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Comment savoir si on a une scoliose ?
Une déformation de la colonne vertébrale ?

La scoliose est une déviation permanente et non-réductible de la colonne vertébrale. La colonne prend alors une courbure anormale en forme de S ou de C lorsqu’on la regarde en face.

La déviation de la courbure par rapport à la courbure normale évalue la sévérité de la scoliose.

Des traitements existent et permettent de limiter l’aggravation de la déformation.

En France, la scoliose touche 0,5 à 2% des enfants de 8 à 15 ans, selon la Sécurité sociale.

Qu’est-ce qu’une scoliose ?

 

Définition de la scoliose 


La scoliose est définie comme une déviation permanente de la colonne vertébrale (rachis), liée à une rotation des vertèbres les unes par rapport aux autres. La colonne vertébrale présente alors une torsion et les courbures naturelles de la colonne sont altérées.

La déformation de la colonne se constate de face, de profil et de manière transversale.

En cas de scoliose, on constate alors une déformation du haut du dos en forme de bosse (appelée « gibbosité »), surtout visible sur un côté du dos lorsque le patient se penche en avant, en essayant de toucher ses pieds.

La scoliose se manifeste le plus souvent pendant l’enfance et l’adolescence, mais peut également survenir à l’âge adulte. Elle peut être la conséquence d’une maladie ou d’une malformation, mais le plus souvent, la cause n’est pas identifiée.

La scoliose est repérable par une gibbosité

Source : Ameli


Scoliose
ou attitude scoliotique ?


La scoliose ne doit pas être confondue avec « l’attitude scoliotique ». En effet, là où la scoliose est une déviation permanente, l’attitude scoliotique présente une déviation réductible. Cela signifie qu’un changement de position permet de diminuer la déviation, car il n’y a pas de rotation des vertèbres, contrairement à la scoliose.

L’attitude scoliotique est engendrée par une mauvaise position, pouvant avoir plusieurs sources :

  • Si mes jambes ne sont pas de la même longueur
  • Si mon bassin est déséquilibré
  • Si j’ai des douleurs, m’obligeant à trouver une position moins douloureuse (attitude antalgique)

Contrairement à la scoliose, l’attitude scoliotique peut être guérie. On pourra alors faire appel à de la rééducation, le port de semelles orthopédiques ou encore en traitant la cause de la mauvaise position.

 


Causes
et symptômes de la scoliose

 

Les causes de la scoliose 


Dans plus de 80% des cas, la cause de la scoliose n’est pas démontrée et on parle de « scoliose idiopathique ».

Dans les 20% restants, de nombreuses causes peuvent être à l’origine de la scoliose :

  • Des malformations présentes dès la naissance (dites « congénitales »), d’origine génétique ou causées par l’environnement
  • Une longueur des jambes inégale
  • Une maladie génétique
  • Des pathologies neuromusculaires

Dans de plus rares cas, d’autres pathologies peuvent engendrer une scoliose : certaines tumeurs, une paralysie cérébrale, le spina bifida (une anomalie de fermeture du tube neurale pendant la grossesse)…

 

La scoliose idiopathique

La scoliose idiopathique survient le plus souvent chez l’enfant et s’accentue lentement durant la croissance. Son évolution s’accélère ensuite durant la puberté.

Elle concerne environ 0,5 à 2% des enfants entre 8 et 15 ans, avec 8 filles pour un garçon selon la Sécurité sociale.

Prise en charge de façon précoce, la scoliose se stabilise. Plus rarement, elle peut évoluer à l’âge adulte.

La scoliose « secondaire »

La scoliose secondaire apparaît suite à une pathologie neuromusculaire (telle que la myopathie) ou osseuse (ostéoporose, longueur des jambes inégale).

Plus rare chez l’enfant, elle concerne principalement des enfants ayant des troubles cérébraux et moteurs.


La scoliose « de novo »

Chez l’adulte, la scoliose de novo apparaît à cause d’une dégénérescence des vertèbres et des disques, liée à l’âge.

Son incidence augmente, parallèlement à l’augmentation de l’espérance de la population.

 

 

Comment savoir si on a une scoliose ?

Chez l’enfant et l’adolescent, la scoliose idiopathique est le plus souvent silencieuse. Dans la plupart des cas, elle n’entraîne pas de douleurs ou de conséquences neurologiques. Si ces symptômes apparaissent, des tests approfondis (dont une IRM) peuvent être indiqués.

Une inspection annuelle du dos des enfants et adolescents est alors nécessaire pour détecter la scoliose et la traiter le plus précocement possible.

Chez l’adulte, la scoliose peut entraîner des douleurs lombaires (lombalgies ou « lumbago »), mais la plupart du temps, elle n’entraîne pas de symptômes.

Le diagnostic de la scoliose repose sur un examen du dos. Si mon médecin suspecte une scoliose, l’examen se déroule de la façon suivante :

  • Je suis mesuré debout (et parfois couché) et le médecin recherche une asymétrie du niveau du pli de ma taille ou du niveau de mes épaules
  • Debout, je me penche en avant, les jambes tendues, comme pour toucher mes pieds. Une gibbosité dans le haut de mon dos est alors recherchée

Si le médecin pense que je souffre d’une scoliose lombaire, il me prescrira d’autres examens afin de rechercher une éventuelle cause à la déformation de ma colonne vertébrale.

Le diagnostic de la scoliose sera confirmé grâce à une radiographie de ma colonne, qui permettra également d’évaluer la gravité des déformations.

Les radiographies permettent alors de mesurer l’amplitude de la courbe (angle de Cobb), de chercher la cause et de suivre l’évolution de la scoliose au cours du temps.

Complications et traitements de la scoliose

La kinésithérapie peut aider à mieux vivre la scoliose

 

Evolution de la scoliose lombaire


La scoliose doit être contrôlée régulièrement, et plusieurs fois par an durant la croissance. Pour cela, on mesure l’angle de Cobb et son évolution.

De cette évolution dépendra le traitement. En effet, ma scoliose peut être dite « évolutive » si :

  • Pendant ma puberté, l’angle de Cobb de ma scoliose idiopathique augmente de 5° entre deux radiographies espacées de 4 à 6 mois et que l’angle initial était d’au moins 15°
  • Ma courbure au niveau du rachis était déjà de 30°, quel que soit mon âge

Si je suis adulte, ma scoliose est le plus souvent stable, mais celle-ci peut évoluer, toutefois plus lentement qu’à l’adolescence.

Ma scoliose, si elle est importante, peut entraîner des complications :

  • En déformant mon thorax, mes capacités respiratoires peuvent être diminuées
  • L’impact esthétique, lié à la déformation de mon corps et ma perte en taille, et psychologique peut entraîner des conséquences sur ma qualité de vie au quotidien

La prise en charge précoce de la scoliose et la mise en place d’un traitement limite le risque d’aggravation.

Ainsi, dans certains cas, ma scoliose peut être connue comme une affection de longue durée (ALD), me permettant une prise en charge des soins et examens à 100% par la sécurité sociale. Cette reconnaissance peut avoir lieu si :

  • Ma scoliose est évolutive (angle de Cobb supérieur à 30° ou s’aggravant de 5° en moins de 6 mois chez l’enfant)
  • Ma scoliose engendre une perte de taille ou une évolution vers la cyphose (le haut du dos courbé), nécessitant un traitement orthopédique et/ou un acte chirurgical

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Comment soigner une scoliose ?


La scoliose est une affection nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire. Elle fait appel aux compétences du médecin traitant, du kinésithérapeute, du radiologue, du chirurgien orthopédique, du pédiatre (si elle touche un enfant), du rhumatologue, de l’orthoprothésiste…

Chez un enfant ou un adolescent, l’objectif principal est de limiter au maximum la déformation de la colonne, pour qu’elle soit minimale à la fin de la croissance. Chez l’adulte, l’objectif principal des soins est de limiter l’aggravation.

Selon ma scoliose, le traitement pourra être différent :

  • Si la courbure est peu importante, une surveillance simple peut être faite
  • Si la déviation s’aggrave, un traitement est alors mis en place, tel que le port d’un corset
  • En cas de scoliose importante et/ou évolutive, une intervention chirurgicale peut être indiquée 

 

Le traitement de la douleur de scoliose

Ma scoliose peut engendrer des douleurs. Si c’est le cas, mon médecin pourra me prescrire des antalgiques, à prendre en parallèle de mes soins.

Dans certains cas, des infiltrations antalgiques peuvent être pratiquées.

 

Le port d’un corset pour la scoliose

Chez les enfants et adolescents souffrant d’une scoliose évolutive, le port d’un corset est le principal traitement proposé. En maintenant la colonne vertébrale, le corset réduit le risque d’aggravation de la courbure.

Différents types de corsets existent, dépendant de la déformation du rachis, mais toujours fabriqués sur mesure. Cela permet d’avoir un corset adapté à ma scoliose et mieux toléré.  

Plus le corset est porté longuement, plus il est efficace. Lors de la croissance, il doit être porté au moins 18h par jour. Pour cela, il faut s’habituer progressivement au port d’un corset, en augmentant peu à peu la durée de portage. 

Pour éviter des irritations, il est conseillé d’enfiler un maillot de corps en coton sans couture et ajusté sous le corset.

Si je suis adulte, le corset peut aider à ressentir moins de douleurs et d’impacts de ma scoliose sur ma vie quotidienne, tout en freinant son évolution.

 

La kinésithérapie contre la scoliose lombaire

La kinésithérapie a plusieurs objectifs dans le cadre de la scoliose : 

  • Conserver une mobilité de la colonne
  • Entretenir les capacités respiratoires
  • Renforcer les muscles de mon dos et mes abdominaux
  • Travailler sur la tenue de ma colonne

En cas de scoliose évolutive, cela ne suffirait toutefois pas à ralentir l’aggravation de la courbure.

Un traitement orthopédique ou chirurgical peut alors être indiqué.

 

 

Opération chirurgicale de la scoliose


Si je souffre d’une scoliose, une opération peut m’être indiquée si :

  • Je suis encore en phase de croissance et que l’angle de Cobb est supérieur à 40°C
  • J’ai fini ma croissance et ma scoliose a un angle de plus de 45°
  • Le traitement orthopédique a échoué et que ma scoliose est importante et évolutive

L’opération de la scoliose consiste à corriger les déformations de la colonne en fixant des tiges en métal aux vertèbres, accompagnées ou non d’une greffe osseuse.

Comme toute opération chirurgicale, l’opération de la scoliose comporte des risques, qui me seront expliqués par le chirurgien.

Après l’intervention et l’hospitalisation, je devrai réaliser un travail sur mon équilibre, qui aura pu être perturbé par l’opération.

Si je souhaite pratiquer une activité physique, j’attends l’accord du chirurgien, qui évaluera la consolidation de ma colonne. Cela peut prendre entre 3 et 12 mois en général.

Pendant 6 mois, je devrai également éviter la position assise sur des sièges bas, car cette position sollicite trop la flexion de ma hanche.

Pour les enfants et adolescents, le retour à l’école est généralement possible 2 à 4 semaines après l’opération de la scoliose.

Pour les adultes, l’arrêt de travail sera déterminé en fonction des conditions de travail. Si celui-ci est difficile après l’opération, une reconnaissance comme travailleur handicapé est possible.


Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé


Sources :