines de téléconsultation en officine : quel rôle pour le pharmacien d'officine ?

 

 

Les cabines de téléconsultation peuvent maintenant être installées en pharmacie d’officine. C’est au pharmacien d’en faire la demande auprès d’une société prestataire. Il s’agit encore d’une potentielle nouvelle mission pour le pharmacien d’officine et celle-ci a été prévue par l’Assurance maladie. Il est en effet possible pour le pharmacien d’être rémunéré pour assistance à la téléconsultation en cabine dans ses locaux.



Grâce aux cabines de téléconsultation, le pharmacien (re)devient vraiment un acteur de santé de premier plan. Particulièrement dans les déserts médicaux, proposer une cabine de téléconsultation dans son officine relève presque du service de santé publique. En effet, avoir accès rapidement à un consultation médicale, sans rendez-vous, est devenue chose rare dans certaines régions. C’est pourtant un prérequis indispensable pour permettre le meilleur état de santé possible de chaque habitant.

 

En conclusion, la pharmacie d’officine a de beaux jours devant elle. Récemment, la HAS (Haute Autorité de Santé) a recommandé que les pharmaciens d’officine aient la possibilité de prescrire des vaccins aux plus de 16 ans (à l’exception des vaccins vivants chez les personnes immunodéprimées).

 

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Sources :