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Vaginose : comment la traiter et l'éviter ?
Symptômes, traitements et prévention pour éviter la récidive

Assez fréquente puisqu’elle concerne 15 à 20 % des femmes, la vaginose bactérienne se traduit par un déséquilibre de la flore microbienne du vagin. Si elle est bénigne, elle peut entraîner des complications très importantes chez les femmes enceintes. MEDADOM vous informe sur la vaginose bactérienne, quels sont ses symptômes et comment la soigner.

Qu’est-ce qu’une vaginose bactérienne ?

 

Une vaginose, également appelée vaginose bactérienne, se caractérise par un déséquilibre au niveau de la flore microbienne du vagin. Cette flore est naturellement composée de multiples bactéries, dont le rôle principal est la protection contre certaines infections. Ces bactéries lactobacilles (lactobacillus) fabriquent en effet de l’acide lactique ainsi que de l’eau oxygénée, qui ralentissent et empêchent la multiplication et le développement des germes.

Lorsque j’ai une vaginose, un déséquilibre se produit : les bactéries lactobacilles disparaissent au profit de la multiplication d’autres types de bactéries comme la gardnerella vaginalis

Considérée comme une infection bénigne, la vaginose bactérienne peut parfois provoquer des complications chez la femme enceinte. Elle expose en effet le vagin à des agents microbiens ou infectieux plus sévères, et augmente le risque d’infection sexuellement transmissible et d’accouchement prématuré. Une prise en charge dès l'apparition des premiers symptômes est donc indispensable afin de limiter les risques et mettre en place les traitements adaptés.

Si la vaginose bactérienne touche les femmes, l’infection à gardnerella peut aussi se transmettre à l’homme lors des relations sexuelles avec une partenaire infectée. Les symptômes se caractérisent principalement par une urétrite, une cystite ou encore une prostatite.

 

 

 

Quelles sont causes et les symptômes de la vaginose ?

 

Contrairement à une idée reçue, la vaginose bactérienne n’est pas considérée comme une infection sexuellement transmissible (même si elle se transmet à l'homme lors d'un rapport sexuel avec une femme infectée) mais comme un déséquilibre du microbiote vaginal. 

 

 

Comment savoir si on a une vaginose bactérienne ?

ertes vaginales odorantes : symptômes de la vaginose

Les symptômes de la vaginose bactérienne sont caractéristiques : je peux observer des pertes vaginales de couleur blanche ou grise, légères ou abondantes, et malodorantes (odeur de “poisson”). L’odeur peut être plus prononcée après les rapports sexuels, ou lorsque j’ai mes règles. En plus de ce symptôme caractéristique de la vaginose, je peux aussi plus rarement ressentir des démangeaisons et observer un érythème ou un gonflement.

 


Causes de la vaginose bactérienne


Les causes de la vaginose bactérienne sont encore assez mal connues, le déséquilibre du microbiote vaginal pouvant être influencé par de très nombreux facteurs. 

Lorsque celui-ci est sain, les bactéries lactobacilles jouent un rôle régulateur sur le pH de mon vagin, ce qui permet d’assurer le maintien de l’intégrité de la muqueuse et son rôle protecteur contre les bactéries responsables d’infections. Si le microbiote est déséquilibré, le nombre de lactobacilles baisse, et la part d’autres bactéries présentes augmente (comme c’est le cas pour les bactéries de type gardnerella vaginalis ou peptostreptococcus). 

Si les causes de la vaginose bactérienne sont encore difficiles à identifier, on sait par contre qu’il existe plusieurs facteurs de risque qui favorisent son apparition.

Ainsi, je suis plus à risque de subir un déséquilibre de la flore vaginale si je souffre d’une maladie sexuellement transmissible, que j’ai plusieurs partenaires sexuels (hétérosexuels ou homosexuels) et que j’utilise un dispositif intra-utérin (DIU) comme moyen de contraception. 

La vaginose bactérienne ne touche pas que les femmes sexuellement actives, elle peut aussi me concerner si je suis une jeune fille et que je n’ai jamais eu de rapport sexuel.

 

 

Complications possibles

 

En ce qui concerne les complications possibles en cas de vaginose bactérienne, celles-ci concernent principalement les femmes enceintes qui y sont très exposées. Si je ne suis pas enceinte, la vaginose peut évoluer en maladie pelvienne inflammatoire. Si je suis enceinte, j’ai un risque de contracter une infection intra-amniotique, de faire un accouchement prématuré et je suis plus exposée au risque de faire des infections de l’utérus après l’accouchement ou en cas d’avortement. Il est donc indispensable de consulter très rapidement un médecin dès que j’observe des pertes vaginales inhabituelles et malodorantes pour être prise en charge et limiter ces éventuelles complications.

 

Vaginose, vaginite ou mycose : comment savoir ?

Vaginose, vaginite ou encore mycose, il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes les infections et troubles gynécologiques recensés. Je peux donc me poser la question de savoir de quelle affection je souffre en attendant la consultation avec un professionnel de santé. 

La mycose se distingue des autres troubles gynécologiques par son origine. Elle est en effet causée par un champignon, alors que la vaginose est provoquée par un déséquilibre au niveau de la flore vaginale. La mycose est aussi généralement douloureuse, là où la vaginose ne provoque généralement que des pertes malodorantes. 

 

En cas de vaginite, je peux observer là aussi des symptômes très différents puisqu’il y a une infection et une inflammation : rougeur, gonflement, douleur, présence de lésions, etc.

Si j’observe une éruption cutanée liée à mes symptômes, il peut par contre s’agir d’une infection sexuellement transmissible. Dans tous les cas, dès que j’observe ou ressens des symptômes inhabituels, je prends rendez-vous rapidement avec un médecin pour qu’il puisse identifier très précisément ce dont je souffre.

Comment soigner une vaginose ?

probiotiques et traitement de la vaginose

 

Le diagnostic de la vaginose bactérienne se fait par examen clinique et par analyses biologiques des pertes vaginales et du liquide présent au niveau du col de l’utérus. L’un des symptômes caractéristiques de la vaginose étant la présence de pertes malodorantes, mon médecin pourra suspecter très rapidement une vaginose si ce type de pertes est présent. Il pourra également me poser des questions sur le contexte de survenue de ces pertes inhabituelles pour en identifier les causes potentielles et effectuer une recherche si nécessaire d’autres infections de type IST.



Traitement de la vaginose

 

Dans 25 à 43 % des cas, la vaginose bactérienne disparaît d’elle-même. Le médecin me prescrira généralement un antibiotique comme le métronidazole ou la clindamycine pour éliminer ma vaginose. Le traitement consiste à prendre l’antibiotique par voie orale pendant une semaine. Si je suis enceinte, le métronidazole me sera prescrit par voie locale, sous forme de gel ou de crème à appliquer directement dans mon vagin à l’aide d’un embout adapté une fois par jour. La durée du traitement est la même si je suis enceinte ou non. 

Si je suis traitée avec un antibiotique local, le port de préservatif ou de diaphragme n’est pas recommandé, car le médicament peut altérer l’efficacité de ces dispositifs contraceptifs.

Après le traitement, la vaginose bactérienne disparaît sous quelques jours, mais le risque de faire une récidive est relativement élevé. On estime ainsi que dans 30 % des cas elle réapparaît dans les 3 mois, dans 50 % des cas après 6 mois et 60 % au cours de l’année.

 

 

Prévention de la vaginose

 

Prévenir la vaginose et limiter le risque de récidive est possible. L’objectif est de préserver au maximum l’équilibre du microbiote vaginal :

 

Les bons réflexes d’hygiène et de protection 

  • J’évite l’utilisation de douches vaginales ;
  • J’opte pour des produits d’hygiène intime formulés sans parfum et sans colorants, au pH neutre ,
  • J’utilise pour la toilette intime des produits spécialement conçus pour cet usage ;
  • Je porte un préservatif à chaque rapport sexuel, surtout si j’ai plusieurs partenaires.

 

Intérêt des probiotiques et œstrogènes locaux pour la vaginose

Pour contribuer à rétablir la flore vaginale et préserver son équilibre, mon médecin peut aussi me recommander de prendre des œstrogènes locaux si je suis en période de ménopause ou que je montre des signes biologiques d'hyperoestrogénie. Cependant, les œstrogènes locaux peuvent mettre du temps à donner des résultats visibles. 

L'utilisation des prébiotiques et des probiotiques est aussi à l’étude depuis maintenant quelques années. Ils sont destinés à favoriser l’implantation des lactobacilles en créant un climat propice à leur multiplication et en acidifiant le milieu vaginal. D’autres recherches sont actuellement en cours pour identifier le rôle des prébiotiques et probiotiques dans le traitement et la prévention de la vaginose bactérienne.

 

Évaluation de la présence de lactobacilles

La réalisation du test de Nugent pourrait également permettre d’identifier le risque de déséquilibre. Ce test évalue la présence de lactobacilles et des germes anaérobies (dont la bactérie gardnerella vaginalis) avec un score de 0 à 10, permettant d’évaluer rapidement l’état de l’écosystème vaginal. De 0 à 3, la flore est considérée comme normale et de 4 à 6, elle est identifiée comme intermédiaire. Les scores de 7 à 10 font suspecter la présence de vaginose bactérienne, à confirmer ensuite par les prélèvements et analyses adéquats.

 

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Sources :