Santé décomplexée

La biopsie, un geste sûr de diagnostic

Rédigé par Amanda Huguet-Millot | 31/05/23 15:00

La biopsie est un geste chirurgical permettant un diagnostic de nombreux cancers, mais pas seulement.

Pratiquée sur de nombreux organes, elle donne l’occasion d’examiner au microscope des fragments de tissus, de poser des diagnostics et d’orienter le traitement.

Biopsie du sein, du foie ou encore de la prostate, ces examens bénins et relativement rapides (moins d’une heure en général) peuvent permettre une prise en charge précoce de pathologies potentiellement mortelles.

 

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Qu’est-ce qu’une biopsie ?

 

Définition de la biopsie

 

Une biopsie est un prélèvement chirurgical d’un petit fragment de tissu ou d’organe, en vue d’une analyse microscopique des cellules ou biochimique par un médecin pathologiste, pour en étudier la nature et la structure. On parle alors de compte-rendu anatomopathologique (ou « anapath »).

La biopsie peut être réalisée avec ou sans anesthésie (locale ou générale), par un chirurgien au bloc opératoire, ou par un médecin spécialiste (dermatologue par exemple) dans son cabinet médical.

Les techniques mises en œuvre sont alors dépendantes de la localisation du tissu à analyser.

 

Quels organes peuvent être biopsiés ?

 

La biopsie permet une analyse au microscope de nombreuses cellules et organes du corps humain, tels que :

  • Le sein ;
  • Des organes du système digestif : la langue, le foie, l’estomac…
  • Des organes du système urinaire ou reproducteur : le rein, la prostate, la vessie, l’utérus
  • Ceux du système respiratoire : un poumon ou des bronches ;
  • La peau ;
  • La moelle osseuse…

Il existe alors des types de biopsie différents selon les cellules et organes à étudier, parmi lesquelles :

  • Biopsie mammaire (du sein) : souvent réalisée après une mammographie, elle permet de caractériser les lésions. Elle est effectuée le plus souvent de manière percutanée (à travers la peau), sous anesthésie locale, à l’aide d’une aiguille plus ou moins large (on parle alors de micro ou macro biopsie percutanée).

 

  • Biopsie de la prostate : elle permet de vérifier la présence d’un cancer de la prostate, suite à un toucher rectal ou une prise de sang suggérant sa présence. La biopsie de la prostate est généralement réalisée sous anesthésie locale, par voie transrectale (l’aiguille est introduite par le rectum, jusqu’à la prostate), mais peut également être réalisée par voie transpérinéale (entre les bourses et l’anus). Le geste de l’opérateur est alors guidé par une sonde introduite dans le rectum (échographie endorectale).

 

  • Biopsie du foie (ou hépatique) : il est possible de réaliser ce type de biopsie, soit en introduisant une aiguille fine à travers la peau, soit en introduisant un cathéter dans la veine jugulaire (transjugulaire), pour prélever des fragments de tissu hépatique. Ces deux types de biopsie du foie peuvent être réalisés sous anesthésie générale ou locale.

 

  • Biopsie ouverte ou chirurgicale : réalisée par un chirurgien, elle peut être excisionnelle (retrait de l’intégralité de la masse ou de la région anormale) ou incisionnelle (retrait d’un fragment de la masse ou région anormale).

 

  • Biopsie ponction ou transcutanée…

 

Les biopsies sont réalisées avec précaution, pour ne pas favoriser la dissémination d’éventuelles cellules cancéreuses.

 

 

Pourquoi faire une biopsie ?

 

La biopsie veut-elle toujours dire « cancer » ?

 

La réalisation d’une biopsie ne signifie pas nécessairement que l’on souffre d’un cancer. Elle permet justement d’apporter une réponse claire sur la présence ou non de cellules cancéreuses, en cas de suspicion d’anomalie. La biopsie est ainsi souvent indispensable pour poser un diagnostic de cancer.

De plus, la biopsie et l’analyse des cellules prélevées permettent de préciser le type de cancer, son stade, son évolution ou son étendue.

En cas de cancer avéré, la biopsie peut également parfois être couplée à une exérèse, c’est-à-dire une ablation totale de la tumeur, avant même son analyse.

Même si la biopsie est souvent l’examen de référence en cas de suspicion d’un cancer, elle peut également permettre de mettre en évidence d’autres maladies.

 

 

Quelles maladies peuvent être recherchées lors d’une biopsie ?

 

Les biopsies sont donc généralement réalisées afin de rechercher, d’étudier ou de surveiller, entre autres :

  • Un cancer du sein dans le cas de la biopsie mammaire : si la lésion n’est pas cancéreuse, il peut alors s’agir d’une tumeur bénigne. Si la tumeur est maligne, la biopsie permettra de définir le type de cancer, son étendue et la présence de facteurs de risques (par exemple, la présence des récepteurs HER2, signe d’un cancer plus agressif).

 

  • Un cancer de la prostate dans le cas de la biopsie prostatique : en cas de PSA (une protéine dont la concentration dans le sang augmente, entre autres, lors d’un cancer de la prostate) élevé ou de toucher rectal mettant en évidence une grosseur suspecte, une biopsie permet d’identifier le cancer, son stade et son agressivité.

 

  • Un cancer du foie dans le cas d’une biopsie hépatique : mais la biopsie du foie n’est plus toujours nécessaire, car les examens d’imagerie peuvent permettre de poser le diagnostic sans biopsie.

 

  • D’autres affections hépatiques : la biopsie du foie permet de déterminer la cause de nombreux soucis hépatiques (stéatose hépatique non-alcoolique, hémochromatose, maladie de Wilson…) grâce à l’aspect caractéristique du tissu au microscope.

 

  • Des polypes intestinaux : devant être surveillés pour confirmer leur caractère bénin…

 

  • De nombreux autres types de cancers : de l’estomac, des os, de l'utérus, mélanome (on parle alors d’exérèse diagnostique plutôt que de biopsie)…

 

En cas de suspicion d’anomalie, la biopsie est donc essentielle pour plusieurs raisons :

  • Déterminer la nature de la tumeur, de métastases ou de l’anomalie : s’agit-il d’une tumeur cancéreuse ou d’une autre affection ?
  • Identifier les cellules cancéreuses et leur origine : s’agit-il d’un cancer primaire dans cet organe ou bien d’une métastase d’un autre cancer ?
  • Confirmer un diagnostic de cancer.
  • Orienter le choix du traitement : en fonction des facteurs prédictifs de réponse à ceux-ci et des critères pronostics.

 

 

La biopsie est-elle fiable ?

 

La biopsie permet d’étudier au niveau microscopique les cellules du tissu ou de l’organe ciblé. Elle permet donc une lecture fine et des indications précises d’éventuelles maladies, dont le cancer principalement.

Pour certaines pathologies, la biopsie est même le seul moyen de diagnostic fiable.

 

 

Comment se passe une biopsie ?

 

Comment se préparer à une biopsie ?

 

La préparation et les précautions à prendre dépendent du type de biopsie à réaliser.

Après l’entretien avec le médecin traitant et/ou le médecin spécialiste responsable du suivi, une liste de mesures sera établie. Elle peut comprendre des éléments concernant :

  • La nécessité d’être à jeun ou non.
  • Les médicaments à éviter dans les jours précédents l’intervention, tels que l’aspirine par exemple.
  • La réalisation d’un lavement rectal préalable…

 

L’entretien avec le médecin est également l’occasion de poser toutes ses questions, sur l’intervention, mais également sur les suites de la biopsie. Il est essentiel d’être rassuré avant la réalisation de la biopsie.

 

 

Comment se déroule une biopsie ?

 

Comme pour les précautions à prendre, le déroulement dépend du type de biopsie et de l’organe concerné.

En général, la biopsie est une intervention relativement courte, généralement moins d’une heure.

À titre indicatif, voici quelques durées moyennes d’intervention :

  • Biopsie de la prostate : 15 minutes.
  • Biopsie mammaire : 30-45 minutes.
  • Biopsie du foie : 15 minutes.
  • Biopsie de l’estomac : 5-10 minutes.
  • Biopsie du rein : 15-20 minutes.

 

Si la biopsie est non ouverte, elle est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale. L’anesthésie générale peut être préférée pour les biopsies chirurgicales.

La biopsie pourra alors être réalisée sous imagerie (échographie ou endoscopie), puis, à l’aide d’une aiguille ou d’une pince, le tissu sera prélevé. L’échantillon sera ensuite analysé par un anatomopathologiste au laboratoire.

Après la biopsie, en cas de douleur ou d’effets secondaires de l’anesthésie, il est essentiel d’alerter son médecin.

 

 

Quels sont les risques d’une biopsie ?

 

Est-ce qu'une biopsie fait mal ?

 

Les biopsies sont des gestes techniques peu risqués. La plupart du temps, la biopsie est indolore. Ainsi, la biopsie peut être réalisée sur tout le monde, même les enfants.

Parfois, quelques effets inconfortables à court terme peuvent survenir : léger saignement, bleu ou sensibilité.

Enfin, comme toute intervention, le geste chirurgical ou l’anesthésie peuvent engendrer des complications (infection, hémorragie…), mais celles-ci sont rares.

 

Peut-on manger avant une biopsie ?

 

La nécessité de rester à jeun avant une biopsie dépend du type d’intervention et de la localisation du tissu à biopsier.

Les biopsies chirurgicales, sous anesthésie générale et celles touchant au système digestif nécessitent le plus souvent un jeûne préalable, afin de faciliter la visibilité du médecin et d’éviter les risques de vomissements.

Le médecin précisera alors les recommandations à mettre en place avant la biopsie.



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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé

 

 

Sources :