En France, on estime que 46% des personnes de plus de 18 ans ont déjà expérimenté le cannabis, et que 3% en consomment régulièrement (chiffres Santé publique France, 2020). Ainsi, ce sont 18 millions de personnes potentiellement concernées par l’utilisation de cette drogue la plus consommée en France.
Le tétrahydrocannabinol (THC) est la molécule en grande partie responsable de l’addiction au cannabis, contrairement au cannabidiol (CBD) qui est l’autre principe actif de cette plante.
À partir de quelle consommation journalière est-on dépendant au cannabis ?
Une consommation journalière est peut-être le signe d’une dépendance. Pour savoir si vous êtes dépendant : faites le test. Une autre façon de s’en apercevoir est de tenter de ne pas du tout consommer de la journée, voire de la semaine. Si vous avez des difficultés à tenir bon, vous avez peut-être un usage problématique de cannabis. N’hésitez pas à vous faire accompagner ou à demander des conseils à votre médecin.
Aucun médecin pour répondre à vos questions ?
De manière générale en matière d’addictions, plus on commence tôt un produit, plus la probabilité de devenir dépendant sera élevée. Afin de limiter les dangers, tentez au maximum de retarder l’expérimentation et l’usage régulier de cannabis.
Si vous ressentez vraiment le besoin de consommer des cannabinoïdes, tournez-vous vers des produits légalement accessibles et davantage contrôlés comme le CBD. De nombreux produits contenant uniquement ce principe actif non psychotrope sont en effet disponibles à la vente. Rappelons que l’herbe et la résine de cannabis sont illégales en France.
Le cannabis est actif et présent dans votre sang jusqu’à 24 heures après la consommation. Si vous êtes consommateur, il est possible que vous recherchiez à court terme des effets positifs tels qu’un sentiment d’euphorie, un relâchement global ou encore un effet “planant”. Vous aurez aussi probablement faim, notamment de sucreries.
Voici les principaux effets positifs déclarés du cannabis :
À court terme, le cannabis peut impacter vos capacités attentionnelles et de mémorisation, qui retrouvent un fonctionnement normal au bout de quelques heures. En revanche, ces problèmes peuvent perdurer en cas de consommation régulière.
Vous risquez également d’expérimenter un “bad trip” caractérisé par les symptômes suivants :
En cas de bad trip, il faut impérativement appeler les urgences pour être pris en charge. Même s’il est peu probable que vous fassiez un bad trip mortel, le cannabis peut induire un changement très important du rythme cardiaque. Les risques d’être victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’un infarctus du myocarde sont accrus en consommant du cannabis, et ont causé la mort de 28 personnes en 2017.
Comment expliquer que le cannabis peut tout autant mener à un état d'euphorie et de détente qu’à un état de panique aiguë ? Les effets vont dépendre de nombreux facteurs, tels que le mode de consommation, la fréquence de prise ou encore le contexte. Les facteurs les plus impactant seront le taux de THC et l’état psychologique dans lequel vous vous trouvez pendant que vous prenez du cannabis. Ainsi, prendre du cannabis pour se détendre n’est pas forcément une bonne idée : si vous consommez dans un contexte de stress, vous avez plus de chance de vivre des émotions négatives.
Si vous consommez du cannabis, vous faites sûrement partie des 94% des personnes qui le font sous forme de joint, en le fumant. Attention dès lors, car la fumée inhalée sera plus toxique que celle de la cigarette. Par exemple, la quantité de monoxyde de carbone (CO2) et de goudrons liés à la combustion sera jusqu’à 6 fois plus importante.
Dans sa forme fumée, le cannabis est donc plus dangereux que la cigarette pour vos poumons et l’ensemble des voies aérodigestives. Et comme le tabac, il augmente les risques d’infertilité chez les hommes comme chez les femmes.
La quasi-totalité des fumeurs de cannabis (herbe ou résine) le mélangent avec du tabac, ce qui décuple les dangers pour la santé. De plus, combiner l’ingestion de THC (la substance psychoactive de la plante) avec la nicotine contenue dans le tabac multiplie les chances de développer une addiction.
Concernant les potentiels effets bénéfiques pour le sommeil, sachez que le THC présent dans le cannabis n’a malheureusement pas les vertus escomptées. Certes, il peut favoriser l’endormissement en rendant somnolent, mais le cannabis va surtout amoindrir la qualité de votre sommeil qui ne sera pas réparateur. Au contraire, vous risquez de vous sentir encore plus fatigué au réveil et de glisser vers des problématiques d’insomnie.
Si vous prenez du cannabis régulièrement ou de manière intensive, vous risquez de développer une symptomatologie anxieuse comme des attaques de panique. Il est aussi possible la survenue d’épisodes délirants, avec par exemple un sentiment d'oppression, la pensée que quelqu’un vous veut du mal ou un sentiment global d’être menacé.
Dans de très rares cas, certaines personnes développent une schizophrénie, en particulier s’il existe au préalable une fragilité psychologique.
Sources :