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Ferritine et surcharge en fer : quelles différences ?

L'équipe de rédaction de MEDADOM
26/02/25 08:30

La ferritine est une protéine indispensable au stockage du fer dans l’organisme. Un taux élevé de ferritine ne signifie pas forcément une surcharge en fer.

Dans le cadre d’une analyse sanguine, cette nuance est importante car elle peut orienter vers des causes très différentes, comme une inflammation ou un trouble métabolique. 

Faire la distinction entre ferritine élevée et surcharge en fer permet de mieux comprendre les analyses sanguines et d’adapter les prises en charge. MEDADOM vous en dit plus.

 

Qu’est-ce que la ferritine et la surcharge en fer ?

 

La ferritine et la surcharge en fer sont deux notions que l’on confond très souvent. Leur compréhension est essentielle pour interpréter correctement un bilan sanguin et diagnostiquer certaines pathologies.

Globules rouges (fer) présents dans les vaisseaux sanguins en trop grand nombre

Quel est le rôle de la ferritine dans l’organisme ?

La ferritine, protéine essentielle au métabolisme du fer, sert de réserve principale de ce minéral. Présente dans le foie, la rate et la moelle osseuse, elle stocke le fer et le libère selon les besoins, notamment pour produire les globules rouges et transporter l’oxygène.

 

Lors d’un bilan sanguin, le taux normal de ferritine varie selon le sexe et l’âge : 20 à 200 ng/mL chez les femmes et 30 à 300 ng/mL chez les hommes. 

 

Le rôle de la ferritine dans l’organisme dépasse le simple stockage. Elle est un indicateur phare de l’équilibre métabolique et permet d’évaluer les réserves en fer ou de détecter des déséquilibres comme une surcharge ou une carence.

 

Qu’est-ce qu’une surcharge en fer ?

La surcharge en fer (excès de fer dans le sang) se produit lorsque les réserves de fer dans l’organisme dépassent les besoins et entraînent une accumulation dans certains organes comme le foie, le cœur ou le pancréas.

Ce phénomène peut endommager les tissus et provoquer des complications graves, notamment des maladies hépatiques ou cardiaques.

 

L’hémochromatose est la cause la plus fréquente de surcharge en fer. Cette maladie souvent d’origine héréditaire est due à une mutation génétique (appelée hémochromatose génétique) qui perturbe la régulation de l’absorption du fer. 

 

Les organes surchargés finissent par subir des dommages irréversibles si la maladie n’est pas traitée.

 

Ferritine élevée sans surcharge en fer : est-ce possible ?

 

Un taux de ferritine élevé ne reflète pas toujours un excès de fer. Plusieurs causes peuvent expliquer cette hausse : 

Inflammation et maladies chroniques La ferritine est un marqueur de l’inflammation. Dans des maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, le diabète ou les troubles des tissus conjonctifs, son taux peut augmenter indépendamment des réserves en fer. 
Troubles métaboliques et consommation d’alcool Des pathologies comme le syndrome métabolique ou la stéatose hépatique (foie gras) sont des causes fréquentes d’hyperferritinémie. La consommation d’alcool excessive, en endommageant le foie, peut également provoquer une augmentation des niveaux de ferritine.
Certaines infections chroniques Des cancers, ou encore des transfusions sanguines répétées peuvent aussi élever la ferritine.

 

 

Surcharge en fer : quelles sont les causes possibles ? 

 

La surcharge en fer peut être due à une hémochromatose, mais elle peut aussi être secondaire et apparaître à la suite de troubles sanguins comme la drépanocytose, la thalassémie ou les myélodysplasies. Ces maladies augmentent l’absorption de fer sans permettre son utilisation efficace.

Des transfusions sanguines répétées ou une supplémentation excessive en fer, en particulier chez les hommes ou les femmes ménopausées, sont aussi mises en cause.

 

Surcharge en fer : comment la diagnostiquer ?

 

Diagnostiquer une surcharge en fer nécessite une approche globale pour distinguer un excès de fer d'autres anomalies.

Plusieurs examens sont réalisés pour évaluer précisément la situation : 

 

1. Analyses biologiques de base

La ferritine sérique est le premier indicateur examiné. Si son taux est élevé, cela peut indiquer une surcharge en fer, mais cette donnée doit toujours être interprétée dans un contexte clinique global

D’autres examens, comme le dosage du fer sérique et le calcul du coefficient de saturation de la transferrine (CST) sont nécessaires.

Ces analyses permettent d’évaluer la quantité de fer qui circule dans le sang et de détecter une absorption excessive. Un CST supérieur à 45 % est un indice fréquent d’hémochromatose.

2. Examens spécifiques pour l’hémochromatose

Lorsque l’hémochromatose génétique est suspectée, des tests génétiques sont réalisés pour rechercher des mutations des gènes HFE, notamment C282Y et H63D, afin de confirmer le diagnostic. 

En parallèle, un bilan hépatique est indispensable pour mesurer la fonction du foie, qui est souvent le premier organe affecté par une accumulation excessive de fer. Ces examens permettent de poser un diagnostic précis et d’orienter la prise en charge.

 

3. Examens d’imagerie et biopsie

En cas de surcharge sévère ou d'atteinte organique suspectée, des examens comme l’IRM hépatique ou une biopsie du foie peuvent être demandés pour mesurer précisément la quantité de fer stockée et évaluer les dommages.

 

Quels sont les symptômes d’une surcharge en fer ?

 

Les symptômes d’une surcharge en fer passent généralement inaperçus. Certaines personnes peuvent ressentir une fatigue ou une faiblesse générale. 

 

Lorsque la surcharge devient sévère, les symptômes ressemblent à ceux de l’hémochromatose et varient selon les organes touchés : 

 

Une surcharge importante peut entraîner des complications graves, comme une cirrhose, une insuffisance cardiaque ou une hypothyroïdie

Chez certains individus, elle peut aussi provoquer une infertilité, des troubles sexuels comme la dysfonction érectile et un risque accru de cancer du foie.

 

Comment différencier ferritine élevée et surcharge en fer ?

 

Un taux élevé de ferritine ne signifie pas toujours une surcharge en fer. Comprendre les différences entre ces deux situations est essentiel pour une interprétation des résultats précise et une prise en charge adaptée.

Un CST supérieur à 45 % et un fer sérique élevé suggèrent une absorption excessive de fer, qui est souvent associée à des pathologies comme l’hémochromatose.

 

En revanche, une ferritine élevée sans surcharge en fer peut être due à des inflammations, des infections ou des troubles métaboliques. Dans ces cas, la ferritine agit comme un marqueur de l’inflammation plutôt qu’un indicateur des réserves en fer.

L’analyse croisée de la ferritine, du fer sérique et des marqueurs inflammatoires (comme la CRP) permet de différencier ces situations !

 

Que faire en cas de résultats anormaux ?

 

Des résultats sanguins anormaux, qu’ils révèlent une carence ou un excès de fer, nécessitent une consultation médicale. Une carence se traite généralement par une supplémentation en fer.

En cas d’excès, il est essentiel d’identifier la cause, notamment les maladies liées à la surcharge en fer comme l’hémochromatose, pour mettre rapidement en place le traitement le plus adapté.

 

 

FAQ

 

Une ferritine élevée signifie-t-elle toujours une surcharge en fer ?

Non. Une ferritine haute sans surcharge en fer est possible car une ferritine élevée peut également refléter une inflammation, une infection ou des troubles métaboliques sans lien avec un excès de fer.

 

Quels aliments éviter en cas de surcharge en fer ?

En cas de surcharge en fer, il est recommandé d’adopter une alimentation adaptée en limitant les viandes rouges, les abats, les produits enrichis en fer ainsi que l’alcool.

 

La ferritine peut-elle être influencée par le stress ou l’exercice physique ?

La ferritine peut effectivement être influencée par le stress ou l’exercice physique intense, car son rôle dépasse le simple stockage du fer : elle agit aussi comme un marqueur de l’inflammation, susceptible d’augmenter temporairement en réponse au stress ou aux microtraumatismes musculaires liés à l’effort.

 

Comment savoir si l’on a une hémochromatose ?

Pour savoir si l’on souffre d’une hémochromatose, il est nécessaire de réaliser des analyses sanguines, notamment le dosage de la ferritine, du fer sérique et du coefficient de saturation de la transferrine (CST). 

En cas de suspicion, des tests génétiques permettent de confirmer la présence d’une mutation du gène HFE, responsable de cette maladie. Une consultation médicale est indispensable pour établir un diagnostic précis.

 

Inquiet à propos de vos résultats sanguins ? Prenez rendez-vous avec un professionnel pour une analyse approfondie et des conseils adaptés !

 

Sources :