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Farines de blé enrichies en vitamine B9 : solution pour la grossesse ?

L'équipe de rédaction de MEDADOM
02/12/25 16:00

Saviez-vous qu’un apport insuffisant en vitamine B9 chez la femme enceinte représente l’un des principaux facteurs de risque de malformations congénitales chez l’enfant à naître ? D’où l’importance pour les femmes ayant un projet de grossesse de recourir à une supplémentation en vitamine B9. Or, nombreuses sont celles qui font l’impasse sur cette supplémentation par manque de moyens ou d’information sur le sujet.

Dans ce contexte et dans l’objectif d’améliorer l'apport en vitamine B9, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) préconise d’en enrichir de façon systématique un produit de consommation courant : les farines de blé. On fait le point. 

 

Carences en vitamine B9 et anomalies de fermeture du tube neural

Carences en vitamine B9 et risques congénitaux

Un apport insuffisant en vitamine B9 chez la femme enceinte n’est pas anodin et représente même l’un des principaux facteurs de risque de malformations congénitales chez l’enfant à naître. Ces malformations, appelées « anomalies de fermeture du tube neural » (AFTN), affectent gravement le développement du cerveau et de la moelle épinière du bébé. Elles concernent plus d’une grossesse sur mille. 

D’autres facteurs de risques à l’origine de ces malformations ont été identifiés comme les antécédents familiaux, certains traitements antiépileptiques ou encore le diabète et l’obésité. 

D’où l’importance pour les femmes ayant un projet de grossesse de recourir à une supplémentation en vitamine B9. Un apport quotidien de 600 microgrammes de vitamine B9 est effectivement nécessaire et recommandé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) au moins quatre semaines avant la conception de l’enfant et pendant le premier trimestre de grossesse. 

 

Les femmes françaises peu informées

Mais force est de constater que nombreuses sont les femmes à faire l’impasse sur cette supplémentation par manque de moyens ou d’information sur le sujet. En effet, d’après plusieurs études françaises dont lEnquête nationale périnatale 2021, moins d’un tiers des femmes déclarent avoir débuté une supplémentation en vitamine B9 avant leur grossesse.

Et les inégalités sociales n’arrangent pas les choses puisque plus les mères sont jeunes et faiblement diplômées, moins elles débutent une supplémentation en vitamine B9 avant le début de leur grossesse.

 

Bientôt des farines de blé enrichies en acide folique ? 

Farines de blé enrichies pour les femmes enceintes avec un manque de vitamines B9

Dès lors, comment compenser les apports insuffisants en vitamine B9 chez les femmes en âge de procréer et ainsi améliorer la prévention des anomalies de fermeture du tube neural en France ? Pour l’Anses, cela passe par l’alimentation avec une stratégie s’appuyant sur l’enrichissement systématique des farines de blé en acide folique, comme précisé dans son avis publié en décembre dernier. 

L’acide folique désigne la forme synthétique de la vitamine B9.

Le choix de la farine de blé comme aliment à enrichir ne s’est pas fait au hasard. Il s’agit en effet d’un ingrédient à la fois financièrement accessible et utilisé dans de nombreux produits de consommation courante (comme les pains, les céréales, les biscuits etc.…).

Cette recommandation s’inspire directement d’une résolution de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à améliorer l'apport en vitamine B9 au sein de la population et déjà adoptée par plus de 80 pays à travers le monde.

Ainsi selon les experts de l’Agence, un enrichissement systématique en acide folique à 200 µg/100 g des farines de blé (blanches et complètes) contribuerait à la réduction des risques d’AFTN sur notre sol, à l’instar de celle observée dans les nombreux pays où la mesure a déjà été adoptée depuis plusieurs années. Par ailleurs, cet enrichissement systématique des farines de blé serait également bénéfique pour l’ensemble de la population, sans pour autant l’exposer à un risque sanitaire.

 

Renforcer la prévention des anomalies de fermeture du tube neural

 

Pour l’Anses, cet enrichissement des farines de blé en acide folique doit être couplé à l’amélioration des pratiques liées à la supplémentation en vitamine B9 dès le projet de grossesse. Car l’objectif de santé publique doit avant tout reposer sur le renforcement de la prévention des anomalies de fermeture du tube neural. 

En 2017, le HCSP soulignait déjà que la proportion de femmes prenant de l’acide folique en période péri-conceptionnelle s’avérait faible en France et recommandait de diffuser une information massive auprès des femmes en âge de procréer et des professionnels de santé quant à l’importance fondamentale de la supplémentation en vitamine B9. 

 

L’Agence exhorte ainsi à une meilleure sensibilisation des professionnels de santé à la prévention des AFTN auprès des femmes en âge de procréer. Il est donc essentiel que les praticiens insistent auprès d’elles sur l’importance : 

  • D’une supplémentation en acide folique avant le début de grossesse puis pendant le premier trimestre de grossesse.
  • D’une alimentation riche en légumes secs (tels que les pois chiches, les lentilles, les pois cassés, les fèves ou les haricots rouges) et en légumes vert foncé (comme les épinards, les brocolis ou encore la laitue). 

Gageons que cette nouvelle recommandation de l’Anses permettra de mettre en place prochainement des mesures efficaces de prévention en santé publique !

 

 

Sources :