Pourquoi le GHB n'est pas la seule drogue du violeur ?
L’acide gammahydroxybutyrique (GHB), aussi appelée "ecstasy liquide" est surtout très connu sous le nom de "drogue du violeur", mais ce n'est pas la seule. Sachez en reconnaître les effets et découvrez les moyens de vous en prémunir dans cet article.
Qu’est-ce que la drogue du violeur ?
La drogue du violeur, comme l'acide gammahydroxybutyrique (GHB) par exemple, est une drogue de synthèse n'ayant pas de goût ni d'odeur propre ce qui la rend compliquer à détecter. De nombreux cas de drogue du violeur mis à l'insu des victimes dans leurs boissons ont été signalés ces dernières années.
Qu'est-ce que le GHB ?
Le GHB est à l'origine utilisé en guise d'anesthésiant dans le milieux hospitalier. Devenu un stupéfiant en raison de son utilisation dérivée par les usagers de drogue, les premiers effets du GHB sont assez rapides, de l'ordre de 10 à 15 minutes après l'ingestion de la substance. La drogue reste active dans l'organisme jusqu'à plusieurs heures selon la dose consommée.
Si vous consommez la drogue du violeur de manière consciente ou à votre insu, vous allez ressentir tout d'abord des effets positifs : euphorie, désinhibition, communication facilitée, relaxation physique et psychologique, etc.
Puis des effets négatifs vont survenir, surtout lorsqu'elle est consommée conjointement avec de l'alcool :
- nausées,
- vertiges,
- contractions musculaires,
- pertes de mémoire inhabituelles,
- hallucinations.
À forte dose, vous pouvez souffrir de perte de connaissance et de détresse respiratoire. Si vous êtes témoin ou suspectez quelqu'un d'être sous l'emprise de la drogue du violeur, appelez les urgences et mettez la personne en sécurité.
Ce phénomène qui touche les hommes comme les femmes entraîne une incapacité à résister aux suggestions des personnes qui vous entourent y compris les inconnus. Cette soumission chimique peut être dramatique : vols, agressions sexuelles ou encore viols peuvent survenir.
Pourquoi parle-t-on de drogue du "violeur" ?
Quelques gouttes suffisent parfois, surtout mélangées à de l'alcool, pour vous faire perdre toute notion de résistance. La baisse de toute résistance tout en gardant un certain niveau d'éveil et une capacité à se mouvoir font de cette substance une arme pour les agresseurs sexuels, d'où l'appellation "drogue du violeur".
Un des problèmes majeurs rencontrés par les forces de police pour lutter contre son utilisation délictueuse est la difficulté à la repérer. Le GHB par exemple est incolore, inodore et sans goût, et disparait de l'organisme au bout de quelques heures.
Attention : les jeunes sont particulièrement touchés par ce fléau : en soirée, la drogue du violeur peut être mise à votre insu dans votre verre.
La drogue du violeur est finalement la drogue de la soumission, car au-delà des agressions sexuelles, de nombreuses personnes en sont victimes à des fins d'extorsion d'argent et de vol. En effet, une personne sous l'emprise de GHB risque d'être encline à accepter de payer des consommations, de retirer de l'argent voire de donner son code de carte bleue.
Les autres drogues du violeur moins connues que le GHB sont l'acide gammabutyrolactone (GBL) ou le butanediol (BD), d'autres molécules qui une fois ingérées, se transforment dans l'organisme en GHB et présentent donc les mêmes effets.
Comment réagir face à la drogue du violeur ?
Comment savoir si on a été drogué ?
Un signe évocateur d'une soumission chimique est notamment le fait de se rendre compte le lendemain que vous avez perdu le contrôle malgré une faible consommation d'alcool et alors que cela ne vous ressemble pas.
Surtout, si vous n'avez un souvenir que parcellaire de la soirée, ou des pans de la soirée complètement effacés (trous de mémoire de plusieurs heures), vous risquez d'avoir été victime d'une drogue du violeur.
Les autres symptômes pouvant vous indiquer que vous avez été victime de la drogue du violeur sont :
- fatigue,
- amnésie rétroactive (black-out).
Avant d'envisager la piste de la drogue du violeur, réaccueillez auprès de vos proches qui vous accompagnaient un maximum d'informations, et d'obtenir des éventuelles photos et vidéos de vous lors de la soirée. Le but est d'en apprendre davantage sur votre comportement pour déterminer si vos agissements vous paraissent étranges et si vous vous en rappelez ou non.
Si vos proches vous rapportent que vous avez eu des comportements inhabituels, que vous étiez "dans les vapes", cela doit vous mettre sur la piste d'un possible contact avec la drogue du violeur comme le GBL ou le GHB.
Il est possible de demander un test pour vérifier la présence de traces de drogue du violeur dans votre organisme mais cela reste compliqué en raison du nombre croissant de demandes auprès des services médicaux.
Si vous avez un doute, contactez un médecin pour lui exposer vos symptômes et lui demander conseil. Vous pouvez recourir à la téléconsultation afin d'accélérer le processus : en effet, la drogue du violeur n'est présente que quelques heures dans l'organisme.
Vous souhaitez contacter un médecin pour vous aider à
savoir si vous avez été sous l’emprise de la drogue ou non ?
Comment s'en prémunir ?
Avec l'émergence de cette drogue et son utilisation de plus en plus fréquente à des fins délictueuses, de nombreux dispositifs anti-drogue du violeur ont vu le jour pour diminuer le risque face aux agresseurs :
- Des capuchons pour vos boissons : en silicone, en verre, etc.
- Des objets révélateurs de la présence de la drogue du violeur (GHB, GBL, BD) en changeant de couleur (vernis à ongle, paille, jetons révélateurs, etc.).
- Des actions de prévention plus fréquentes dans certains bars / clubs.
Malgré ces dispositifs, restez toujours attentifs et suivez une règle stricte pour ne pas prendre le risque de vous faire droguer : gardez absolument toujours votre verre avec vous. Un couvercle en caoutchouc se pose sur un verre aussi simplement qu'il s'en retire. Aussi, la règle clé est la suivante : si vous laissez votre verre sans surveillance à un moment de la soirée : changez-le.
Rappelons aussi qu'en dehors de la drogue du violeur, l'alcool reste la substance la plus consommée en soirée, et que les risques d'agressions, notamment sexuelles augmentent avec le taux d'alcoolémie. Au delà du contenu de votre boisson, surveillez donc également le nombre de consommations que certains voudraient vous inciter à prendre, et sachez dire stop.
Les agresseurs sexuels peuvent en outre tenter d'incorporer d'autres substances dans vos boissons : davantage d'alcool, des anxiolytiques ou encore des analgésiques (ex : kétamine).
Les gérants des clubs ont également leur part de responsabilité et une obligation de moyens pour préserver la sécurité de leurs clients, notamment vis-à-vis de la drogue du violeur.
Le saviez-vous ? Le hashtag #balancetonbar a été lancé pour alerter sur les établissements dans lesquels des clients ont été drogués au GHB ou d'autres drogues du violeur comme le GBL.
La drogue du violeur ne doit pas être considérée comme l'unique danger par rapport au risque de viol. Si vous sortez, amusez vous mais tentez de veiller à conserver quelques impératifs :
- restez avec vos amis, ne restez pas seul et ne laissez pas un proche seul,
- veillez les uns sur les autres et surveillez vos consommations,
- hydratez-vous avec de l'eau ou des boissons sans alcool et mangez,
- en cas de doute ou si vous ne vous sentez pas bien, demandez à quelqu'un de confiance de vous raccompagner chez vous,
- souvenez vous des numéros d'urgence : 18, 112 et appelez en cas de besoin.
Retrouvez toutes les conduites à tenir vis-à-vis de la drogue du violeur, que vous soyez client ou organisateur en milieu festif, sur le site internet du gouvernement.
Sources :