L’alimentation en pleine conscience consiste à être pleinement présent et attentif lorsque l’on mange, ce qui est rarement le cas à l’heure actuelle dans notre société. En effet, qui n’a jamais englouti son repas tout en continuant à travailler ou en regardant la télévision ?
Pourtant, manger en pleine conscience possède de nombreux avantages pour la santé physique et mentale. Moins de stress et plus de plaisir : voilà ce qu’il faut attendre de l’alimentation en pleine conscience. Alors, comment débuter sa pratique ?
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La pleine conscience, ou mindfulness en anglais, désigne une attitude d’attention au moment présent. Elle se manifeste lorsque l’on observe intentionnellement et sans jugement l’expérience du « ici et maintenant » :
Initialement issue du Bouddhisme, la pleine conscience est un concept tiré de la psychologie et des thérapies cognitives et comportementales (TCC). Aujourd’hui, la pleine conscience est de plus en plus étudiée pour ses intérêts dans différents domaines de la médecine. Ainsi, la méditation de pleine conscience serait efficace pour réduire le stress, l'anxiété, diminuer la douleur et même pour lutter contre les récidives d'une dépression.
La pleine conscience se développe en entraînant son esprit à se concentrer sur l’instant présent. Cela peut passer par des pratiques méditatives formelles ou informelles.
La pleine conscience permet ainsi, comme son nom l’indique, de remettre de la conscience et de l’attention sur le « pilotage automatique » que nous avons tendance à mettre en place dans nos vies, par exemple durant les repas.
La base de l’alimentation en pleine conscience est donc de conscientiser la prise alimentaire :
L’alimentation en pleine conscience vise donc à être pleinement présent au moment du repas, sur ce qu’il se passe en soi et dans l’assiette.
De plus, l’alimentation et les cognitions (pensées, émotions, sensations) sont étroitement liées et s’influencent mutuellement :
En étant concentré sur ses sensations alimentaires et sur les caractéristiques sensorielles des aliments, l’attention est « capturée » et les pensées insécurisantes liées à l’alimentation entravent moins le plaisir de manger.
L’alimentation intuitive est une approche née aux Etats-Unis, qui se veut en contradiction avec la culture des régimes amaigrissants.
En France, l’approche bio-psycho-sensorielle du Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (G.R.O.S) s’appuie sur des principes similaires.
L’alimentation en pleine conscience constitue en fait un élément de l’alimentation intuitive, puisque cette dernière repose sur la capacité du corps à se réguler tout seul, en s’appuyant sur :
L’alimentation en pleine conscience fait donc partie intégrante de l’alimentation intuitive.
L’alimentation en pleine conscience possède de nombreux bienfaits sur la santé physique, parmi lesquels :
Au-delà de ses bienfaits sur le corps, l’alimentation en pleine conscience possède également des avantages pour le bien-être émotionnel et psychologique.
Se réconcilier avec les aliments, déculpabiliser son alimentation et supprimer le contrôle mental lié aux normes alimentaires est possible avec l’alimentation en pleine conscience. Mais ce n’est pas tout, car cette dernière permet également :
Cela est d’autant plus vrai pour les personnes dont le rapport à l’alimentation est devenu anxiogène, notamment après de nombreux régimes amaigrissants.
Pratiquer l’alimentation en pleine conscience demande un entraînement car l’attention peut être compliquée à maintenir au début.
En effet, l’attention est naturellement instable :
Résultat : nous ne sommes jamais dans le moment présent, et c’est pour cela que l’alimentation en pleine conscience demande des efforts. Il est donc inutile de se juger si on n’arrive pas à rester concentré : non seulement c’est normal, mais en plus, le jugement est contreproductif.
Vivre sa vie au pas de course renforce ce phénomène car nous avons l’impression de devoir faire plusieurs choses en même temps, allant parfois jusqu’à considérer que le moment du repas est une perte de temps. Ainsi, nous continuons à travailler, nous lisons ou bien regardons la télé en mangeant … Nous ne sommes ni dans notre assiette, ni dans notre corps.
Voici quelques étapes pour débuter l’alimentation en pleine conscience :
L’alimentation en pleine conscience peut être pratiquée par toute la famille. Il est donc possible de discuter de ce que chacun ressent. La pleine conscience requiert de la bienveillance envers soi-même et l’absence de jugement : il est possible que tout le monde n’ait pas le même ressenti sur le repas, ce qui ne signifie pas qu’un ressenti soit moins valide qu’un autre.
Pour faciliter la pratique de l’alimentation en pleine conscience et le maintien de l’attention sur le repas, il est recommandé :
Par ailleurs, l’alimentation en pleine conscience présente une double difficulté : la pratique de la pleine conscience, qui n’est déjà pas évidente lorsque l’on débute, de surcroît pendant un moment qui peut être chargé émotionnellement, le repas.
Il est donc possible, et conseillé, de débuter l’entraînement sur l’attention en dehors des repas, en se concentrant sur des sensations physiques pouvant être plus « neutres » : sa respiration, le contact de l’eau sur sa peau dans la douche…
Il est également possible de pratiquer des activités connexes à la pleine conscience : yoga, méditations guidées… cela complètera l’entraînement.
Il existe de nombreux thérapeutes formés à l’alimentation en pleine conscience et à l’alimentation intuitive : médecins, psychologues, diététiciens…
Des programmes d’alimentation en pleine conscience ont d’ailleurs été développés pour cela : Med’EAT, MindEat, ME-CL…
Lorsque l’on n’y arrive pas seul, il est donc possible d’être accompagné vers une alimentation en pleine conscience.
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :