Skip to main content

Infection urinaire chez l’homme : signes, causes et solutions

Cystite, urétrite, pyélonéphrite, prostatite… Les infections urinaires causées par la colonisation du système urinaire par des bactéries ou autres germes sont nombreuses.

Bien qu’elles soient cinquante fois plus fréquentes chez les femmes entre 20 et 50 ans, les hommes peuvent aussi être concernés, notamment par des urétrites et des prostatites. MEDADOM vous informe.

 

Quelles sont les causes d'une infection urinaire chez l’homme ?

 

Anatomie masculine et risque d’infection

Chez l’homme, l’anatomie joue un rôle essentiel dans le risque d’infection. Les infections urinaires surviennent principalement pendant l’enfance ou chez la personne âgée.

Chez le garçon, elles sont souvent dues à des malformations congénitales des uretères ou du méat urinaire. Chez l’homme plus âgé, ce sont les troubles de la prostate qui favorisent la stagnation des urines et donc les infections.

Contrairement aux femmes, dont l’urètre est court et proche du vagin, de la zone vaginale, de l’anus et du rectum, les hommes sont mieux protégés contre les contaminations ascendantes. 

Pour autant, des germes peuvent tout de même remonter vers la vessie et provoquer des cystites, en particulier en cas d’obstruction ou de déficit de vidange urinaire.

 

Quels sont les facteurs de risque d'une infection urinaire chez l’homme ?

Certains facteurs augmentent le risque d’infection urinaire chez l’homme, particulièrement entre 15 et 50 ans.

Les risques sont plus élevés si je présente une infection sexuelle (IST) ou si j’ai un rapport sexuel anal non protégé. L’absence de circoncision est également un facteur favorisant.

Toute pathologie pouvant gêner l’écoulement de l’urine accroît aussi le risque. C’est le cas, par exemple, d’une hypertrophie de la prostate, fréquente après 50 ans, ou d’une malformation des voies urinaires.

Un reflux vésico-urétéral, la présence de calculs, d’une obstruction (par un cancer ou un rétrécissement urétral), ou la pose récente d’une sonde urinaire sont autant de situations à risque.

Les troubles neurologiques ou cognitifs, l’incontinence, la constipation chronique ou la prise de certains médicaments (anticholinergiques, opiacés, neuroleptiques) peuvent aussi perturber la vidange vésicale.

Enfin, le diabète constitue un facteur important, car la présence de sucre dans les urines favorise la prolifération bactérienne.

 

Quels sont les symptômes d’une infection urinaire masculine ?

L'infection urinaire chez l'homme engendre des besoins fréquents d'uriner

Quels sont les signes urinaires fréquents masculins ?

Si j’ai une infection urinaire, je peux ressentir plusieurs symptômes urinaires typiques, qui varient selon la localisation de l’infection :

  • Une sensation douloureuse dans le bas ventre ou au niveau vésical, parfois dans le bas du dos
  • Une envie d’uriner fréquente et pressante, difficile à retenir
  • Des mictions fréquentes, parfois entrecoupées ou incomplètes
  • Des difficultés à vider complètement ma vessie
  • Des douleurs ou une sensation de brûlure au moment d’uriner
  • Du sang dans les urines ou un changement d’odeur
  • Une fièvre modérée.

 

Parfois, les signes sont discrets, notamment chez les hommes jeunes. Une infection urinaire peut passer inaperçue ou être confondue avec d'autres troubles.

En cas d’urétrite, je peux aussi remarquer :

  • Des douleurs à la miction (dysurie), souvent avec sensation de brûlure.
  • Un écoulement blanchâtre ou purulent par l’urètre.
  • L’impression d’avoir toujours besoin de faire pipi, sans réel soulagement.

 

Si l’infection atteint les reins (pyélonéphrite), les symptômes s’aggravent :

  • Fièvre élevée, frissons ;
  • Douleurs vives sur le côté (dans les flancs) ou l’abdomen ;
  • Nausées, et parfois vomissements.

 

Quels sont les symptômes de gravité à surveiller chez l’homme ?

Chez l’homme, une infection urinaire peut évoluer vers une forme grave, en particulier si elle n’est pas traitée rapidement ou si certains facteurs de risque sont présents. 

Une prise en charge urgente, voire une hospitalisation, peut être nécessaire si :

  • J’ai des signes d’une présence infectieuse généralisée, comme un sepsis (fièvre élevée, frissons, accélération du rythme cardiaque, état confusionnel).
  • Je n’arrive plus à uriner.
  • Je ressens des douleurs lombaires intenses qui peuvent évoquer une atteinte des voies rénales.
  • Je souffre d’insuffisances rénales connues ou de troubles de la fonction rénale.
  • Mon système immunitaire est affaibli (par un traitement immunosuppresseur, un cancer, un diabète mal contrôlé, etc.).
  • Je suis une personne âgée ou dépendante, avec un risque de décompensation plus élevé.

 

Comment diagnostiquer une infection urinaire chez l’homme ?

 

Tests de diagnostic

Pour confirmer une infection des voies urinaires chez l’homme, le médecin commence généralement par une analyse rapide à l’aide d’une bandelette urinaire qui détecte la présence de leucocytes et de nitrites.

Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) est ensuite prescrit pour identifier le germe responsable.

En cas de fièvre, de douleurs lombaires ou de suspicion de complication, une échographie des voies urinaires peut être réalisée pour rechercher un obstacle, une rétention ou une anomalie anatomique.

 

Quelle est l’importance de l’antibiogramme ?

L’antibiogramme permet de tester la sensibilité du germe identifié aux différents antibiotiques afin de choisir le traitement le plus efficace.

C’est une étape essentielle, notamment chez l’homme, car les infections du tractus urinaire sont souvent plus compliquées et peuvent résister aux traitements standards. 

Un antibiotique inadapté risquerait d'aggraver l’infection ou de favoriser l’apparition de résistances.

 

Quel est le traitement d’une infection urinaire chez l’homme ?

 

Liste d’antibiotiques adaptés et durée du traitement

Chez l’homme, une infection urinaire doit toujours être traitée par un antibiotique adapté au germe identifié. Le traitement repose le plus souvent sur :

  • Des fluoroquinolones (ciprofloxacine), avec un risque de photosensibilisation et de tendinites à signaler au médecin
  • Des céphalosporines, utilisées seules ou en relais d’un traitement initial par voie intraveineuse.

 

Selon la gravité et la localisation de l’infection, le traitement peut commencer à l’hôpital, puis se poursuivre à domicile sous forme de comprimés ou gélules. La durée varie généralement de 14 à 28 jours.

Le respect du traitement est essentiel pour éviter les complications et limiter l’antibiorésistance. 

Il est donc important de :

  • Prendre les antibiotiques à la bonne dose et pendant toute la durée prescrite.
  • Ne jamais interrompre le traitement sans avis médical, même si les symptômes disparaissent.
  • Ne pas partager ses médicaments.
  • Signaler immédiatement tout effet indésirable à son médecin ou à son urologue.

 

Comment prévenir les infections urinaires chez l’homme ?

 

Quelles sont les règles d’hygiène à adopter ?

Chez l’homme, certaines habitudes peuvent limiter le risque d’infections urinaires à répétition :

  • Uriner après chaque rapport sexuel pour éliminer les germes éventuels dans l’urètre
  • Boire suffisamment d’eau pour favoriser des mictions régulières et complètes
  • Veiller à une hygiène intime quotidienne, sans excès : un lavage doux une fois par jour suffit
  • Éviter la stagnation urinaire liée à la constipation ou à une mauvaise vidange vésicale
  • En cas de prépuce non rétracté, bien nettoyer la zone sous le prépuce pour limiter la prolifération bactérienne
  • Porter des sous-vêtements propres, en coton, et éviter les vêtements trop serrés.

 

Liste de conseils pour les hommes à risque ou après une infection

Si j’ai déjà eu une infection urinaire ou si je présente des facteurs de risque (problèmes de prostate, diabète, sonde urinaire…), certaines mesures peuvent limiter les récidives :

  • Surveiller et traiter toute difficulté à uriner ou vidange incomplète de la vessie.
  • Faire un bilan urologique si les infections sont fréquentes ou atypiques.
  • Avoir une hydratation régulière (au moins 1,5 L d’eau par jour).
  • Prendre soin de son transit intestinal pour éviter la constipation.
  • En accord avec mon médecin, utiliser des compléments à base de cranberry, qui peuvent aider à limiter l’adhésion de certaines bactéries à la paroi vésicale.
  • Éviter l’automédication : une infection chez l’homme doit toujours être correctement évaluée et suivie.

Un suivi médical régulier est essentiel, surtout après plusieurs épisodes !

 

Quand consulter en urgence ?

 

Chez l’homme, une infection urinaire peut évoluer rapidement vers une complication grave. 

Je dois consulter en urgence si :

  • J’ai une forte fièvre, des frissons ou un état général altéré.
  • Je ressens des douleurs lombaires ou sur le flanc, qui peuvent faire penser à un problème rénal.
  • Je ne parviens plus à uriner ou présente un blocage urinaire.
  • Du sang apparaît dans mes urines.
  • Mon infection survient sur un terrain fragile : diabète, immunodépression, antécédents d'infection rénale ou urologique.

 

Quels sont les signes alarmants à ne pas ignorer ?

Certains symptômes doivent alerter, car ils peuvent indiquer une complication grave de l’infection urinaire ou un passage à un état infectieux généralisé :

  • Fièvre élevée persistante (≥ 39 °C), frissons.
  • Douleurs lombaires intenses ou abdominales inhabituelles.
  • Difficulté à uriner, blocage complet ou douleur aiguë en urinant.
  • Sang dans les urines ou urines troubles et malodorantes.
  • Nausées, vomissements, sensation de malaise général.
  • Confusion, baisse de tension, somnolence (signes possibles de sepsis).

 

Quels sont les risques de complications ?

Chez l’homme, une infection urinaire mal traitée ou prise en charge trop tardivement peut évoluer vers des complications sérieuses, notamment :

  • Une prostatite aiguë qui est une infection de la prostate, souvent douloureuse, avec fièvre, frissons, difficultés à uriner et douleurs périnéales. Elle nécessite un traitement prolongé et une étroite surveillance.
  • Une pyélonéphrite, une atteinte des reins, qui se manifeste par une fièvre élevée, des douleurs lombaires, des nausées et un risque de sepsis. Elle peut entraîner une altération de la fonction rénale si elle n’est pas traitée rapidement.
  • Un risque d’infection persistante ou récidivante.
  • Un risque de septicémie.

 

FAQ – Infection urinaire chez l’homme

 

Une infection urinaire peut-elle être grave chez l’homme ?

Une infection urinaire chez l’homme peut rapidement évoluer vers une prostatite, une pyélonéphrite ou une infection généralisée si elle n’est pas traitée à temps.

Comment éviter les récidives d'infection urinaire chez l'homme ?

On peut éviter les récidives d’infection urinaire chez l’homme en maintenant une bonne hygiène et une hydratation régulière, et en traitant toute cause sous-jacente comme un trouble prostatique ou une vidange vésicale incomplète.

Quelle est la durée normale d'une infection urinaire chez l'homme ?

Le traitement dure généralement entre 2 et 4 semaines selon la gravité et la localisation de l’infection.

Infection de la prostate ou infection urinaire : comment différencier ?

La prostatite s’accompagne souvent de fièvre, de douleurs périnéales et de troubles de l’éjaculation, en plus des symptômes urinaires classiques.

 

Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé

 

 

 

Sources :