L'équipe de rédaction MEDADOM lundi 16 janvier 2023

Nymphomane : est-ce une maladie ?


Pourquoi qualifie-t-on de nymphomanes les femmes mais pas forcément les hommes ? D’où vient cette connotation et que se cache-t-il derrière le terme “nymphomane” ?

 

Vous pensez être nymphomane et vous voulez y remédier ? 

Consultez ici un médecin sans rdv en téléconsultation pour en parler

 

 

Qu'est-ce qu'un nymphomane ?

 

A l’origine du mot nymphomane, on retrouve le mot nymphe, qui désigne les êtres mythologiques féminins à l’apparence sensuelle mais qui dérive également du mot grec signifiant “clitoris”. L’équivalent chez l’homme est le "satyriasis", à savoir un état permanent de désir sexuel. Avec le temps, la manière dont on qualifie cette condition a évoluée :

  • hyperactif sexuel,
  • dépendant au sexe,
  • sex addict,
  • etc.

 

Quand certaines personnes ont du mal à augmenter leur libido, une nymphomane va par définition éprouver un appétit sexuel décuplé et pathologique, son excitation sera alors plus importante, entraînant une recherche continuelle de rapports sexuels.

 

Aujourd’hui, on évoque plutôt l”hyper-sexualité” pour désigner une tendance à rechercher l’engagement dans des rapports sexuels pour combler un besoin.

 

 

Comment s’explique la nymphomanie ?

 

Trouble bipolaire, dysfonctionnement cérébral, surconcentration d’hormones… les hypothèses sur ce qui cause la nymphomanie sont nombreuses. Quel que soit le fonctionnement physiologique ou physique qui fait de vous un nymphomane, les psychologues ajoutent à celles-ci une hypothèse d’ordre psychologique. En effet, une carence affective serait à l’origine de cette condition pour la plupart des nymphomanes, hommes comme femmes.

 

Les personnes nymphomanes ont tendance à avoir une estime de soi très faible et sont sans cesse en train de chercher à se rassurer par le jeu de séduction et l’acte sexuel.

 

En France, le nombre de consultations pour une dépendance au sexe est en augmentation.

 

Être nymphomane présente aussi une composante sociétale : avec la multiplication des interactions sociales sur les réseaux, la libération sexuelle et la consommation croissante de contenus pornographiques, les normes autour de la performance sexuelle se modifient.

 

L’un des effets direct de cette norme est de répandre la croyance qu’il faudrait donner et recevoir du plaisir tout le temps pour être épanoui. On voit notamment l’offre sexuelle être de plus en plus présente dans le quotidien avec des applications dédiées, mais également au travers des réseaux sociaux.

C’est en cela que de plus en plus de personnes peuvent avoir développer une addiction au sexe et devenir nymphomanes.

 

 

Cela concerne-t-il autant les hommes que les femmes ? 

 

Bien qu’à l’origine ce mot ait été employé pour désigner des femmes à l’appétit sexuel insatiable, il peut s’appliquer aux hommes également. En effet, les hommes comme les femmes peuvent développer une dépendance au sexe, qui est une addiction comportementale.

 

Le saviez-vous ? On estime que 3% des femmes sont nymphomanes.

 

La proportion de personnes nymphomanes serait sous-estimée en raison de la honte que ressentent certaines personnes à l’idée d’en parler. Être qualifié de “nymphomane” s’apparente d’ailleurs à une insulte sexiste en France, ce qui renforce le sentiment de honte à l’idée de se confier sur ce besoin accru de relations sexuelles.



 

Est-ce une maladie ? 

personnes nymphomanes ayant des relations sexuelles

 

Être nymphomane signifie que notre appétit sexuel est grand par rapport à une norme définie. Ceci peut devenir une maladie lorsque l’addiction au sexe ou à la masturbation devient trop importante, entraîne une détresse psychologique et a des conséquences négatives sur les autres sphères de votre vie.

 

 

Quelles sont les conséquences de la nymphomanie ?

 

Trop de rapports sexuels peuvent provoquer des troubles gynécologiques et urologiques et par conséquent impacter la santé sexuelle de la personne. On observe par exemple :

  • lésions,
  • hématomes,
  • démangeaisons,
  • sécheresse vaginale,
  • rupture du frein,
  • etc.

 

Mais être nymphomane peut également aller de pair avec des comportements sexuels à risques :

 

Enfin, cela peut entraîner d’importants désagréments si vous êtes en couple. Votre conjoint ou votre conjointe ne pourra pas répondre à chaque envie, et cela peut également présenter son lot de conséquences :

  • mal-être,
  • adultère,
  • viol conjugal,
  • etc.

 

 

Comment détecter un nymphomane ? 

 

On considère qu’une personne est nymphomane à partir du moment où l’on repère un état de dépendance à l’acte sexuel, associé à une perte de contrôle mais également une perte de plaisir qui est habituellement lié à l’acte.

 

Un homme ou une femme nymphomane ou hypersexuels va ainsi perdre le plaisir dans sa ou ses relation(s) sexuel(les) et ne plus pouvoir s’empêcher de “consommer" du sexe. Cette situation peut être à l’origine d’une grande souffrance et amener les personnes à s’engager dans des relations sexuelles dont elles n’ont pas envie avec pour seul but d'assouvir une pulsion sexuelle.



Quel traitement existe-t-il ? 

 

Des thérapies comportementales peuvent permettre de diminuer l’addiction au sexe d’une personne nymphomane.

À court et moyen terme, des stratégies de gestion des envies, du temps et des frustrations permettra à l’homme ou la femme nymphomane de diminuer la souffrance et la dépendance ressenties. Une fois stabilisé l’état de constante recherche de l’assouvissement sexuel, un travail plus avancé sur les origines du trouble peut être engagé pour, à long terme, décortiquer les causes de cette libido pathologique.

 

À long terme, le travail psychothérapeutique peut faire émerger des explications à ce trouble :

  • exposition précoce à des images sexuelles,
  • traumatisme,
  • carence affective durant l’enfance,
  • exposition à la violence, maltraitance, etc.

 

De nombreux professionnels peuvent se former à la question et répondre aux interrogations et demande de mieux-être des nymphomanes : sexologues, psychologues, psychiatres, infirmiers, assistants sociaux, médecins généralistes, etc.

 

Vous souhaitez en parler à un médecin généraliste ?
C'est possible lors d'une consultation en ligne !

Pas de rendez-vous ? Pensez à la téléconsultation !

 

 

 

Sources :