Taux de TSH élevé : causes, symptômes et traitements possibles
Ensuite, la conduite à tenir dépend du niveau de TSH, de la présence de symptômes et de la situation personnelle.
Quand consulter rapidement ?
Une consultation rapide est recommandée dans les situations suivantes :
- Femme enceinte ou en projet de grossesse : l'hypothyroïdie peut avoir des conséquences sur le déroulement de la grossesse et le développement fœtal.
- Fatigue intense invalidante, prise de poids importante, troubles dépressifs sévères.
- TSH très élevée, supérieure à 10 mUI/L lors de deux dosages successifs.
- Antécédents cardiovasculaires (pour évaluer le risque et adapter la prise en charge).
- Présence d'un goitre palpable ou de nodules thyroïdiens.
Quand consulter un endocrinologue ?
Médecin spécialiste des troubles hormonaux, il doit être consulté dans certaines situations :
- Patient non équilibré sous traitement ;
- Troubles de la fertilité ;
- Suspicion d'hypothyroïdie centrale (atteinte hypophysaire) ;
- Présence d'un nodule palpable ou d'un goitre ;
- Hypothyroïdie chez l'enfant.
En dehors de ces cas particuliers, la prise en charge relève généralement de la médecine générale.
En l'absence de symptômes et avec une TSH modérément élevée (entre 4 et 10 mUI/L), un suivi régulier avec contrôle de la TSH tous les 6 à 12 mois peut suffire, sans traitement immédiat.
Quels sont les examens complémentaires en cas de TSH élevée ?
TSH élevée : quels examens faire ?
Le bilan thyroïdien comprend plusieurs étapes :
- Examens biologiques : un second dosage de la TSH est réalisé 6 semaines à 3 mois après le premier pour confirmer l'anomalie. Ce contrôle comprend un dosage de la T4L et une recherche d'anticorps anti-thyroïdiens, notamment les anticorps anti-TPO.
- Échographie thyroïdienne : non systématique, prescrite uniquement en cas de nodule ou ganglion palpable, de difficultés à palper le cou, de symptômes de compression ou d’antécédents familiaux de cancer thyroïdien.
- Des bilans complémentaires peuvent évaluer le retentissement de l'hypothyroïdie sur l’organisme : bilan métabolique, recherche d'anémie ou encore bilan lipidique.
Quels sont les traitements possibles en cas de TSH élevée ?
Le traitement de la TSH haute repose sur la lévothyroxine, une hormone thyroïdienne de synthèse prise une fois par jour le matin à jeun, 20 à 30 minutes avant le petit-déjeuner.
La posologie initiale varie selon le profil : 25 à 50 µg/jour pour les personnes âgées ou à risque cardiaque, 50 à 100 µg/jour pour les autres. La dose est ajustée progressivement selon les contrôles de la TSH.
Dans la majorité des cas, l'hypothyroïdie est une maladie définitive et le traitement doit être poursuivi à vie.
Quand traiter selon l'interprétation des résultats TSH prise de sang ?
- Hypothyroïdie avérée (TSH élevée et T4L basse) : traitement systématique.
- TSH > 10 mUI/L avec T4L normale : traitement discuté pour prévenir l'évolution.
- TSH entre 4 et 10 mUI/L avec T4L normale : traitement au cas par cas selon les symptômes et le contexte.
Des signes d'hyperthyroïdie (palpitations, insomnie, amaigrissement) peuvent signaler un surdosage. Un contrôle de la TSH est réalisé 6 à 8 semaines après l'instauration ou toute modification du traitement, puis annuellement une fois l'équilibre atteint.
Traitement TSH élevée naturelle : quelle efficacité ?
Aucun traitement naturel n'a prouvé son efficacité pour normaliser une TSH élevée. Les compléments alimentaires ou modifications alimentaires ne remplacent pas le traitement hormonal lorsqu'il est indiqué.
TSH élevée chez l'enfant ou la femme enceinte
L'hypothyroïdie congénitale touche 1 nouveau-né sur 3 500 en France. Non traitée, elle entraîne un retard de croissance et psychomoteur. Le traitement dans les 10 premiers jours permet un développement normal.
Une TSH élevée chez l’enfant plus âgé nécessite une prise en charge par un endocrinologue pédiatrique.
Pour les femmes enceintes, les doses de lévothyroxine doivent être augmentées de 20 à 30 % dès la connaissance de la grossesse. Un suivi rapproché est nécessaire avec contrôles hormonaux réguliers. Après l'accouchement, la dose revient à la posologie habituelle.
Non traitée, l'hypothyroïdie expose à des risques maternels (hypertension, pré-éclampsie) et fœtaux.
TSH et autres troubles thyroïdiens : le lien
Hypothyroïdie
L'hypothyroïdie correspond à une production insuffisante d'hormones thyroïdiennes.
L'interprétation des résultats TSH permet de distinguer deux formes. Une TSH élevée traduit généralement une hypothyroïdie primaire (95 % des cas) : la thyroïde ne produit pas assez d'hormones, l'hypophyse augmente donc la TSH pour tenter de la stimuler.
Plus rarement (5 % des cas), l'hypothyroïdie est centrale, liée à une atteinte de l'hypophyse : la TSH est alors basse ou normale malgré une T4L basse.
Goitre, nodules et maladies auto-immunes
La maladie de Hashimoto est la cause la plus fréquente d'hypothyroïdie auto-immune. Le système immunitaire détruit progressivement la thyroïde.
Elle se caractérise par un goitre diffus modéré et des anticorps anti-TPO très élevés. Elle touche principalement les femmes et peut s'associer à d'autres maladies auto-immunes (diabète de type 1, polyarthrite rhumatoïde, vitiligo).
La thyroïdite atrophique est une variante sans goitre, fréquente chez la femme après la ménopause.
Le goitre représente une augmentation du volume de la thyroïde et peut accompagner l'hypothyroïdie, notamment dans la maladie de Hashimoto. Les nodules thyroïdiens sont des masses qui se développent dans la thyroïde. Leur découverte nécessite une échographie pour évaluation, même si 95 % d’entre eux sont bénins.
Ce qu'il faut retenir sur le TSH élevé
- Une TSH élevée traduit le plus souvent une hypothyroïdie. Le taux TSH hypothyroïdie se situe généralement au-dessus de 4 mUI/L, avec ou sans baisse de la T4L selon la sévérité.
- Une TSH élevée sans maladie de la thyroïde est possible en cas de vieillissement, surpoids, maladies aiguës ou prise de certains médicaments.
- Les symptômes reflètent un ralentissement du métabolisme : fatigue chronique, frilosité, prise de poids modérée, constipation, troubles cutanés. C'est leur association qui doit alerter, surtout chez les femmes après 60 ans.
- TSH trop élevé, que faire ? La conduite dépend du taux et du contexte. Une hypothyroïdie avérée (TSH élevée et T4L basse) nécessite un traitement systématique par lévothyroxine. Entre 4 et 10 mUI/L avec T4L normale, le traitement est discuté au cas par cas. Au-delà de 10 mUI/L, il est généralement recommandé.
- Le traitement nécessite un suivi régulier : contrôle de la TSH 6 à 8 semaines après l'instauration ou toute modification, puis annuellement une fois l'équilibre atteint.
- Les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes avec antécédents cardiovasculaires ou maladies auto-immunes nécessitent une surveillance renforcée en raison du risque de complications liées au dérèglement thyroïdien.
FAQ
Peut-on avoir une TSH élevée sans être malade ?
Une TSH élevée peut être transitoire ou physiologique sans traduire une maladie thyroïdienne permanente, d'où l'importance d'un second dosage pour confirmer l'anomalie.
Quels aliments ou médicaments influencent la TSH?
Le lithium, l'amiodarone, certaines immunothérapies anticancéreuses et les inhibiteurs de la pompe à protons peuvent élever la TSH. Le soja peut diminuer l'absorption de la lévothyroxine et nécessiter un ajustement de dose.
Un stress ou un jeûne peut-il modifier la TSH ?
Le stress psychologique intense et les maladies aiguës peuvent provoquer une élévation transitoire de la TSH qui se normalise spontanément, mais le jeûne seul n'a pas d'impact significatif démontré sur les taux de TSH.
TSH élevée et fatigue : est-ce lié ?
La fatigue chronique intense avec somnolence diurne est en effet le symptôme le plus fréquent d'une TSH élevée.
Est-ce réversible ? Peut-on baisser sa TSH naturellement ?
Dans la majorité des cas, l'hypothyroïdie est définitive et nécessite un traitement à vie par lévothyroxine. Aucun traitement naturel (compléments alimentaires, plantes, régime…) n'a pour le moment été approuvé par les autorités de santé.
À partir de quel taux de TSH parle-t-on d'hypothyroïdie ?
On parle d'hypothyroïdie fruste lorsque la TSH dépasse 4 mUI/L avec une T4L normale sur deux prélèvements successifs, et d'hypothyroïdie avérée lorsque la TSH est élevée (généralement au-delà de 10 mUI/L) avec une T4L basse.
Peut-on avoir une TSH élevée avec une thyroïde normale à l'échographie ?
L'échographie thyroïdienne peut être normale en cas d'hypothyroïdie, notamment dans la thyroïdite atrophique ou les formes débutantes, car l'échographie évalue la structure de la glande mais pas directement sa fonction hormonale.
Sources :
- Haute Autorité de Santé - Hypothyroïdie : ressenti du patient, clinique & TSH sont essentiels
- AMELI - Les symptômes, le diagnostic et l'évolution de l'hypothyroïdie
- VIDAL - Hypothyroïdie de l'adulte
- Société Française d'Endocrinologie - Hypothyroïdie
- Manuel MSD - Hypothyroïdie
