Le diabète est une pathologie chronique, ayant un lien fort avec l’alimentation, autant en prévention que dans le cadre du traitement. Pour le diabète de type 2, le lien avec l’obésité abdominale n’est par exemple plus à démontrer.
Faut-il alors suivre un régime alimentaire restrictif lorsque l’on est diabétique ?
Le diabète est une pathologie métabolique chronique, caractérisée par une hyperglycémie, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang. Il existe deux principaux types de diabète dont les traitements peuvent justifier des régimes alimentaires légèrement différents :
Le diabète gestationnel, quant à lui, peut survenir chez la femme enceinte, c’est pourquoi il est souvent appelé « diabète de grossesse ». Il s’agit alors d’un trouble de la tolérance au sucre, nécessitant un régime spécifique pour limiter les risques pendant la grossesse.
En France, 92% des diabétiques souffrent d’un diabète de type 2 et 8% des grossesses sont concernées par le diabète gestationnel.
La survenue d’un diabète de type 1 semble peu influencée par le régime alimentaire. Il s’agit en effet d’une maladie auto-immune, liée principalement à des prédispositions génétiques.
En revanche, le surpoids et l’obésité abdominale, la sédentarité et certaines maladies métaboliques liées à l’alimentation sont des facteurs de risques du diabète de type 2 et du diabète gestationnel. Le régime alimentaire a donc un impact sur le risque de devenir diabétique de ces types.
Enfin, l’alimentation constitue une part essentielle dans le traitement des diabètes, aux côtés de l’activité physique et des traitements médicamenteux. Un régime alimentaire équilibré et sain en cas de diabète aide en effet à réguler la glycémie.
Le diabète est une pathologie chronique avec des risques de complications importants. Une hyperglycémie chronique, liée notamment au régime alimentaire, peut en effet être responsable au long-cours de :
À l’inverse, une hypoglycémie sévère peut par exemple entraîner une perte de conscience, un risque de chute, voire un coma dans les cas les plus sévères.
C’est pour cela qu’adapter son régime au diabète peut être recommandé afin de conserver la glycémie dans les normes physiologiques.
De nos jours, la restriction sur l’alimentation n’est plus recommandée pour les personnes diabétiques, et le terme « régime diabétique » est de moins en moins employé car le mot « régime » est souvent évocateur de restriction dans l’imaginaire collectif.
Le régime diabétique correspond donc à une alimentation équilibrée, avec quelques points de vigilance particuliers :
Le régime alimentaire pour les diabétiques est donc idéalement, comme pour les non-diabétiques :
Pour les diabétiques, il est essentiel d’intégrer des glucides (féculents, légumes, fruits…) dans leur régime, à chaque repas afin de maintenir l’apport en glucose. De plus, l’alcool peut avoir des effets très indésirables, en plus de ceux connus pour la population générale.
En cas d’hypoglycémie, il est également recommandé aux diabétiques d’avoir toujours sur eux de quoi remonter leur glycémie (sucre en morceau, jus de fruit ou soda par exemple).
De plus, le respect des sensations de faim et de satiété est important, afin de limiter les excès d’apports.
La lutte contre la sédentarité est également un enjeu dans le cadre du diabète.
L'alimentation joue un rôle crucial dans la gestion du diabète de type 2. On recommande fréquemment aux personnes atteintes de cette maladie de surveiller leur consommation de sucres ajoutés, de graisses saturées et de calories.
Dans le cas d’un diabète de type 2, l’un des facteurs de risque est en effet le surpoids. Une perte de poids, même minime, peut avoir des conséquences bénéfiques sur le diabète. Cela ne signifie toutefois en aucun cas qu’il soit judicieux de réaliser un régime drastique quand on est diabétique et en surpoids.
Un régime alimentaire pour un diabétique de type 2 devrait donc inclure une grande variété d’aliments :
Le régime pour le diabète de type 2 permet de combler les besoins nutritionnels, de contrôler la glycémie, d'atteindre ou de maintenir un poids santé et de prévenir le risque de maladies associées.
Les progrès en médecine ont permis aux diabétiques de type 1 d’avoir un régime alimentaire normal, en adaptant les doses d’insuline à leur alimentation et non l’inverse.
C’est le principe de l’insulinothérapie fonctionnelle, qui consiste à imiter le fonctionnement naturel du corps. On retrouve alors dans le traitement une quantité d’insuline de base « pour vivre » (basale), une quantité pour les repas « pour manger » (bolus), et une quantité d’ajustement si la glycémie était trop importante avant le repas (correction).
Le diabète de type 1 ne nécessite donc pas de régime particulier dans ce cas, mais nécessite un apprentissage du calcul de la quantité de glucides dans l’alimentation. Les conseils sur l’équilibre alimentaire s’appliquent toujours, comme pour un individu non-diabétique.
Afin de garantir une bonne santé de la mère et du bébé, il est parfois nécessaire de mettre en place un régime pour les femmes enceintes souffrant de diabète gestationnel.
L’objectif est donc toujours le contrôle de la glycémie, pour éviter les hyperglycémies répétées et limiter la prise de poids, mais non de perdre du poids. Le régime alimentaire conseillé pour le diabète gestationnel consiste donc à :
Cette alimentation ne doit toutefois pas être restrictive.
Dans le cadre du régime alimentaire des diabétiques, il est donc recommandé de limiter les aliments qui élèvent trop rapidement la quantité de sucre dans le sang (glycémie). Pour caractériser la capacité des aliments à augmenter la glycémie, on utilise l’index glycémique (IG). Il s’exprime en pourcentage par rapport à un aliment de référence (pain blanc ou sucre blanc). Plus l’IG est élevé, plus il risque d’augmenter rapidement la glycémie.
L’index glycémique d’un aliment peut être influencé par sa façon d’être cuisiné et transformé, mais aussi par les autres aliments et nutriments présents dans le repas.
Le tableau ci-dessous donne quelques exemples pour comprendre l’index glycémique et son application dans l’alimentation des diabétiques :
À tendance à augmenter l’IG | À tendance à diminuer l’IG |
· La présence de sucres simples et notamment de glucose. · Une cuisson plus poussée : c’est pour cela que les pâtes bien cuites ont souvent un IG supérieur aux pâtes cuites al dente. · Les transformations des aliments, comme le mixage, qui facilite la digestion et donc la disponibilité du glucose (la purée de pomme a donc un IG supérieur à la pomme entière). |
· La présence de fibres : les aliments complets peuvent donc avoir un IG plus bas, d’où leur recommandation dans le régime alimentaire des diabétiques. · La présence de protéines : associer une viande maigre ou un produit laitier à un aliment glucidique peut donc diminuer l’IG. · La présence de graisses. |
Les boissons sucrées et sodas augmentent très rapidement la glycémie et ne sont donc pas recommandées comme boisson du quotidien dans le régime des diabétiques. L’eau est la seule boisson indispensable à l’organisme.
Les fibres jouent un rôle très intéressant dans la régulation de la glycémie, en ralentissant l’absorption du sucre des aliments. Ainsi, ce dernier est absorbé progressivement et distribué plus lentement au corps.
Pour enrichir son alimentation en fibres, que l’on suive un régime spécifique pour le diabète ou non, il est recommandé de :
Les aliments contenant des protéines, et en particulier le poisson et la volaille par exemple, permettent également de réduire les pics glycémiques. Leur consommation dans le cadre d’une alimentation équilibrée peut être conseillée aux diabétiques.
Il est important de rappeler que le régime alimentaire doit être adapté à chaque individu, diabétique ou non, et qu'il est préférable de consulter un diététicien-nutritionniste ou un médecin-nutritionniste pour élaborer un accompagnement personnalisé en fonction des besoins et des objectifs de chacun.
Sources :