Santé décomplexée

Médicament du TDAH : graves effets secondaires possibles ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 09/12/24 16:00

Les traitements médicamenteux du trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sont souvent considérés comme efficaces pour améliorer les symptômes. Cependant, certaines études récentes soulèvent des préoccupations quant à des effets secondaires graves.

L'une des conclusions les plus alarmantes concerne l'apparition de symptômes de psychose ou de manie, surtout avec les doses élevées d'amphétamines, des molécules parfois prescrites dans le cadre du traitement du TDAH. Cette molécule n'est pas indiquée en France dans la prise en charge du TDAH. 

 

Le TDAH : Comprendre le trouble

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui se manifeste par des difficultés à se concentrer, une impulsivité marquée, et souvent une hyperactivité. Il affecte principalement les enfants, mais peut persister à l’âge adulte.

 

Quelle est la prévalence du trouble ? 

Le TDAH touche environ 5 % des enfants dans le monde, avec des taux de persistance à l’âge adulte estimés à 2,5 %. Ce trouble est plus fréquent chez les garçons que chez les filles, et les symptômes peuvent grandement impacter la vie scolaire, professionnelle et sociale des personnes concernées.

 

Quels sont les symptômes ? 

Les personnes atteintes de TDAH ont du mal à rester concentrées sur des tâches, sont facilement distraites et ont souvent du mal à gérer leur impulsivité. Les enfants peuvent également manifester des comportements hyperactifs, tandis que chez les adultes, l’impulsivité et l’inattention sont plus fréquentes.

 

Quelle est la prise en charge ? 

Le traitement du TDAH repose généralement sur une approche multimodale, combinant des interventions psychothérapeutiques et des traitements médicamenteux. Les médicaments les plus couramment utilisés sont les psychostimulants, tels que les amphétamines (Adderall) et le méthylphénidate (Ritaline). En France, seule le méthylphenidate est autorisé dans la prise en charge du TDAH.

 

Amphétamines et risque de psychose

 

Parmi les traitements pharmacologiques, les amphétamines sont parfois prescrits à l'étranger Cependant, ces médicaments ne sont pas sans risques, comme le montre une étude récente réalisée aux États-Unis.

Quels sont les risques psychiatriques ?

Cette étude a comparé deux groupes de patients âgés de 16 à 35 ans hospitalisés pour des raisons psychiatriques : l’un pour des épisodes de psychose ou de manie, et l’autre pour d'autres troubles, notamment la dépression.

Les résultats ont montré que les personnes ayant pris des amphétamines le mois précédent avaient un risque de psychose ou de manie 2,68 fois plus élevé que celles qui n'en avaient pas consommé. Ce risque était encore plus marqué pour ceux prenant des doses élevées, avec un risque multiplié par 5,28 pour des doses supérieures à 30 mg de dextroamphétamine.

 

D'où viennent ces risques ?

Les amphétamines agissent en augmentant la libération de neurotransmetteurs, notamment la dopamine, dans le cerveau. Si cette action favorise la concentration et l'attention, une stimulation excessive du système dopaminergique peut, chez certaines personnes, provoquer des symptômes psychotiques tels que des hallucinations, des délires ou des comportements maniaques. 

 

Le méthylphénidate : une alternative plus sûre ?

 

Le méthylphénidate, un autre psychostimulant couramment prescrit pour le TDAH, semble, selon cette étude, ne pas présenter les mêmes risques psychiatriques que les amphétamines.

 

Comparaison avec les amphétamines

Contrairement aux amphétamines, le méthylphénidate n’a pas été associé à un risque accru de psychose ou de manie. L’étude n’a pas observé de différence significative entre les utilisateurs de méthylphénidate et ceux qui n'en prenaient pas en termes de développement de symptômes psychiatriques graves. 

 

Quelles sont les implications ? 

Pour les patients ayant un risque familial ou personnel de troubles psychotiques, le méthylphénidate pourrait constituer une alternative plus sûre. Toutefois, il est important de noter que chaque patient réagit différemment aux traitements, et que des suivis réguliers sont essentiels pour ajuster la thérapie en fonction des besoins individuels.

 

Recommandation pour la prescription  

Les résultats de cette étude mettent en lumière l’importance d'une prescription prudente des amphétamines, notamment chez les jeunes adultes. L’étude a clairement montré que le risque de psychose ou de manie est lié à la dose d’amphétamines. Plus la dose est élevée, plus le risque augmente, d’où la nécessité pour les médecins de prescrire la dose la plus faible possible tout en garantissant l'efficacité du traitement.

Il est recommandé de surveiller de près les patients sous amphétamines pour détecter tout signe précoce de psychose ou de manie. Cette surveillance doit inclure des échanges réguliers avec les patients et leurs familles pour identifier tout changement comportemental.

Une évaluation psychiatrique est conseillée si des symptômes préoccupants apparaissent. Les jeunes adultes, particulièrement ceux âgés de 16 à 35 ans, semblent être plus à risque de développer des symptômes psychotiques avec la prise d'amphétamines. Cela peut s'expliquer par les changements cérébraux et hormonaux en cours durant cette période de la vie, ainsi que par une susceptibilité génétique. 

 

Bien que les amphétamines soient largement utilisées pour traiter les symptômes du TDAH, leur prescription à fortes doses doit être effectuée avec prudence. Cette étude révèle un risque accru de psychose et de manie, particulièrement chez les jeunes adultes.

Le méthylphénidate pourrait être une alternative plus sûre pour les patients à risque, mais dans tous les cas, un suivi régulier et rigoureux est essentiel pour prévenir les effets secondaires graves. Les médecins doivent équilibrer les bénéfices des traitements du TDAH avec les risques potentiels afin de garantir une prise en charge optimale des patients.

 

 

 

Sources :