Accessible en vente libre en pharmacie, le paracétamol est une molécule utilisée en première intention pour soulager les douleurs d’intensité légère à modérée (antalgique) ou faire baisser la fièvre (antipyrétique). Cependant, lorsque les doses prescrites ne sont pas respectées ou que la durée du traitement est prolongée contre l’avis médical, un surdosage en paracétamol peut être à l’origine de dommages graves et irréversibles au niveau du foie.
Dès lors, comment reconnaître les signes d’une intoxication au paracétamol et comment réagir ? On fait le point.
Découvrez pourquoi et nos conseils afin de limiter les risques de surdosage / dépendance.
Couramment utilisé chez les adultes et les enfants pour ses propriétés analgésiques et antipyrétiques, le paracétamol se retrouve dans de nombreux médicaments, seul ou associé à d’autres substances actives.
Selon le site de l’Assurance Maladie, “le paracétamol est utilisé en première intention pour le traitement des douleurs d’intensité légère à modérée et/ou pour les états fébriles (palier I de l’échelle de la douleur de l’Organisation mondiale de la santé), quand une action anti-inflammatoire n’est pas nécessaire.”
Le saviez-vous ? Le paracétamol est parfois associé à d'autres antalgiques plus puissants (comme le tramadol, la codéine ou l’opium) dans les médicaments utilisés pour traiter les douleurs modérées à sévères.
Utilisé à bon escient, le paracétamol est une molécule sûre et efficace pour :
Contrairement à l’aspirine ou aux AINS, le paracétamol ne provoque pas d’irritation sur l’estomac, mais comme il n’est pas anti-inflammatoire, il soulage un peu moins bien les douleurs d’origine inflammatoire.
En revanche, le paracétamol n’est pas indiqué pour traiter l’abus d’alcool / la gueule de bois, ni pour faciliter le sommeil, ni pour prévenir les crampes liées au sport.
Il est souvent bien toléré et est très rarement responsable d’effets indésirables (essentiellement des réactions allergiques de la peau et une baisse des plaquettes dans la sang).
Accessible en vente libre, le paracétamol existe sous forme de différentes spécialités à prendre par voie orale (comme les gélules, les comprimés, les poudres ou les formes liquides) ou par voie rectale (comme les suppositoires).
Le mode d’administration dépendant de la forme médicamenteuse, il conviendra de consulter la notice avant toute prise. Lorsque les doses maximales recommandées ne sont pas dépassées, le paracétamol est éliminé normalement par le foie.
De nombreuses spécialités pharmaceutiques contiennent du paracétamol et la prise conjointe de plusieurs médicaments en contenant peut entraîner un surdosage susceptible de provoquer des effet indésirables graves avec des lésions importantes pour le foie, parfois irréversibles.
Par surdosage, on entend un dosage non adapté, une dose trop importante par prise ou par jour et un délai minimum entre les prises non respecté.
En effet, lorsque la molécule est présente en excès dans l’organisme, le foie n’a pas le temps de métaboliser l’ensemble du paracétamol et transformera le surplus en produit toxique pour les cellules hépatiques, avec potentiellement de graves conséquences mortelles. Il est donc très important de respecter scrupuleusement les doses de cet antidouleur.
Le saviez-vous ? : Le mésusage (mauvaise utilisation) du paracétamol est la 1ère cause de greffe de foie d’origine médicamenteuse en France.
Par ailleurs, un usage régulier du paracétamol risque d’en limiter les effets à long terme. Cet effet est appelé mécanisme d'accoutumance au produit, et a pour conséquence le fait de devoir augmenter les doses afin de ressentir les mêmes effets qu’auparavant. Ceci est particulièrement dangereux pour le foie qui lui, reste vulnérable de la même manière.
La dose maximale de paracétamol s’élève à 3 grammes par jour pour une personne adulte, à raison d’un gramme maximum par prise. De plus, il faut espacer chaque prise d’une durée minimale comprise entre 4 heures et 6 heures pour ne pas risquer une intoxication au paracétamol.
La durée maximale d’un traitement au paracétamol sans ordonnance est de 3 jours si vous présentez de la fièvre et de 5 jours si vous souffrez de douleurs. Si les symptômes persistent plus de 3 jours en cas de fièvre et 5 jours en cas de douleur ou s’ils s’intensifient, il sera nécessaire de consulter un médecin.
L’utilisation de paracétamol ne doit pas être systématique. Par exemple, un rhume guérit spontanément en 7 à 10 jours. En général, se laver le nez à l’eau de mer ou au sérum physiologique suffit à soulager les symptômes. Évitez donc de recourir inutilement au paracétamol si vous ne présentez pas de symptômes qui le requièrent.
Le paracétamol doit toujours être pris à la dose efficace la plus faible (500 mg) et sur la durée la plus courte possible.
S’agissant des jeunes enfants (présentant un poids inférieur à 27 kg), il existe des médicaments à base de paracétamol qui leur sont spécifiquement adaptés (la posologie est variable en fonction du poids de l’enfant). Demandez conseil à votre pharmacien, ou au pédiatre/médecin qui suit votre enfant.
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Les 24 premières heures après une intoxication au paracétamol correspondent au stade 1. À ce stade, de nombreuses personnes sont asymptomatiques. Certaines personnes peuvent vomir mais ne paraissent pas malades.
Entre 24 et 72 heures, il s’agit du stade 2. Les personnes intoxiquées peuvent souffrir de symptômes gastro-intestinaux comme des nausées, des vomissements et de fortes douleurs abdominales. Les analyses de sang montrent un dysfonctionnement du foie.
Les vomissements s’aggravent trois à quatre jours après l’intoxication (stade 3). S’ensuivent une jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux), une hémorragie avec parfois un dysfonctionnement rénal et une inflammation du pancréas.
Après 5 jours (stade 4), l’état des personnes intoxiquées peut soit s’améliorer soit s’aggraver avec une insuffisance hépatique potentiellement mortelle.
Retrouvez les recommandations de l’ANSM sur le paracétamol ici : Actualité - Savez-vous bien utiliser le paracétamol contre la douleur et la fièvre ? - ANSM (sante.fr).
L’intoxication au paracétamol est une urgence vitale. En cas de surdosage en paracétamol, stoppez le traitement et contactez immédiatement les secours (15), votre médecin, votre pharmacien ou un Centre Antipoison.
Un avis médical est en effet indispensable, même si vous ne ressentez encore aucun symptôme, en raison des risques de lésions du foie.
La personne intoxiquée est traitée à l’aide d’une aspiration gastrique, puis éventuellement à l'aide de prise de charbon actif ou d’un antidote : l’acétylcystéine par voie orale ou par voie intraveineuse dans l’objectif d’atténuer la toxicité du paracétamol.
Il s’agit d’un antidote, administré de manière répétée, pendant un à plusieurs jours. Bien qu’il aide à éviter les lésions hépatiques, cet antidote ne possède pas d’effet réversible et ne fait pas disparaître les lésions existantes.
Certains cas d’intoxication grave au paracétamol nécessiteront quant à eux un traitement de l’insuffisance hépatique voire une greffe de foie.
Même s’il est très utilisé en automédication, le paracétamol n’est pas un produit anodin. Il est donc absolument nécessaire d’en respecter les règles de bon usage, à savoir la dose la plus faible le moins longtemps possible :
Alcool et paracétamol ne font pas bon ménage : en effet, s’il est associé à la prise de paracétamol, l’alcool, qui fait travailler le foie, risque fortement d’entraîner des dommages au niveau des cellules du foie.
Le paracétamol comme l’alcool sont très toxiques pour le foie, ce qui rend leur mélange encore plus dangereux. Pour les mêmes raisons, il est nécessaire de limiter la prise de ce médicament si vous êtes en insuffisance hépatique, afin de se prémunir d’une intoxication au paracétamol.
Certains symptômes peuvent apparaître dans 24 premières heures après une intoxication au paracétamol (symptômes précoces) et d’autres jusqu’à 72 heures après.
Oui, il est possible de détecter une intoxication au paracétamol en mesurant le taux de paracétamol dans le sang du patient 4 à 24 heures après l’ingestion. Le résultat peut aider à prévoir la gravité de l’atteinte hépatique.
Des analyses de sang de la fonction hépatique peuvent parfois être utiles, en particulier si la toxicité peut être due à des doses répétées au fil du temps.
Si l’intoxication résulte de la prise de nombreuses doses relativement faibles mais répétées dans le temps, un dysfonctionnement hépatique, avec parfois une jaunisse et/ou des saignements peuvent apparaître.
Sources :