Santé décomplexée

À partir de quand débuter la diversification alimentaire ?

Rédigé par Amanda Huguet-Millot | 12/08/22 06:30

La diversification alimentaire correspond au passage de l’alimentation lactée exclusive à une alimentation qui tend progressivement vers celle de la famille, variée, pleine de saveurs et de textures.

La diversification alimentaire est un grand moment pour la famille : bébé découvre de nouveaux aliments, les rituels liés aux repas et l’aspect social et convivial de l’alimentation.

Elle débute généralement entre 4 et 6 mois, en fonction de l’évolution de l’enfant et reste spécifique jusqu’à 3 ans.

 

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Quand commencer la diversification alimentaire pour mon bébé ?



Quel est le bon âge pour commencer la diversification alimentaire ?


La diversification alimentaire doit débuter entre 4 et 6 mois. En effet, avant 4 mois, le système digestif et immunitaire des bébés est immature et n’est pas en mesure de gérer correctement d’autres aliments que le lait (maternel ou infantile). En revanche, après 6 mois, le lait ne suffit plus à combler les besoins nutritionnels des nourrissons.

NB : Lorsque l’on dit « 4 mois », on parle toujours en mois révolus, c’est-à-dire quand votre bébé fête ses 4 mois et qu’il entre dans son 5ème mois de vie.

 

Entre 4 et 6 mois, bébé est donc prêt pour la diversification alimentaire et pour découvrir toutes les familles d’aliments. Mais quand est le bon moment pour son bébé ?

 


Les signes qui indiquent que bébé est prêt pour la
diversification alimentaire


Tous les enfants évoluent à leur propre rythme et la diversification alimentaire ne déroge pas à cette règle.
Certains bébés sont très curieux et manifestent leur envie de goûter de nouveaux aliments, tandis que certains ne recherchent pas nécessairement le changement. Il est important de respecter leur rythme.

En effet, la diversification alimentaire est pleine de nouveautés pour bébé : de nouvelles saveurs, des textures inédites, des couleurs inhabituelles… Tout cela nécessite un apprentissage qui se fait petit à petit, selon les réactions de l’enfant.

Pour savoir à quel rythme commencer et avancer la diversification alimentaire, vous pouvez observer ses réactions :

 

  • À table, se penche-t-il pour regarder dans votre assiette ?
  • Essaye-t-il d’attraper vos aliments pour les goûter ?
  • Quand vous lui proposez une cuillère de purée, ouvre-t-il la bouche ?

 

La surprise, l’intérêt, le dégoût… autant d’émotions qui peuvent s’observer sur son visage. Il ne reste plus qu’à l’accompagner dans ce voyage et le laisser expérimenter.

En cas de naissance prématurée, il est conseillé de consulter son pédiatre ou son médecin pour savoir quand débuter la diversification alimentaire.

 

 

 

Comment passer du lait pour bébé aux aliments solides ? 

 

Dans quel ordre introduire les aliments ?

Quels sont les aliments à privilégier dans la diversification alimentaire ? 

 

Les recommandations pour la diversification alimentaire ont été actualisées en 2020. Avec ces nouvelles recommandations, l’ordre d’introduction des aliments importe peu.

Bébé peut donc commencer à découvrir toutes les familles d’aliments, dès 4 mois et avant 6 mois, s’ils ont une texture adaptée.

Longtemps, on a commencé par introduire les fruits et légumes. Faciles à les réduire en purée lisse après une cuisson à l’eau ou à la vapeur, ces aliments sont en effet idéaux pour débuter la diversification alimentaire en douceur. Les bébés ont une attirance innée pour le goût sucré, c’est pourquoi les fruits et les légumes au goût sucré (carotte, patate douce, panais…) sont généralement plus facilement acceptés. 

Dans tous les cas, il est conseillé de commencer par des fruits et légumes faciles à digérer : haricot vert, blanc du poireau, carotte, banane, pomme, poire… et d’éviter ceux trop irritants au début : salsifis, choux, vert du poireau…

Il ne faudra ajouter ni sucre, ni sel, lors de la préparation.

 

Dès le début de la diversification alimentaire, entre 4 et 6 mois, tous les groupes d’aliments peuvent être introduits :

 

  • Les légumes secs (pois chiche, lentilles, haricots secs…), bien cuits et mixés jusqu’à obtenir une purée lisse.
  • La viande, le poisson et les œufs, mixés finement, en toute petite quantité au début (5g par jour au début, soit une petite cuillère).
  • Des pommes de terre ou des féculents, mixés avec la purée de légumes.
  • Des produits laitiers : des yaourts non-sucrés, du fromage fondu en petite quantité dans la purée.

 

Lors de la diversification alimentaire, et a fortiori au début, les aliments sucrés et salés (dont les charcuteries) doivent être limités au maximum.

Les matières grasses doivent être systématiquement proposées, car les besoins en matières grasses des bébés sont très élevés. Pour cela, on peut ajouter des huiles (colza, olive, noix) ou une noisette de beurre dans les purées.

Enfin, certains aliments comportent des risques microbiologiques et doivent être évités : miel (avant 1 an), fromages au lait cru, viande et poisson cru…

 

Quelles boissons choisir dans la diversification alimentaire ? 

 

Même si l’on introduit de nouveaux aliments durant la diversification alimentaire, le lait (maternel ou infantile) reste l’aliment de base pour bébé.

Au début de la diversification, la quantité de lait doit être d’au moins 500ml, même lors du passage au lait 2ème âge.

Le lait participe également à la couverture des besoins en eau pendant ses premiers mois. En dehors du lait, il est possible de donner de l’eau à bébé en cas de fortes chaleurs.

Il est déconseillé de donner des boissons sucrées, des jus de fruits ou des sodas à son bébé.

 

Introduire les allergènes dans l’alimentation de bébé

 

Dès le début de la diversification alimentaire, tous les groupes d’aliments peuvent être introduits, y compris ceux pouvant induire des allergies (œuf, poisson, céréales contenant du gluten…).

L’introduction entre 4 et 7 mois permettrait de développer une meilleure tolérance à ces aliments. En revanche, en cas d’allergies alimentaires avérées dans la famille proche, il pourra être judicieux de demander conseil à son pédiatre.

 

 

Les astuces pour bien commencer la diversification alimentaire

 

Diversification alimentaire : mode d’emploi

 

Pour mener à bien la diversification alimentaire de son enfant, il est possible de suivre quelques conseils :

 

  • Prendre son temps : bébé peut avoir du mal à accepter de nouveaux aliments les premiers jours. Proposer sans forcer permet au bébé d’y aller à son rythme.
  • Donner un seul nouvel aliment à la fois : cela permet à bébé d’identifier le goût de l’aliment et de repérer plus rapidement une éventuelle allergie ou intolérance.
  • Si bébé refuse un nouvel aliment, il ne faut pas insister. Il sera possible de réessayer quelques jours plus tard. Durant la diversification alimentaire, la répétition est la clé de l’acceptation de nouveaux aliments, puis de l’appréciation. Il n’est pas rare de devoir le représenter jusqu’à 10 fois.
  • Il ne faut jamais forcer un enfant à manger, mais on peut lui proposer ultérieurement.
  • Toute cette nouveauté peut être surprenante pour bébé : en parlant à son enfant de ce qu’il mange, il pourra se familiariser avec les aliments.
  • Il n’y a pas de rythme prédéfini, on peut introduire de nouveaux aliments à l’un des 4 repas de la journée, selon celui qui convient le mieux à l’organisation familiale (petit-déjeuner, midi, goûter, soir…).

 

En pratique, la diversification alimentaire se fait par étape. Par exemple :

 

  • Un midi, vous pouvez introduire une à quelques cuillères de purée de légume.
  • Une fois que l’enfant a goûté plusieurs fois à ce légume, vous pouvez y ajouter de la viande ou du poisson mixé, des légumes secs en purée ou encore du fromage râpé fondu.
  • Ensuite, en dessert ou au goûter, vous pourrez ajouter un fruit de saison épluché, cuit et mixé, sans sucre ajouté.

 

Il n’y a pas de règle rigide concernant la diversification alimentaire de bébé, suivez son rythme et ses envies.

 

Les bonnes quantités au début de la diversification alimentaire

 

Au début de la diversification alimentaire, bébé ne consomme pas de grandes quantités d’aliments. Son estomac est petit : il ne mangera que quelques cuillères de purée avant de boire son lait. C’est pourquoi il est important de ne pas essayer d’intégrer toutes les catégories d’aliments au cours de la journée trop rapidement. Son appétit augmentera progressivement. 

 

La diversification alimentaire est également l’occasion pour bébé d’exprimer ses signaux de faim et de satiété, comme il le fait pour le lait :

 

  • Quand il a faim : il pleure, il agit les bras et les jambes de manière vive, il ouvre la bouche à l’approche de la cuillère ou du biberon…
  • Quand il n’a plus faim : il tourne la tête à l’approche de la cuillère, il ralentit sa prise de nourriture ou de lait…

 

La diversification alimentaire n’impose pas non plus de quantités à atteindre. S’il mange moins que ce que vous a indiqué le médecin, ne vous inquiétez pas, chaque enfant est différent et sait gérer sa faim et sa satiété. S’il mange plus à un repas, il régulera naturellement les repas suivants. C’est pourquoi il n’est pas conseillé de lui donner des aliments en dehors des repas pour « compenser » ce qu’il n’aurait pas mangé à table.

 

Quelle texture au début de la diversification alimentaire ?

 

Au début de la diversification alimentaire, on recommande de donner les aliments sous forme de purée ou de compote lisse, sans morceau, à la cuillère. Des soupes peuvent également être données dans une tasse. 

D’autres types d’approches, comme la diversification menée par l’enfant (DME), proposent de passer directement aux morceaux bien cuits et fondants, sans passer par la case purée.

Dans tous les cas, manger avec les doigts permet de développer la motricité fine et de mieux apprécier les aliments, même si c’est salissant !



Pour résumer, la diversification alimentaire est une période de découvertes et d’aventures pour les tout-petits. Et si les bébés avancent tous à leur propre rythme, Santé Publique France a édité un tableau récapitulatif pour la diversification alimentaire pour accompagner les parents dans cette étape.

En cas de doute, le médecin pourra également répondre aux questions.

 

En cas d'affection ponctuelle, vous pouvez téléconsulter via une borne ou une cabine

 

 

Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé

 

 

 

Sources :