Skip to main content

Asthme chez l’enfant : comment reconnaître et gérer les crises ?

Maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant, l’asthme désigne une pathologie respiratoire caractérisée par des crises avec gêne respiratoire et sifflements. D’après les scientifiques, il n’existe pas qu’une seule forme d’asthme mais plusieurs avec des caractéristiques cliniques, biologiques et fonctionnelles différentes. Tour d’horizon des différentes formes d’asthme infantile, des moyens de le diagnostiquer et de le prendre en charge.

 

Qu’est-ce que l’asthme chez l’enfant ?

 

Quelles différences entre l’asthme infantile et l’asthme de l’adulte ?

Touchant plus de 4 millions de personnes en France, l’asthme est une maladie respiratoire chronique fréquente. Elle se caractérise par une inflammation permanente des bronches avec des symptômes respiratoires tels qu’un essoufflement, un sifflement, de la toux et une oppression thoracique que l’on regroupe sous le terme de « crise d'asthme ».

Les crises d’asthme peuvent être espacées de quelques heures, de quelques jours, voire de plusieurs mois. La respiration du patient est le plus souvent normale entre deux crises. La crise d’asthme s’explique par la réduction du diamètre des bronches liée à la contraction des muscles lisses qui les entourent.


L’asthme se développe le plus souvent pendant l’enfance et représente d’ailleurs la maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant. En France, on estime qu’au moins 10 % des enfants scolarisés sont asthmatiques. Mais l’asthme peut également se développer à tout âge de la vie. Les scientifiques ont ainsi l’habitude de distinguer l’asthme infantile de l’asthme de l’adulte.  


L’asthme infantile est souvent transitoire et d'origine allergique (en lien avec la poussière, le pollen, les acariens ou les poils d'animaux). Il peut être associé à d’autres maladies allergiques comme l'eczéma ou la rhinite allergique. Et ce sont souvent des infections virales qui provoquent les crises d’asthme. Le passage à l’âge adulte est propice à la disparition des symptômes mais le fait d’avoir souffert d’asthme étant enfant constitue un facteur de risque d’en souffrir aussi à l’âge adulte.


L’asthme de l'adulte peut quant à lui avoir une origine autre qu’allergique. Il peut ainsi être déclenché par des infections respiratoires, des facteurs professionnels, la pollution, des produits chimiques ou des médicaments (aspirine, bêtabloquants).


D’après les scientifiques, il n’existe donc pas qu’une seule forme d’asthme mais plusieurs avec des causes et des caractéristiques cliniques, biologiques et fonctionnelles différentes.

Asthme allergique vs. asthme non allergique : quelles différences ?

L’asthme est une pathologie multifactorielle qui pour se déclarer, a besoin :

  • D’un facteur prédisposant d’origine génétique (asthme, dermatite atopique, rhinite allergique) dans la famille proche.
  • Et d’une exposition à un facteur favorisant.

Ainsi, un enfant présentant une prédisposition génétique à l’asthme peut voir la maladie se déclencher à cause d’une réaction de défense excessive de son organisme à des allergènes qui sont normalement bien tolérés. Dans ce cas, on dit que l’enfant souffre « d’asthme allergique ».

Les crises d’asthme allergique sont ainsi provoquées par des allergènes que l’on trouve chez soi (acariens, poils d’animaux, moisissures, squames) ou à l’extérieur du domicile (pollens et moisissures).


Les crises d’asthme chez l’enfant peuvent également être déclenchées de façon plus rare par la consommation d’un allergène alimentaire comme l’arachide, les fruits à coque ou le sésame. Chez un enfant asthmatique présentant une allergie alimentaire, il est donc recommandé de prévenir et de traiter un choc anaphylactique (au moyen de l’éviction de l’allergène en cause, trousse d’urgence et carte d’allergie).

 

Quels sont les symptômes de l’asthme chez l’enfant ?

 

Quels sont les signes précurseurs d’une crise d’asthme ?

Les symptômes d’une crise d’asthme, temporaires et soudains, sont variables au fil du temps et en intensité d’un enfant à l’autre. Ils apparaissent ou s'aggravent pendant la nuit ou à l’occasion d’une infection virale. Si l’enfant présente au moins l'un des symptômes suivants, le diagnostic d’asthme sera évoqué :

  • Des sifflements à l'expiration.
  • De la toux.
  • Une gêne respiratoire, particulièrement à l’expiration.
  • Une oppression thoracique avec sensation d'étouffement.

 

Comment faire la différence entre asthme et bronchite chez l’enfant ?

L’asthme et la bronchite présentent des signes similaires chez l’enfant (comme la toux et les difficultés respiratoires), mais il s’agit de deux pathologies bien distinctes. Si l’asthme est une maladie chronique inflammatoire des bronches, la bronchite résulte quant à elle d’une infection ORL d’origine virale ou bactérienne et dure une dizaine de jours.


Par ailleurs, dans le cas de l’asthme, la toux est sèche, souvent nocturne et déclenchée par l’effort, le froid ou les allergènes. Alors que dans le cas de la bronchite, la toux sèche devient grasse et s’accompagne d’expectorations et de fièvre.

Enfin, l’asthme se caractérise par une respiration sifflante et des sensations d’oppression thoracique particulièrement pendant la nuit, alors que les sifflements liés à la bronchite sont moins fréquents et disparaissent une fois le patient guéri. 

 

Quand faut-il consulter un médecin pour de l’asthme chez l’enfant ?

Si l’enfant présente régulièrement des signes évocateurs de l’asthme (toux nocturne persistante, respiration sifflante, sensation d’oppression thoracique, difficultés à respirer ou essoufflement inhabituel), il sera nécessaire de consulter. De même si les symptômes s’aggravent ou deviennent fréquents. Un suivi médical régulier sera indispensable pour éviter les complications.


D’autre part, si l’enfant fait une crise d’asthme sévère (essoufflement marqué, difficultés à parler, lèvres ou doigts bleus, respiration très rapide, somnolence, confusion), il s’agit d’une urgence médicale. Il convient de contacter le 15 (SAMU) ou le 112 ou de se rendre immédiatement aux urgences.

 

Quelles sont les causes et facteurs déclenchants de l’asthme infantile ?

 

Prédisposition génétique et antécédents familiaux

L’asthme chez l’enfant résulte de l’interaction entre différents facteurs parmi lesquels des facteurs génétiques. C’est ainsi que des gènes de susceptibilité à l’asthme ont été découverts. Les déterminants personnels comme la prématurité et un petit poids de naissance ainsi que les antécédents familiaux ou personnels d’atopie (terrain allergique : rhinite allergique, eczéma, conjonctivite allergique) jouent également un rôle dans le développement de l’asthme chez l’enfant.


Quant aux infections respiratoires survenues au cours de la petite enfance (notamment les bronchiolites), elles favorisent les bronchites sifflantes qui constituent elles-mêmes un facteur de risque de l’asthme.


Enfin, l’asthme du nourrisson peut également favoriser le développement de l’asthme chez l’enfant.
L’asthme du nourrisson désigne un asthme qui se développe dans les premiers mois de vie du bébé et qui disparaît avant l’âge de 3 ans dans 60 % des cas. Dans les autres cas, l’asthme persiste dans l’enfance et à l’âge adulte.

 

Facteurs environnementaux (pollution, tabagisme passif, allergènes)

Par ailleurs, les facteurs de risque environnementaux jouent un rôle majeur dans le développement de crises d’asthme chez les enfants sensibles. Il peut s’agir :

  • Des allergènes présents chez soi ou à l’extérieur du domicile : acariens, moisissures, squames, pollens.
  • Des polluants de l’air intérieur (produits ménagers, aérosols, parfums, colles, vernis, peintures) et de l’air extérieur (particules fines).
  • Du tabagisme passif, la fumée de tabac étant un puissant irritant.

 

Plusieurs autres facteurs peuvent également déclencher une crise d’asthme chez un enfant asthmatique comme :

  • l’air froid,
  • les émotions fortes,
  • certains médicaments anti-inflammatoires
  • ou bêtabloquants
  • ou encore l’exercice physique.

 

Comment diagnostiquer l’asthme chez un enfant ?

 

Examen clinique et interrogatoire médical

Le diagnostic d’un asthme chez l’enfant repose avant tout sur un interrogatoire et un examen clinique. Le médecin s’enquiert des symptômes, de leur fréquence, de leur évolution et des facteurs déclenchants.

Il demande s’il existe des antécédents familiaux d’asthme, d’asthme du nourrisson ou d’allergie. De même, il vérifie si l’enfant suit un traitement médicamenteux avant de procéder à son examen clinique.

Cette dernière information est essentielle car chez certains enfants, des médicaments (comme certains anti-inflammatoires) peuvent aggraver les symptômes de l’asthme.

 

Tests respiratoires et mesure du souffle (spirométrie, PEF)

Par la suite, d’autres examens être réalisés pour confirmer le diagnostic et évaluer la gravité de l’asthme de l'enfant. Parmi ces examens, citons la radiographie pulmonaire initiale qui aide à éliminer une autre cause de symptômes pulmonaires comme la présence d'un foyer infectieux. Notons que la radiographie des poumons est normale entre deux crises d'asthme.

Des tests respiratoires ou épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) sont également réalisés lorsque l’enfant est en état respiratoire stable (à distance d’une crise) :

Spirométrie Mesure du débit et du volume des poumons avant et après inhalation d’un bronchodilatateur d’action rapide. Ce test peut être proposé aux enfants dès l’âge de 6 ans.
Pléthysmographie Plus adaptée aux enfants de 3 à 6 ans. Il s’agit d’une évaluation plus complète des capacités respiratoires de l’enfant asthmatique qui souffle dans un embout.

 

Examens complémentaires : test d’allergie, radiographie pulmonaire

Vu le nombre élevé d’enfants souffrant d’asthme d’origine allergique au sein de la population, un bilan allergologique est préconisé. L’objectif étant de savoir si le petit patient est effectivement allergique et d’identifier l’allergène en cause. Ce bilan allergologique consiste en des tests cutanés par piqûres. Le médecin dépose des gouttes de chaque allergène suspecté sur la peau, pique à travers la goutte puis évalue la rougeur et le gonflement de la peau.


Si besoin, le médecin peut procéder à des analyses sanguines complémentaires pour doser les globules blancs dont le taux augmente en cas d’allergie ainsi que anticorps immunoglobuline E spécifiques à certains allergènes.

 

Que faire en cas de crise d’asthme chez un enfant ?

 

Premiers gestes pour calmer une crise d’asthme chez un enfant

Dès les premiers symptômes d’une crise d’asthme chez l’enfant comme de la toux, des sifflements, un essoufflement ou une oppression thoracique, il convient de réaliser les premiers gestes suivants :

  • Faire asseoir l’enfant.
  • Desserrer ses vêtements.
  • Le faire respirer lentement.
  • Lui administrer son traitement de crise.
  • Surveiller l’apparition de signes alarmants : grande difficulté à respirer, bleuissement des lèvres et des
    ongles, dilatation des narines, difficultés à parler ou à marcher, confusion ou perte de connaissance.
  • Dans un tel cas, composer les numéros d’urgence : 15 ou 112.

Une consultation chez le médecin sera nécessaire si la crise d'asthme ne se calme pas avec le traitement pris habituellement ou si l’enfant doit prendre son traitement à répétition, toutes les 4 heures.

En présence de signes d’exacerbation (symptômes respiratoires de la crise d’asthme persistant plus de 24 heures), l’enfant devra être hospitalisé pour bénéficier d’un traitement par bronchodilatateur d’action rapide (salbutamol ou terbutaline), administré en nébulisations répétées et associées à de l’oxygène.

Pour que les parents puissent réagir efficacement face à des symptômes aigus d'asthme ou crise d'asthme ou en cas d’exacerbation, le médecin peut rédiger un plan d’action personnalisé.

 

Comment traiter et gérer l’asthme au quotidien ?

 

Un suivi médical rigoureux par le pédiatre, le médecin traitant ou le pneumologue de l’enfant est indispensable pour adapter le traitement à l’évolution de sa maladie. À chaque consultation, le praticien interroge le patient et ses parents sur la nature, la fréquence des symptômes d'asthme et le moment de leur survenue ainsi que sur le nombre de recours au traitement des crises d’asthme et sur les éventuels effets secondaires.

Il propose également une vaccination antigrippale, anti-Covid 19 et si besoin, antipneumococcique et prévoit des examens complémentaires. Au quotidien, les parents devront :

  • Apprendre à connaître l'asthme de l’enfant en déterminant les facteurs déclenchants et en les évitant au maximum (allergie, pollution, stress, froid, etc.).
  • Surveiller la prise régulière et correcte du traitement par l’enfant (bonne maîtrise des techniques d'inhalation des médicaments anti-asthmatiques).
  • Apprendre à identifier les signes d’aggravation de l'asthme.
  • Se montrer vigilants face aux éventuels effets indésirables liés aux médicaments.
  • Avoir un traitement de secours à portée de main en cas de crise.
  • Garantir un environnement le plus sain possible (ne pas exposer l’enfant au tabagisme passif).
  • Se montrer vigilants sur les conditions climatiques, ainsi que sur tous les facteurs aggravant l'asthme ou déclenchant des crises d'asthme.

 

Par ailleurs, les parents pourront se former à la prise en charge de l'asthme de leur enfant grâce à des séances d’éducation thérapeutique dispensées à l’hôpital.
Enfin, pour gérer au mieux l’asthme de l’enfant au quotidien et sans angoisse, il conviendra de le rassurer au maximum et de l’encourager à vivre aussi normalement que possible. L’enfant devra être également acteur de son traitement en l’intégrant dans sa routine quotidienne.

 

FAQ sur l’asthme infantile

 

Mon enfant tousse souvent la nuit, est-ce un signe d’asthme ?

Si un enfant a des épisodes répétés de toux sifflante, surtout la nuit ou après un effort, un avis médical est recommandé pour dépister un éventuel asthme. En cas de doute, un médecin pourra prescrire la réalisation de tests.

Mon enfant asthmatique peut-il faire du sport sans risque ?

Hors périodes de crise, l'asthme n'est pas une contre-indication à l'activité sportive. En effet, un enfant asthmatique a autant besoin d’exercice physique qu’un enfant qui ne l’est pas. D’autant que la pratique régulière d’une activité sportive augmente la tolérance à l’exercice grâce à :

  • La baisse de l’essoufflement d’effort.
  • La hausse de la capacité respiratoire.
  • La réduction de l’intensité des crises d’asthme.

La pratique d’un sport permet également d’accroître la confiance de l’enfant et de mieux gérer sa maladie tout en l’aidant à conserver des liens sociaux.
Il conviendra de demander conseil au médecin traitant de l’enfant s’il souffre d'asthme sévère ou non contrôlé, ou suite à un asthme aigu grave.

L’asthme chez l’enfant est-il une maladie chronique ?

L’asthme de l’enfant est considéré par les scientifiques comme une maladie chronique. Mais son évolution est cependant variable selon les cas. Chez certains enfants, les symptômes de   l’asthme disparaîtront avec l’âge. Mais pour d’autres, avoir souffert d’asthme étant enfant constitue un facteur de risque d’en souffrir également à l’âge adulte, notamment en cas d’antécédents familiaux d’allergies ou d’asthme.

Peut-on prévenir l’apparition de l’asthme chez les jeunes enfants ?

Les scientifiques n’ont pas encore trouvé le moyen d’empêcher qu’un enfant avec des antécédents familiaux d’asthme développe un asthme. Cependant, des études ont prouvé que les enfants dont la mère a fumé pendant la grossesse présentent plus de risques de développer un asthme. Les femmes devraient donc éviter de fumer pendant la grossesse, surtout si elles présentent elles-mêmes des antécédents familiaux d’asthme.

 

 

Sources :