Qu'est-ce qu'un cancer de l'estomac ?
Définition du cancer de l'estomac
L’estomac est un organe digestif situé dans la partie supérieure de l’abdomen. En forme de poche, l’estomac fait suite à l’œsophage, et permet de stocker les aliments ingérés et de débuter la digestion.
Le cancer de l’estomac, aussi appelé cancer gastrique, se développe à partir d’une cellule de l’estomac, se multipliant de manière désordonnée au lieu de mourir naturellement comme elle le devrait. La multiplication de cette cellule cancéreuse forme alors une masse, appelée tumeur maligne.
Dans 90% des cas, le cancer de l’estomac se développe à partir de cellules de la muqueuse gastrique, la couche superficielle de l’intérieur de l’estomac (produisant notamment le suc gastrique). Ces cancers sont appelés adénocarcinomes.
D’autres types de cancers de l’estomac existent mais se manifestent plus rarement :
- Le lymphome du MALT (mucosa-associated lymphoid tissue) : se développe à partir des lymphocytes, des cellules du système immunitaire venues défendre la muqueuse de l’estomac atteinte par la bactérie Helicobacter pylori.
- Les tumeurs endocrines ou neuro-endocrines : produisent des hormones et déséquilibrent le système hormonal.
- Les tumeurs stromales gastro-instestinales (GIST) : se développent dans les tissus mous (muscles et tissus conjonctifs) autour de l’estomac.
Ces formes plus rares de cancers de l’estomac possèdent des diagnostics et des traitements différents de l’adénocarcinome.
Quelles sont les causes du cancer de l’estomac ?
Un cancer de l’estomac peut être secondaire à diverses causes et facteurs de risques.
Dans la plupart des cas de cancers de l’estomac, la cause est une inflammation chronique de la muqueuse de l’estomac.
Ainsi, la gastrite chronique atrophique, caractérisée par la destruction de la couche superficielle de la paroi de l’estomac par la bactérie Helicobacter pylori, et les gastrites atrophiques auto-immunes, peuvent générer des adénocarcinomes gastriques.
Helicobacter pylori peut persister durant toute notre vie dans l’estomac en l’absence de traitement et générer une inflammation chronique de l’estomac. Cette bactérie serait d’ailleurs responsable d’au moins 80% des cancers de l’estomac, mais n’en générerait que chez 1% des personnes infectées.
De plus, des facteurs environnementaux et des prédispositions génétiques peuvent augmenter le risque de développer un cancer de l’estomac.
Je suis ainsi plus à risque si :
- Mon estomac est colonisé par Helicobacter pylori.
- Je suis fumeur.
- Je mange très salé.
- Je consomme peu de fruits et légumes frais, protecteurs contre le cancer de l’estomac.
- J’ai des antécédents familiaux de cancers de l’estomac ou des prédispositions génétiques (mutation CDH1 ou syndrome de Lynch par exemple). Seuls 1 à 3% des cancers de l’estomac sont toutefois héréditaires.
- Je souffre d’une maladie de Biermer (anémie liée à une carence en vitamine B12).
- J’ai déjà subi une chirurgie gastrique (gastrectomie partielle), surtout si elle a eu lieu il y a plus de 10 ans.
Il est toutefois possible de découvrir un cancer de l’estomac chez une personne ne présentant aucun facteur de risque, comme il est possible d’en présenter plusieurs sans développer un cancer de l’estomac.
Qui est touché par le cancer de l'estomac ?
Combien de personnes sont touchées en France ?
En 2018, on estimait le nombre de nouveaux cas de cancers de l’estomac à 4657 en France métropolitaine. Cette incidence en fait le 13ème cancer le plus fréquent dans notre pays. Toutefois, le nombre de cas de cancer de l’estomac et de décès de cette cause a fortement diminué au cours des trente dernières années.
Est-ce que ça concerne plus les femmes que les hommes ?
Dans environ 65% des cas, le cancer de l’estomac touche des hommes. L’âge est également un facteur puisque le cancer de l’estomac se manifeste le plus souvent après 60 ans, et dans 50% des cas, est diagnostiqué après 75 ans.
Comment reconnaît-on un cancer de l'estomac ?
Quels sont les symptômes d'un cancer de l'estomac ?
Si je souffre d’un cancer de l’estomac, il est probable que je subisse les symptômes suivants :
- Je présente des douleurs au niveau de l’épigastre (la partie supérieure et médiane de l’abdomen).
- J’ai des nausées et je vomis de façon répétée.
- Mon état général se dégrade : je perds l’appétit, je suis fatigué et je perds du poids.
- J’ai de plus en plus de mal à avaler des aliments solides ou liquides (dysphagie).
- Je saigne dans mon tube digestif ou je présente une anémie chronique.
Les symptômes d’un cancer de l’estomac diffèrent de ceux d’un ulcère gastro-duodénal par la typicité des douleurs épigastriques : celles de l’ulcère ressemblent plutôt à des brûlures et sont rythmées par les repas (« faim douloureuse »).
En cas de symptômes, il m’est recommandé de consulter un médecin afin d’en déterminer la cause.
Comment est-il diagnostiqué ?
Pour diagnostiquer un cancer de l’estomac, plusieurs examens sont nécessaires :
- Un examen clinique pour lister les antécédents personnels et familiaux (facteurs de risques) et les symptômes : ces derniers n’étant pas spécifiques d’un cancer de l’estomac, ils ne suffisent pas à établir un diagnostic.
- Une endoscopie de l’estomac et de l’œsophage, accompagnée de biopsies : pour confirmer la présence d’une tumeur maligne, sa localisation exacte et en préciser le type.
- Un scanner thoraco-abdomino-pelvien : pour évaluer l’extension du cancer, son éventuelle progression dans les organes voisins et ses métastases.
- D’autres examens d’imagerie peuvent également être réalisés : écho-endoscopie, scintigraphie osseuse et/ou IRM cérébrale par exemple.
Comment vivre avec un cancer de l'estomac ?
Quels sont les différents stades du cancer ?
Bien que les adénocarcinomes débutent dans la muqueuse gastrique, les tumeurs peuvent également se propager aux couches inférieures de la paroi de l’estomac (sous-muqueuse, musculeuse puis séreuse), voire atteindre des organes proches. Ce dernier cas est toutefois plus rare.
Des cellules cancéreuses peuvent également migrer vers les ganglions lymphatiques régionaux (proches de l’estomac) ou d’autres organes (poumons, ovaires, os ou péritoine) et former des métastases.
Ces évolutions du cancer de l’estomac caractérisent donc le stade du cancer selon la classification TNM :
- T : la taille de la tumeur ;
- N : l’atteinte de ganglions lymphatiques (« node » en anglais) ;
- M : la présence de métastase.
Il existe cinq stades pour les cancers, eux-mêmes découpés en sous-stades :
- Stade 0 : état précancéreux, la tumeur se trouve seulement à l’intérieur de la muqueuse gastrique.
- Stade 1 : il n’y a qu’une seule tumeur de petite taille.
- Stade 2 : la tumeur est de plus grand volume.
- Stade 3 : les cellules du cancer de l’estomac ont atteint les ganglions lymphatiques ou les tissus autour de l’estomac.
- Stade 4 : des métastases apparaissent.
Quels traitements pour un cancer de l'estomac ?
Le choix du traitement sera adapté à ma situation et au stade de mon cancer de l’estomac. Il existe plusieurs types de traitements, dont les objectifs diffèrent : ralentir le développement ou supprimer les tumeurs et les métastases, réduire le risque de récidive, diminuer les symptômes engendrés par la maladie…
Ainsi, si mon cancer est localisé, la chirurgie est le traitement de référence. Elle consiste en une ablation d’une partie ou de l’intégralité de mon estomac (gastrectomie partielle ou totale), ainsi qu’une chirurgie de reconstruction pour rétablir la continuité de mon tube digestif. Ce traitement s’accompagne d’une prise en charge nutritionnelle préalable.
En cas de cancer superficiel, un traitement endoscopique pourra être réalisé.
Une chimiothérapie pourra également être prescrite, avant et après la chirurgie, si mon cancer de l’estomac est avancé.
La radiothérapie peut également détruire les cellules cancéreuses en les empêchant de se multiplier.
Ces traitements peuvent être appliqués seuls ou conjointement pour potentialiser leurs effets, selon les objectifs.
Une prise en charge nutritionnelle permet également de limiter les effets secondaires des traitements et de réduire le risque de dénutrition.
Quel pronostic pour un cancer de l'estomac ?
Le cancer de l’estomac n’est évidemment pas une pathologie anodine. Les chances de survie à 5 ans sont de 25%, tous stades confondus. Il s’agit donc d’un cancer de pronostic intermédiaire.
Ce chiffre n’est toutefois qu’une moyenne statistique ne présageant rien de l’évolution individuelle. Comme le rappelle l’Institut National du Cancer, ce chiffre se rapporte à tous les cancers de l’estomac « quel que soit le stade auquel ils ont été diagnostiqués, qu'ils soient opérables ou non, quel que soit l'âge de la personne malade et quels que soient les problèmes de santé présents en dehors du cancer (maladie cardiaque, diabète, etc.). Par ailleurs, il repose sur des données anciennes, et ne prend pas en compte les progrès récents des traitements ou les essais cliniques qui peuvent être proposés. ».
En cas de symptômes, je n’attends pas avant de consulter un médecin.
Je consulte un médecin partenaire dans un délai moyen de 10 minutes avec MEDADOM.
Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :
- Fondation ARC – Les cancers de l’estomac
- Institut National du Cancer - Le cancer de l’estomac : points clés
- INSERM – Helicobacter pylori et cancer gastrique
- Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) – Cancer de l’estomac (cancer gastrique)