L’agriculture biologique a le vent en poupe. En 2021, la France comptait 87 600 opérateurs engagés pour 2,78 millions d’hectares en production biologique, soit 10,3% du territoire agricole français.
Grâce à cette vaste production agricole, le marché de l’alimentation bio représentait en France 13 milliards d’euros en 2021 !
Mais pour garantir des produits alimentaires respectueux de l’environnement et du bien-être animal, les aliments biologiques doivent respecter un cahier des charges strict. C’est pour cette raison que plus de 100 000 contrôles sont réalisés chaque année pour attester de la conformité des produits biologiques.
L’agriculture biologique est un mode de production agricole respectant les écosystèmes, les animaux et les hommes.
S’appuyant sur des cahiers des charges rigoureux, l’agriculture biologique consiste en un système durable de production, qui protège les ressources naturelles et la biodiversité, tout en restreignant l’utilisation de produits chimiques de synthèse.
Le bio concerne d’ailleurs de nombreuses catégories de produits :
Certains aliments ne peuvent toutefois pas être certifiés bio, comme les espèces issues de la pêche et de la chasse (sanglier, sardine…), puisque leur alimentation et leur environnement ne peut être contrôlés.
Pour qu’un aliment puisse être considéré comme issu de l’agriculture biologique, sa production et sa transformation doivent suivre une règlementation stricte.
Toute la chaîne agroalimentaire doit ainsi être certifiée en bio pour garantir que le produit agricole obtenu selon les règles de l’agriculture biologique ait bien été transformé, puis transporté et vendu en respectant les cahiers des charges et la traçabilité.
Contrairement aux idées reçues, la réglementation bio est européenne (règlement (UE) 2018/848 et ses textes d’application) et fixe des règles communes à tous les Etats membres.
Toutefois, la France peut également définir des cahiers des charges nationaux, qui deviennent alors obligatoires pour certaines catégories de productions (par exemple : cailles, lamas, autruches, escargots… ou encore la restauration hors foyer), pour compléter la réglementation européenne en attendant une harmonisation.
Pour reconnaître facilement un aliment bio, il suffit de rechercher le logo bio européen « Eurofeuille ». Celui-ci, obligatoire, peut être complété par la marque AB, ancien logo français.
Sous le logo doit figurer le numéro de l’organisme certificateur ayant effectué l’audit annuel (à minima), attestant du respect des règles de production.
Un aliment qui utiliserait les termes « bio » ou « biologiques » sur l’emballage doit, lui aussi, obligatoirement suivre les règles de l’agriculture biologique.
Promulguée en 2018, la loi EGAlim (pour Etats Généraux de l’Alimentation) avait pour but d’équilibrer les relations commerciales dans la filière agroalimentaire et de favoriser une alimentation saine et durable.
L’un des objectifs énoncés dans cette loi était d’attendre 50% de produits durables (Label rouge, appellations d’origine, haute valeur environnementale, pêche durable, produits fermiers…) dans les menus de restauration collective, dont 20% d’aliments bio.
Bien que non-liée aux certifications de l’agriculture biologique, la loi EGAlim visait donc à augmenter la part de bio dans les cantines.
Pour obtenir des végétaux issus de l’agriculture biologique, plusieurs règles doivent être respectées lors de la culture :
En ce qui concerne les animaux élevés dans une exploitation biologique, le cahier des charges vise principalement à assurer le bien-être animal :
Afin de limiter la présence de résidus pharmaceutiques dans la viande et lutter contre l’antibiorésistance, la santé des animaux élevés en bio est assurée par :
Le fait que les ingrédients aient été cultivés en agriculture biologique ne suffit pas pour qu’un aliment transformé soit bio.
La transformation agroalimentaire doit, elle aussi, répondre à un cahier des charges exigeants :
Les aliments bio excluent :
Puisqu’il n’existe pas de réglementation harmonisée au niveau européen, la France a établi un cahier des charges concernant l’utilisation de produits bio dans la restauration commerciale.
La certification dépend alors de la quantité de produits achetés (en valeur) :
Le restaurant doit ainsi, au même titre que les autres acteurs de la filière, être audité par un organisme certificateur pour se revendiquer bio.
Entré en vigueur au 1er janvier 2022, le nouveau règlement bio vise à élargir le champ d’application de l’agriculture biologique et harmoniser les pratiques au sein des Etats membres de l’Union Européenne.
Le règlement cadre est ainsi complété par une trentaine de textes secondaires, spécifiques à différentes thématiques (production, commercialisation, contrôles, etc.).
Par ce nouveau règlement, plusieurs nouvelles règles ont fait leur application :
Les aliments bio sont donc strictement encadrés et vérifiés sur le plan réglementaire, et ce, partout en Europe.
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :