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Pollution de l’air à l’école : Quel impact sur la santé des enfants ?

Après son domicile, l’école représente le second lieu où un enfant passe le plus de temps dans la journée. D’où l’importance de veiller régulièrement à ce qu’un établissement scolaire soit sans risque d’un point de vue sanitaire. Mais sur le terrain, la réalité est plus complexe. C’est ce que suggèrent de récents travaux de Santé publique France selon lesquels la pollution de l'air dans les écoles élémentaires serait responsable chaque année en France de dizaines de milliers de cas d'asthme. Zoom sur les conclusions de cette étude inédite.

 

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Lien entre pollution de l’air à l’école et développement de l’asthme

 

Présence de polluants dans les salles de classe 

 

Chaque année, ce sont 12 millions d’élèves qui fréquentent les établissements scolaires de notre pays. Dès lors, assurer une qualité de l’air optimale et sans risque pour leur santé s’avère être une priorité de santé publique. C’est sans compter un constat pour le moins inquiétant de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI). Il pointe en effet la présence de différents polluants dans les salles de classes avec un renouvellement de l’air insuffisant.

 

Salle de classe vide où on peut observer différents polluants qui auront un impact sur la santé des enfants.


Dans ce contexte, Santé publique France a mené une étude inédite évaluant les conséquences de la pollution de l'air à l’école sur la santé des élèves. Intitulée « Évaluation quantitative d’impact sanitaires » (EQIS), cette étude s’est penchée sur la qualité de l’air des salles de classes des écoles élémentaires.

Les évaluations quantitatives d’impact sanitaires (EQIS) poursuivent deux objectifs : évaluer de façon quantitative l’impact de pollutions environnementales sur la santé et estimer les bénéfices sanitaires de l’amélioration de la qualité des milieux.

 

 

Des dizaines de milliers de cas d’asthme évitables chaque année 

 

Cette étude a analysé l’impact sanitaire de la pollution de l’air intérieur par le formaldéhyde (un composé organique) et les moisissures. Elle s’est basée sur les données d’exposition d’enfants âgés de 6 à 11 ans et scolarisés en écoles élémentaires entre 2013 et 2017.

Le formaldéhyde désigne un composé organique polluant présent dans le mobilier des salles de classe sous forme de peinture et de résine.


Publiés le 30 janvier dernier, les résultats de cette étude sont les suivants :

  • Plus de 20% des écoles élémentaires auraient au moins une salle de classe dépassant la valeur réglementaire de formaldéhyde de 30 µg/m3.

  • 5 % des écoles au confinement « élevé à extrême » auraient au moins une salle de classe présentant des signes de moisissures visibles.

  • Près de 30 000 cas d’asthme chez les enfants seraient évitables chaque année en réduisant les expositions au formaldéhyde au moyen d’une aération/ventilation de l’air.

  • Près de 12 000 cas de sifflements caractéristiques de l’asthme seraient évitables en supprimant la présence des moisissures visibles dans les salles de classes.

Au total, ce sont donc 42 000 cas d’asthme liés à la pollution de l’air intérieur qui pourraient être évités chez les enfants de six à onze ans !

 

Salle de classe remplie où les enfants sont exposés à la pollution de l'air.

 

De l’importance d’améliorer la qualité de l’air intérieur à l’école 

 

Ces résultats soulignent l’importance d’améliorer la qualité de l’air au sein des établissements scolaires. Santé publique France émet donc les recommandations suivantes :

  • Réduire les sources d’exposition au formaldéhyde et aux composés organiques volatils (COV) en intérieur.
  • Améliorer le système d’aération et ventilation.

Pour pouvoir réduire les sources d’exposition aux composés organiques, il conviendra de prendre en compte les critères sanitaires et environnementaux dans le choix du mobilier, des matériaux et des fournitures scolaires.

S’agissant de la qualité de l'air intérieur à l'école, les enseignants sont invités à aérer leur salle de classe régulièrement. Les systèmes de ventilation doivent par ailleurs fonctionner correctement et faire l’objet d’un entretien rigoureux. Quant aux moisissures, il conviendra de les traiter pour les faire disparaître. Une fois ces actions mises en place, un temps d'inoccupation des espaces rénovés est préconisé avant que les enfants ne retrouvent leurs salles de classe.

 

 

Mieux comprendre l’impact de la pollution sur la santé des élèves

 

Cette étude démontre l’intérêt d’une surveillance réglementaire de la qualité de l’air au sein des établissements scolaires. Les auteurs encouragent par ailleurs à mener d’autres évaluations quantitatives d’impact sur la santé en 2024 mais à l’échelle locale cette fois.
L’objectif poursuivi ? Permettre aux collectivités de recueillir des données d’estimation plus précises et donc plus proches de la réalité du terrain.

Il est enfin prévu que ces nouvelles évaluations analysent l’impact du trafic routier sur l’air respiré par les élèves en milieu urbain. Les données devraient être publiées d’ici la fin de l’année et permettront de compléter les recommandations de Santé publique France sur le sujet.

 

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Sources :