Malgré son interdiction depuis 1992, le SNUS gagne en popularité ces derniers temps, notamment parmi les jeunes. Cette petite dosette à sucer libère un liquide avec une concentration en nicotine pouvant être cinq fois plus élevée que celle des cigarettes, offrant une libération lente et constante. Comment cette drogue agit-elle sur l'organisme et sur le cerveau ? Quels sont ses risques ?
Le SNUS se présente sous la forme de dosettes de tabac à mâcher ou à sucer. Sa commercialisation est interdite en Europe depuis 1992, sauf en Suède pour des motifs culturels. En effet, c'est de ce pays qu'est originaire le SNUS. Il est aussi autorisé en Norvège, qui ne fait pas partie de l'UE. Il est donc très facile de se procurer du SNUS sur internet.
Il existe aussi une variante sans tabac, le "SNUS blanc". Ce dernier est composé d'un mélange végétal enrichi en nicotine, soit contenue dans un liquide, soit en poudre. Encore plus facilement accessible, le SNUS blanc est extrêmement addictif. En France, sa vente n'est pas régulée comme en Belgique ou aux Pays-Bas. Pourtant, sa haute teneur en nicotine le rend tout aussi dangereux que le SNUS traditionnel.
Le problème du SNUS est son taux important de nicotine, bien plus élevé que dans une cigarette. Le SNUS est une petite dosette généralement remplie de tabac en poudre, avec une concentration en nicotine fluctuant entre 3 et 20 mg, comparé à 1 ou 2 mg pour une cigarette. Placé sous la lèvre, il libère en s'humidifiant avec la salive, un liquide parfois aromatisé. Ses composants, dont la nicotine, sont ainsi assimilés par les muqueuses.
Comparé à une cigarette, le SNUS utilise un mode d'absorption différent. La première passe par les poumons, le second par l'estomac. Alors que la fumée de cigarette atteint très rapidement la circulation sanguine au niveau des alvéoles pulmonaires, le SNUS se retrouve dans le sang au terme d'un processus plus long mais y demeure aussi plus durablement.
La nicotine agit sur les récepteurs des neurones à dopamine, clés du circuit de la récompense cérébrale. Ce circuit est détourné par les drogues, incitant à une recherche compulsive de la substance malgré ses effets adverses. La nicotine influence aussi la concentration, la mémoire et l'humeur, générant une sensation de bien-être. Ces caractéristiques rendent la nicotine hautement addictive.
En 2018, une étude publiée dans le Journal Sport Health Science a examiné les impacts du SNUS sur la sensation de fatigue et la durée avant l'épuisement lors d'un exercice aérobique de modéré à intense. Pour mener cette recherche, les scientifiques ont sélectionné 14 hommes en bonne santé, non-fumeurs. Ils ont ensuite établi une comparaison entre un groupe témoin (qui ne consommait pas de SNUS) et un groupe qui en consommait pendant l'essai. Au cours des premières 30 minutes d'un exercice d'endurance, l'oxygénation des muscles et du cerveau s'accroît de manière notable. Cependant, le SNUS ne semble pas influer sur la sensation de fatigue ou sur la durée avant d'atteindre l'épuisement.
Contrairement aux cigarettes, le SNUS ne présente pas de danger pour les poumons. En revanche, sa consommation favorise les cancers oraux et du pancréas et peut causer des lésions des muqueuses dans la bouche. Des rétractations irréversibles des gencives ont été rapportées. Le SNUS est particulièrement dangereux chez la femme enceinte et pour l'enfant à naitre. Il est important de noter que la consommation de SNUS ne favorise pas l'arrêt du tabac et ne peut en aucun cas constituer une aide au sevrage tabagique.
En dehors de ses effets néfastes sur la santé de l'organisme, les personnes qui consomment du SNUS peuvent développer rapidement une dépendance. Celles-ci rencontrent des difficultés à se désaccoutumer, avec un risque de rechute élevé. Dans les cas les plus graves, cela peut avoir des retentissements dans tous les domaines de la vie de la personne : situation professionnelle, relations amicales et amoureuses, vie familiale. C'est pourquoi il est très important d'être informé de ses dangers avant de décider d'en consommer.
En cas de dépendance au SNUS ou à tout autre drogue, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé pour obtenir de l'aide. Il existe des solutions. N'hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant. Si celui-ci n'est pas disponible ou si vous n'osez pas, l'addiction aux drogues peut être abordée en téléconsultation. Chez MEDADOM, vous pouvez être mis en relation avec un médecin en moins de 10 minutes depuis votre ordinateur, tablette ou smartphone.
Sources :