Santé décomplexée

Comment s'explique la fausse couche ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 25/10/22 14:30


Source d’angoisse lorsque l’on attend un bébé, la fausse couche touche près de 15 % des grossesses et engendre de nombreuses répercussions que ce soit sur le corps ou sur l’état psychologique des femmes qui l’expérimentent. Quels sont les symptômes d’une fausse couche ? Quelles peuvent être ses différentes causes ? Que faire en cas de fausse couche et quels sont les traitements recommandés ? Comment s’en remettre ?


Comment définir une fausse couche ? 


On parle de fausse couche lorsque la grossesse est stoppée avant la 22e semaine d’aménorrhée, soit à environ 4 mois du terme.

Il existe plusieurs types de fausses couches :

  • La fausse couche précoce, qui survient avant la 14e semaine d’aménorrhée 
  • La fausse couche tardive, qui a lieu entre la 14e et la 22e semaine d’aménorrhée. 

La fausse couche est dite isolée lorsque la femme enceinte n’en a fait qu’une seule, et de fausses couches à répétition lorsque la femme enceinte a moins de 40 ans et a fait au moins 3 fausses couches consécutives avant la 14e semaine d’aménorrhée. Ce type de fausses couches touche 1,5 % des femmes.



Quels sont les symptômes d'une fausse couche et que faire ? 


En cas de fausse couche, les symptômes peuvent se manifester de plusieurs façons :

  • Apparition de saignements vaginaux d’intensité et de fréquence variable, généralement de teinte brune ou rouge vif 
  • Expulsion de caillots de sang ou de tissus de couleur brune 
  • Douleurs localisées dans le bas du dos ou l’abdomen, similaires aux douleurs ressenties pendant les règles.

Certaines femmes peuvent présenter des saignements au début de la grossesse, sans qu’il s’agisse pour autant de fausse couche. En revanche, si les saignements sont associés à des douleurs, il existe un risque non négligeable. Il vous est donc recommandé de consulter au plus vite votre gynécologue ou un médecin.


Si les symptômes de fausse couche décrits ci-dessus se font intenses et que vous ressentez une sensation de malaise avec de la fièvre, des nausées ou des troubles du rythme cardiaque, il peut s’agir d’une fausse couche hémorragique : appelez les services de secours pour une prise en charge immédiate.


Lors de votre consultation avec le professionnel de santé, celui-ci procèdera à un examen clinique et à une échographie de la zone abdomino-pelvienne pour détecter un éventuel problème. L’échographie pourra préciser le diagnostic, à savoir s’il s’agit bien d’une fausse couche ou d’une grossesse extra-utérine. Un dosage de l'hormone de grossesse (HCG) sera aussi utile pour confirmer la fausse couche.



Comment différencier fausse couche précoce et règles ? 



Les symptômes de la fausse couche étant assez similaires aux signes de règles, on peut alors se demander comment les différencier d’une fausse couche précoce. On parle de fausse couche précoce lorsque le test de grossesse a été positif, puis négatif, sans qu’aucun embryon n’est pu être identifié sur l’échographie. Elle peut survenir avant la 3e semaine de grossesse et jusqu’à une semaine de retard des règles. 


De manière générale, plus la grossesse avance dans le temps, plus les symptômes se différencient de ceux que vous pouvez expérimenter habituellement lorsque vous avez vos règles. L’expulsion de caillots de sang notamment ou de tissus de l’embryon est assez caractéristique d’une fausse couche.


Combien de fausses couches par an en France ? 

En avril 2021, la revue scientifique internationale The Lancet a publié les résultats d’une étude portant sur l’incidence des fausses couches à travers le monde. Ce sont près de 23 millions de fausses couches qui ont lieu chaque année, représentant 15 % des grossesses et 44 grossesses interrompues par minute. Les fausses couches sont dans la très grande majorité isolées, les fausses couches récurrentes n’étant représentées qu’à hauteur de 1,9 %. En France, le nombre de fausses couches est estimé à 200 000 par an.

 


Quelles sont les causes d'une fausse couche ?


Le risque de fausse couche augmente naturellement avec l’âge. Selon l’Assurance Maladie, le risque est évalué à 12 % à l’âge de 25 ans, et 50 % à 42 ans. Généralement, la fausse couche isolée est la conséquence d’une anomalie du fœtus au niveau des chromosomes.

Les fausses couches répétées quant à elles nécessitent un suivi médical afin d’en déterminer précisément la ou les causes. Elles peuvent survenir à cause de malformations de l’utérus ou d’anomalies utérines, de dérèglements hormonaux ou encore de maladies diverses, auto-immunes et gynécologiques. 

L’hygiène de vie est également étudiée, certains facteurs de risque pouvant conduire à un risque plus élevé de fausses couches. C’est par exemple le cas si vous présentez de l'obésité, si vous fumez, que vous consommez beaucoup de café ou d’alcool ou que vous présentez des déficits ou carences dans certaines vitamines comme lacide folique ou la vitamine B12.




Comment se passe l'expulsion du sac embryonnaire en cas de fausse couche ? 


Si lors de votre examen échographique montre que l’expulsion du fœtus n’est pas complètement terminée, plusieurs traitements peuvent vous être proposés. Votre gynécologue vous suggérera d’attendre l’expulsion complète du fœtus, ou d’avoir recours à des médicaments ou à de la chirurgie si vous ne souhaitez pas attendre l’expulsion naturelle complète. Cela peut en effet prendre jusqu’à 15 jours. La fausse couche est considérée comme terminée lorsqu’il n’y a plus de douleurs ni de saignements. Une échographie de contrôle est ensuite fixée pour vérifier que l’utérus ne contient plus l’embryon.

 

Si vous avez opté pour une expulsion naturelle, mais que vous ressentez toujours des symptômes après deux semaines, un traitement adapté sera mis en place. Il vous est également conseillé de consulter rapidement si les saignements et douleurs abdominales se font plus intenses et que vous avez de la fièvre.


Deux types de traitements sont généralement prescrits pour faciliter l’expulsion du sac embryonnaire en cas de fausse couche :


  • Traitement médical à base de misoprostol à prendre par voie orale, qui a pour effet de créer des contractions utérines et l’ouverture du col de l’utérus. Ce médicament offre une solution rapide en quelques heures, mais peut provoquer des effets indésirables comme des nausées, de la fièvre et des saignements vaginaux. Il arrive que ce traitement puisse être complété par de la chirurgie si l’expulsion des tissus restants ne s’effectue pas correctement.

  • Chirurgie par aspiration endo-utérine : ce type de chirurgie effectuée sous anesthésie générale ou péridurale repose sur l’insertion d’un tube fin dans la cavité de l’utérus qui va venir aspirer les tissus embryonnaires. Cette intervention est conseillée lorsque les saignements sont intenses, ou que les autres traitements n’ont pas eu l’effet escompté.



Comment se remettre d'une fausse couche et que faire ensuite ?


Après une fausse couche, il est conseillé d’éviter l’utilisation de tampons hygiéniques et d’avoir des rapports pendant au minimum 2 semaines afin de limiter le risque d’infection. Au niveau physiologique, les essais peuvent reprendre dès le retour des règles, généralement après un mois. Si la fausse couche a lieu avant la 22e semaine d’aménorrhée, vous avez la possibilité de bénéficier d’un arrêt maladie pour avoir le temps de faire votre deuil. Un congé maternité peut être également mis en place si la fausse couche a lieu après la 22e semaine.


Faire une fausse couche est généralement une période très éprouvante dans la vie d’une femme. Les fausses couches représentant près de 15 % de l’ensemble des grossesses, elles peuvent être de ce fait banalisées et engendrer des conséquences psychologiques et émotionnelles importantes, même lorsque le fœtus a été perdu de façon précoce.


Une fois la tristesse apaisée, il faut se rappeler que les fausses couches sont très rarement récidivantes et garder confiance pour les prochains essais. Communiquer sur ses émotions, pensées et ressentis est également très important pour arriver à passer cette étape douloureuse et à retrouver un état d’esprit plus positif. En parler à son conjoint qui ne comprend pas toujours ce que l’on peut ressentir est essentiel pour garder une vie de couple épanouie et bénéficier d’un soutien au quotidien.


Il ne faut pas non plus hésiter à se faire aider par un psychologue ou un psychothérapeute après une fausse couche, qui aura un avis neutre et saura vous conseiller de façon adéquate. Certaines communautés  en ligne peuvent aussi vous apporter une aide bienvenue ! 


Si vous ne trouvez pas de rdv disponible, pensez à la téléconsultation.
Vous pouvez obtenir une ordonnance si besoin. 

 

Sources :