Classé parmi les 10 substances chimiques les plus préoccupantes pour la santé publique par l’OMS (organisation mondiale de la santé), le plomb est un métal naturel, mais classé cancérigène pour l’Homme depuis les années 1980. Où retrouve-t-on du plomb ? Quels sont ses effets sur l’organisme des adultes et des enfants ? Quelle législation encadre l’utilisation du plomb ? MEDADOM répond à toutes vos questions.
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Le plomb est un métal que l’on retrouve à l’état naturel sur notre planète, et plus particulièrement dans la croûte terrestre. Ses propriétés ont été découvertes il y a plusieurs dizaines de milliers d’années : les archéologues en ont retrouvé des traces dans des pigments recouvrant des tombes ainsi que sur des objets. Le plomb fut ensuite largement travaillé à l’âge de bronze en raison de sa forte malléabilité et son point de fusion bas (327°).
Si le plomb est naturel, il n’en reste pas moins toxique pour l’Homme. En effet, ce métal est classé comme cancérigène depuis 1980. Aujourd’hui, il reste largement utilisé dans de nombreux secteurs, notamment la métallurgie, le bâtiment ou l’artisanat. Le plomb est aussi présent à l’état de traces dans l’eau potable lorsque celle-ci passe dans des canalisations en plomb.
L’utilisation du plomb est fréquente dans de nombreux secteurs d’activité, parmi lesquels :
Les travailleurs évoluant dans ces secteurs d’activité sont exposés de manière permanente au plomb, principalement par inhalation de particules en contenant ou par ingestion d’eau, d’aliments ou de poussières.
Mais le plomb concerne toute la population, et ce, à tous les âges, puisqu’il est présent même en faibles quantités dans l’eau du robinet, dans les produits de consommation courante, dans l’air et le sol.
À sa découverte, le plomb a démontré de nombreuses propriétés utiles pour de nombreuses applications. Le plomb, naturellement de couleur grise, devient blanc lorsqu’il s’oxyde. De plus, le plomb est une substance facilement malléable. Par rapport à d’autres métaux, il est imperméable aux liquides et conduit moins bien l’électricité. Son utilisation pour la confection de canalisations provient du fait qu’il résiste bien à la corrosion. Il est aussi employé comme protection contre les radiations dans les centrales nucléaires et intervient dans la fabrication de munitions d’armes à feu et de batteries automobiles.
Depuis qu’il a été classé cancérigène par les autorités de santé, le plomb fait l’objet d’une réglementation spécifique dans tous les secteurs où il est présent :
La loi d’orientation contre l’exclusion parue en 1998 ainsi que la loi du 9 août 2004 encadrent la prévention du risque de saturnisme lié à une exposition au plomb. Ces lois prévoient un certain nombre de mesures à respecter, notamment :
L’eau potable passe par un réseau de canalisations qui ont été largement fabriquées à base de plomb jusque dans les années 1950. Si le métal est présent à l’état de traces dans l’eau, la contamination est réelle. Une directive européenne mise en place en 1998 réglemente la concentration maximale de plomb dans l’eau du robinet. Depuis fin 2013, elle est fixée à 10 microgrammes par litre.
L’exposition au plomb étant importante dans les secteurs professionnels concernés, la réglementation s’est durcie au fil des ans. Celle-ci vise à prévenir l’exposition de plusieurs manières. D’une part, en choisissant d’autres produits qui n’en contiennent pas. D’autre part, en identifiant et en caractérisant de façon précise le risque d’exposition. La réglementation vise aussi à éviter autant que possible l’ingestion et l’inhalation de plomb par les travailleurs en mettant en place des dispositifs et mesures adaptés.
Des règles d’hygiène sont aussi indiquées aux salariés, qu’ils se doivent de suivre pour leur propre santé :
Outre ces mesures essentielles, la mise à disposition d’appareils respiratoires peut aussi intervenir dans le cas où l’exposition au plomb ne peut être évitée.
L’exposition au plomb se fait par inhalation ou par ingestion. Le métal se diffuse ensuite dans le sang et atteint les organes. Si le plomb est ensuite filtré par les organes chargés de l'élimination des toxines et des déchets, une faible quantité reste présente dans l’organisme et s’accumule au fil du temps.
Le plomb est une substance nocive pour la santé, quelle que soit la catégorie d’âge. Néanmoins, certaines personnes sont plus exposées au risque de maladies liées au plomb.
C’est le cas des :
Une fois dans l’organisme, le plomb y reste durablement : on estime qu’il faut environ 25 ans pour que la quantité de plomb accumulée dans le corps soit réduite de moitié. Les effets du plomb sont multiples. Il est par exemple responsable de :
Chez les enfants, le plomb est responsable de maladies pouvant être graves. C’est le cas dès la conception : une femme enceinte exposée au plomb augmente le risque que le bébé présente un faible poids à la naissance et que la mère fasse un accouchement prématuré.
Lorsqu’un enfant est exposé à des concentrations intenses de plomb, le métal peut provoquer des conséquences lourdes pouvant aller jusqu’à des retards mentaux, des troubles du comportement, voire un décès. À plus faibles doses, les symptômes d’une intoxication au plomb peuvent passer inaperçus, mais agissent sur le corps à des niveaux différents. Par exemple, l’enfant peut présenter :
Plus l’exposition au plomb augmente et se prolonge, plus les effets sur la santé des enfants deviennent préoccupants. Même à très faibles doses, le plomb a des conséquences pouvant s’avérer irréversibles.
Le saturnisme est le nom donné à une intoxication par le plomb. Chez un enfant ou un adolescent, on parle de saturnisme lorsque la concentration de plomb atteint 50 microgrammes par litre de sang. Le saturnisme est particulièrement risqué chez les enfants de moins de six ans. Il provoque des troubles du langage et du comportement, un retard d’apprentissage et un ralentissement de la croissance, des difficultés motrices ou encore une baisse de l'acuité auditive.
Selon l’Assurance Maladie, en 2018, 620 nouveaux cas de saturnisme ont été détectés sur le territoire national. Un chiffre en baisse constante grâce aux diverses mesures mises en place ces dernières années pour réduire de façon significative l’exposition au plomb de la population.
Reconnaître le saturnisme est parfois délicat au début de la maladie. Les symptômes sont en effet bénins (maux de tête, maux de ventre, nervosité, fatigue…) avant de s’aggraver au fil du temps. Le diagnostic se fait par analyse sanguine du taux de plomb. À noter que le saturnisme doit obligatoire être déclaré aux autorités sanitaires si l’enfant ou adolescent concerné a moins de 18 ans.
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Sources :