Les infections des voies urinaires sont des pathologies infectieuses courantes, touchant des millions de personnes chaque année. Elles représentent une cause fréquente de consultation, notamment chez la femme, en raison de son anatomie prédisposant à ces infections.
Près de 50 % des femmes feront face à une infection urinaire au cours de leur vie. Ces infections peuvent varier en gravité, allant de la cystite aiguë à la pyélonéphrite aiguë. Ces pathologies peuvent être gênantes et douloureuses, mais aussi entraîner des complications graves si elles ne sont pas correctement prises en charge.
Dans cet article, nous examinerons en détail les différentes formes d’infections urinaires, leurs symptômes, leurs causes et leurs traitements, tout en explorant les stratégies préventives pour limiter leur survenue.
Les infections des voies urinaires regroupent toutes les atteintes infectieuses touchant le système urinaire, qui comprend la vessie, les reins, l’urètre et les uretères. Ces infections sont le plus souvent causées par des germes bactériens, notamment Escherichia coli, une bactérie présente dans le système digestif humain.
Les femmes représentent la population la plus exposée aux infections urinaires, en raison de la proximité entre leur urètre, leur vagin et leur anus. Parmi elles, les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables, car les modifications physiologiques de la grossesse augmentent le risque de complications.
Les hommes peuvent aussi être touchés, bien que cela soit moins courant. Ils peuvent développer des infections urinaires liées à une hypertrophie de la prostate. Chez les enfants, une malformation congénitale ou un reflux vésico-urétéral est souvent en cause.
Enfin, les personnes âgées et celles souffrant d’insuffisance rénale ou d’obstruction urinaire présentent également un risque accru.
La cystite est une infection vésicale, souvent due à une colonisation bactérienne. C’est l’infection urinaire basse la plus fréquente, en particulier chez la femme.
Les symptômes incluent :
Une sensation de brûlure ou douleur lors des mictions.
Une envie fréquente d’uriner, parfois urgente, avec des volumes souvent faibles.
Des urines troubles, malodorantes, voire la présence de sang dans les urines (hématurie).
Une douleur ou un inconfort dans le bas-ventre.
Ces manifestations, bien que gênantes, n’entraînent généralement pas de signes de gravité.
La cystite est le plus souvent causée par des germes tels qu’Escherichia coli. Plusieurs facteurs peuvent favoriser son apparition:
Une hygiène intime inappropriée.
L’utilisation de produits irritants ou parfumés pour la toilette intime.
Une vidange incomplète de la vessie.
Des rapports sexuels récents facilitant la contamination bactérienne.
Des anomalies anatomiques comme une obstruction ou une malformation des voies urinaires.
La prise en charge repose sur l’administration d’un traitement antibiotique adapté, généralement prescrit pour une durée courte. En parallèle, il est conseillé de boire abondamment pour favoriser l’élimination des bactéries.
En cas de cystite récidivante, des mesures préventives, comme l’utilisation de suppléments à base de canneberge, peuvent être envisagées.
La pyélonéphrite est une infection urinaire haute touchant les reins et les uretères. Elle résulte souvent d’une progression ascendante d’une infection vésicale non traitée.
Les symptômes caractéristiques incluent :
Une fièvre élevée accompagnée de frissons.
Une douleur intense dans le bas du dos ou les flancs.
Une fatigue marquée, parfois associée à des nausées ou vomissements.
Des symptômes urinaires similaires à ceux de la cystite.
Dans les cas d’infection sévères, des signes d’insuffisance rénale ou d’altération de l’état général peuvent apparaître.
La pyélonéphrite est causée par la propagation de germes, principalement Escherichia coli, depuis la vessie jusqu’aux reins. Des facteurs tels qu’un reflux vésico-urétéral, une obstruction des voies urinaires ou une grossesse peuvent favoriser son apparition.
Le traitement repose sur une antibiothérapie adaptée, souvent initiée par voie intraveineuse dans les formes graves. Une analyse d’urine (ECBU) est indispensable pour identifier le germe en cause et ajuster le traitement. Une hydratation suffisante est également cruciale pour éviter des complications rénales graves.
La cystite se limite à la vessie, tandis que la pyélonéphrite affecte les reins et les uretères.
La cystite entraîne des symptômes gênants mais localisés, alors que la pyélonéphrite se manifeste par des signes systémiques comme la fièvre et une altération de l’état général.
Une cystite simple évolue rarement vers des complications graves, tandis qu’une pyélonéphrite non traitée peut entraîner une insuffisance rénale ou une septicémie.
La cystite se traite généralement par antibiotiques oraux, tandis que la pyélonéphrite nécessite souvent des antibiotiques intraveineux et une hospitalisation.
Pour une cystite, une bandelette urinaire suffit souvent. En revanche, une pyélonéphrite nécessite des examens plus poussés, comme une échographie ou un scanner, pour rechercher d’éventuelles complications.
Il est essentiel de nettoyer la zone génitale de l’avant vers l’arrière pour éviter la contamination de l’urètre par des bactéries issues du système digestif. Les douches vaginales et les produits parfumés doivent être évités.
Boire au moins 1,5 à 2 litres d’eau par jour permet de diluer l’urine et de favoriser l’élimination des bactéries. La consommation de cranberry ou canneberge a montré un effet bénéfique dans la prévention des infections récidivantes.
Les femmes enceintes et les personnes à risque doivent bénéficier d’un suivi médical approprié pour détecter rapidement les anomalies ou obstructions des voies urinaires.
Oui, si elle n’est pas traitée rapidement, une cystite peut entraîner une pyélonéphrite aiguë.
Une fièvre élevée, des douleurs lombaires, des frissons et du sang dans les urines sont des signes alarmants nécessitant une prise en charge rapide.
Oui, des études ont montré que les extraits de canneberge peuvent réduire la survenue des cystites récidivantes.
Dans certains cas, une hydratation suffisante et des mesures symptomatiques peuvent suffire, mais un avis médical est indispensable pour éviter une évolution vers une infection grave.
Non, elle n’est pas contagieuse. Elle est liée à une prolifération bactérienne interne.
Sources :
ameli.fr. Comprendre la pyélonéphrite. Juillet 2022.
amefi.fr. Cystite. Juin 2022.
mpedia. La pyélonéphrite ou infection urinaire haute : symptômes et traitement. mars 2022.
ameli.fr. Cystite (infection urinaire) : symptômes et causes. Juin 2022.