L'équipe de rédaction MEDADOM mardi 20 septembre 2022

Chemsex : quels dangers ?


Le chemsex, ou avoir des activités sexuelles sous l’emprise de drogues, est un phénomène complexe qui s’élargit de plus en plus auprès de l’ensemble des communautés. Découvrez les enjeux de prévention associés à cette pratique.

Chemsex : c'est quoi ?


Le chemsex a tout d’abord été observé chez les hommes gays et bisexuels puis dans les milieux hétérosexuels libertins, mais se généralise de plus en plus et concerne désormais la population générale.



Quelle est la définition du Chemsex ?


La définition du chemsex est simple : c’est une pratique qui consiste à avoir des rapports sexuels tout en consommant de la drogue. La plupart du temps, ce sont des drogues qui visent à décupler le plaisir et les performances sexuelles.


Cela implique des drogues telles que :

  • les nouveaux produits de synthèse (NPS) dont les cathinones (méphédrone, méthylone, buphédrone, etc.)
  • les méthamphétamines
  • le GHB
  • le poppers
  • la cocaïne
  • la kétamine
  • etc.

 

Le chemsex implique une volonté et une conscience des partenaires qui le pratiquent. Il ne doit pas être confondu avec les agressions sexuelles et les viols découlant de l’administration à votre insu d’une drogue (dans votre boisson par exemple).


D’après les retours directs des personnes qui pratiquent le chemsex, également appelés “chemsexeurs”, les principales raisons énoncées pour justifier cette pratique sexuelle sont :

  • réduire leurs inhibitions dans les rapports
  • augmenter les performances sexuelles
  • décupler les sensations et le plaisir ressentis

 


Quelle est l'étendue de la pratique ?


Bien que le chemsex ait été observé depuis longtemps chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, cette pratique à risque se développe de plus en plus sur l’ensemble de la population.

Les jeunes sont particulièrement touchés par ce problème : confrontés au culte de la performance sexuelle et à l’influence des drogues de manière générale, le chemsex est de plus en plus fréquemment pratiqué.

 

Le saviez-vous ? Selon le docteur Hélène Donnadieu-Rigole, cheffe du service addictologie au CHU de Montpellier et experte de la question, "On considère qu’environ 20% des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes pratiquent le chemsex". Ce chiffre étant en constante augmentation.

 

Bien que la plupart des personnes qui prennent de la drogue pendant leurs ébats sexuels le fassent de manière récréative, il existe un réel risque de tomber dans un cercle vicieux où ils ne peuvent plus dissocier “sexe” et “drogues”. Cela peut entraîner une forte souffrance psychique ainsi qu'une dépendance comportementale et des perturbations de la vie familiale, sociale et professionnelle.



Quels-sont les dangers liés au Chemsex ?

couple homme et femme pratiquant le chemsex 


Quels-sont les risques ?


Cette façon artificielle d'avoir des relations sexuelles comporte de nombreux dangers pour votre santé. Les recherches portant sur les effets du chemsex sur la sexualité montrent que les conséquences et les risques sont nombreux.

Plusieurs de ces conséquences sont associées au VIH et aux IST, le chemsex pouvant en effet accroître les risques de ne pas utiliser de préservatif et donc de transmettre ces infections. Comparés aux non-chemsexeurs, les chemsexeurs ont également tendance à avoir plus de multiples rapports (= avec plus d’un partenaire sexuel régulier) et des rapports en groupe, ce qui augmente les risques de transmissions de maladies.

Une autre conséquence directe est quant à elle directement liée aux substances : le risque d’overdose. La consommation de méthamphétamine est particulièrement inquiétante dans ce cadre, car elle est l'une des principales causes de décès dans les soirées chemsex. De plus, la plupart des drogues créent une dépendance et peuvent entraîner une addiction.

De manière paradoxale, de nombreuses adeptes du chemsex déclarent connaître des dysfonctionnements sexuels à la suite de leur consommation, alors même que les effets recherchés sont, au-delà du plaisir, une amélioration des performances sexuelles. Certains chemsexeurs ont signalé des problèmes de confiance en soi sur le plan sexuel à la suite de leur consommation de drogues.

 

Les risques peuvent être synthétisé comme ceci :

  • dépendance, surdose
  • transmission d’IST / VIH
  • abcès / plaies
  • rupture sociale, sentimentale, familiale ou professionnelle


Si vous pratiquez ou souhaitez pratiquer le chemsex, consultez un médecin pour limiter les risques et bénéficier de conseils pertinents pour votre santé. Si vous avez déjà eu ce type de rapports sexuels, veillez à régulièrement faire des tests de dépistage des IST pour limiter les risques de propagation des épidémies et utilisez toujours un préservatif.

 

Vous souhaitez consulter un médecin sans rendez-vous pour aborder la question du chemsex mais votre médecin habituel n'est pas disponible ?

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Faut-il craindre le chemsex ?


Les applications de rencontre ont été le catalyseur de cette tendance en offrant une plateforme de distribution facile et un réseau de chemsexeurs potentiels en constante expansion. Au-delà des conséquences liées à la prise de drogues, le chemsex est une problématique sociale et culturelle croissante qui requiert une attention particulière de la part des politiques publiques.

En effet, l'utilisation de substances pour améliorer l'expérience sexuelle est depuis longtemps associée à la violence sexuelle. La recherche sur le chemsex, qui est surtout associé aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, a soulevé des questions controversées sur la violence sexuelle et le consentement dans de tels environnements.

 

Le chemsex a plusieurs implications pour les soins de santé et la société. De solides stratégies de promotion de la santé communautaire et des programmes d'éducation à la santé sont essentiels pour lutter contre le chemsex ou pour en réduire les risques.

Si vous avez des questions sur cette pratique, vous pouvez en parler librement sur le groupe Facebook privé administré par l’association AIDES.

 

Sources :