La maladie de la gale
Qu’est-ce que la gale ?
La gale est une maladie de la peau due à un minuscule parasite de la famille des acariens, le sarcopte (Sarcoptes scabiei hominis), invisible à l’œil nu.
Le parasite responsable de la gale est capable de pénétrer la couche superficielle de la peau (l’épiderme), de s’y développer en creusant des sillons et de s’y reproduire.
La transmission se fait généralement par contact physique direct et prolongé, peau contre peau. La gale peut donc se transmettre lors d’un rapport sexuel.
Les études montrent par ailleurs une augmentation du nombre de cas de gale, bien qu’il n’existe pas de surveillance spécifique de cette maladie. On estime que, chaque année en France, 200 000 personnes environ sont contaminées par la gale.
Une fois la gale contractée, le parasite provoque une réaction du système immunitaire qui engendre des symptômes, le principal étant des démangeaisons intenses.
Il existe plusieurs formes de gale :
- La gale commune, dite typique ou classique
- La gale croûteuse hyperkératosique
- La gale du nourrisson
- Des formes compliquées : eczémateuses, surinfectées…
Enfin, les animaux peuvent contracter des formes spécifiques de la gale mais celles-ci sont rapidement neutralisées par notre système immunitaire et ne provoquent pas de symptômes.
Comment attrape-t-on la gale ?
La gale est une maladie très fréquente et contagieuse, et contrairement aux idées reçues, elle touche des personnes de tout milieu social, quel que soit leur niveau d’hygiène ou leur âge.
La transmission se fait généralement par contact physique direct, étroit et prolongé ou répété, peau contre peau.
Plus il fait chaud et humide, plus le risque de transmission augmente. Le risque augmente également avec la durée de contact.
La gale peut donc se transmettre :
- Au sein d’une famille
- Dans les collectivités : écoles, crèches, milieu hospitalier, maisons de retraite…
- Lors d’un rapport sexuel : on considère alors la gale comme une infection sexuellement transmissible (IST)
Bien que possible, la transmission indirecte par du linge ou la literie est beaucoup plus rare, sauf dans le cas de la gale hyperkératosique. En effet, hors du corps humain, le parasite responsable de la gale ne peut pas survivre plus de quelques jours.
Par ailleurs, un lavage à plus de 55°C détruit cet acarien. En revanche, le savon et le lavage du corps sont inefficaces contre la gale puisque le sarcopte se niche dans l’épiderme.
Quels sont les symptômes de la gale ?
Comment reconnaît-on la gale ?
Symptômes de la gale commune typique
La gale commune se manifeste par un prurit (démangeaisons) chronique, quasi-constant mais qui empire le soir et la nuit. Cette forme est causée par un nombre limité de parasites (de 5 à 10 environ).
Si d’autres personnes de mon entourage présentent des démangeaisons, j’en informe mon médecin pour orienter son diagnostic.
A force de démangeaisons, le grattage peut laisser place à des lésions cutanées. Certaines ne sont pas spécifiques mais je peux remarquer les symptômes de la gale suivants :
- Griffures ou stries linéaires
- Présence de petites croûtes
- Plaques de rougeurs (érythrodermie)
- Peau sèche, voire des lésions de types eczéma
En revanche, des marqueurs de la gale plus typiques existent :
- La présence de sillons : qui marquent la présence des sarcoptes dans l’épiderme. Les sillons ressemblent à des fils rouges de quelques millimètres
- Les vésicules perlées : de toute petites cloques se trouvent au bout des sillons, elles ne font la taille que d’une tête d’épingle. C’est souvent à cet endroit là que l’on peut observer le parasite de la gale sous une loupe
La présence de ces lésions au niveau de l’espace entre les doigts, sur l’intérieur du poignet, des coudes, des aisselles, des fesses … et plus généralement des endroits où la peau est fine et l’environnement chaud et humide, est caractéristique de la gale.
Le visage et le dos sont en général exempts de lésions.
Si je suis un homme, je peux également remarquer des lésions localisées au niveau de mes bourses. Les lésions sont rouges ou violacées, mesurant plusieurs millimètres voire centimètres, et en forme de dôme.
Les symptômes de la gale surviennent entre 1 et 6 semaines après l’infestation par le parasite. La période d’incubation (sans symptôme) est de 3 semaines en moyenne. En revanche, cette période est réduite à quelques jours s’il s’agit d’une ré-infestation.
La gale hyperkératosique et la gale profuse
Si la gale commune est causée par un nombre faible de sarcoptes, celle-ci peut évoluer en une forme plus grave lorsque les parasites se reproduisent.
On parle alors de gale profuse ou hyperkératosique. Ces formes se transmettent de la même manière mais peuvent également inclure une contagion indirecte par des objets inertes (vêtements ou literie). Ce type de contamination reste toutefois rare.
On retrouve ces formes de gale principalement chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli (personnes âgées, immunodéprimés…) et celles vivant en collectivité.
La gale profuse provoque des lésions sur l’ensemble du tronc et du dos, alors que ce dernier est généralement peu touché par la gale commune.
La gale hyperkératosique, dite croûteuse, est également appelée « gale norvégienne ». Cette forme ne provoque pas beaucoup de démangeaisons, passe inaperçue et devient chronique. Au bout de plusieurs mois, la peau se met à desquamer (peler) et présente des croûtes. On retrouve surtout ces lésions au niveau de la plante des pieds, la paume des mains, le visage, le cuir chevelu… Les ongles peuvent également être touchés, s’épaissir et jaunir.
La gale du nourrisson
Cette forme de la gale se manifeste par des petits boutons et des vésicules sur la paume des mains, la plante des pieds et le cuir chevelu de très jeunes enfants.
Le visage peut être atteint et les lésions prennent l’aspect d’un eczéma atopique.
Les gales compliquées
On parle de gales compliquées lorsque les lésions de la gale sont le siège d’une infection bactérienne supplémentaire. C’est notamment le cas des infections au staphylocoque.
Diagnostic de la gale
La gale doit toujours être diagnostiquée par un médecin pour être traitée. En effet, l’utilisation de produits scabicides (tuant les parasites de la gale) n’est pas anodine. Au-delà des effets secondaires, ces traitements peuvent également augmenter les symptômes.
Le diagnostic de la gale passe par l’examen de la peau, par un médecin ou un dermatologue. Le médecin utilisera un dermatoscope, une sorte de loupe permettant d’examiner la peau et de détecter les parasites, leurs œufs et les larves.
Le test à l’encre de Chine permet de visualiser la présence des sillons si ces derniers retiennent l’encre après le lavage à l’alcool.
Des examens parasitologiques de la peau peuvent également être effectués pour diagnostiquer la gale.
J’informe mon médecin de la présence de gale ou de démangeaisons parmi mon entourage.
Si le diagnostic de la gale est confirmé et que je suis un adulte, mon médecin peut me prescrire des examens pour détecter d’éventuelles infections sexuellement transmissibles.
Complications de la gale
En cas de traitement non ou mal conduit, le parasite de la gale peut se reproduire et passer d’une forme commune à une forme profuse.
De plus, les lésions peuvent évoluer vers une forme ressemblant à l’eczéma. Enfin, les lésions de grattage peuvent se surinfecter.
C’est pourquoi il est essentiel de diagnostiquer et traiter rapidement la gale.
Combien de temps dure la gale ?
Combien de temps vit la gale dans les tissus ?
La femelle du sarcopte est la seule responsable des lésions de la gale. Elle vit en moyenne 1 mois et pond quotidiennement 2 à 3 œufs après sa fécondation.
La fécondation se fait sur la peau de l’hôte après la contamination. La femelle fécondée entre dans l’épiderme et creuse des sillons. Elle pond alors dans la couche cornée de l’épiderme et les œufs éclosent en 3 à 5 jours. Deux à trois semaines après, les larves deviennent adultes et prêtes à recommencer le cycle.
De son côté, le mâle meurt après la fécondation.
En quelques semaines, les parasites peuvent passer d’une dizaine à plusieurs centaines, transformant la gale commune en gale profuse.
Traitement de la gale
Le traitement peut être traité à domicile grâce à divers traitements :
- Le traitement local : par l’application d’un produit scabicide sur l’ensemble du corps (sauf le visage)
- Le traitement par voie orale : par la prise de comprimés d’ivermectine, souvent proposés en première intention, sauf chez l’enfant de moins de 15kg
Si je suis un traitement pour la gale, mes proches doivent être traités en parallèle pour éviter une ré-infestation, même s’ils n’ont pas encore de symptômes (la période d’incubation peut durer plusieurs semaines). De plus, le linge doit être lavé à chaud.
Un traitement mal conduit ou incomplet expose à une ré-infestation et à une propagation du parasite.
En revanche, un traitement bien suivi permet une éradication de la gale commune et la fin des démangeaisons environ 2 semaines après la fin du traitement. Au-delà de 15 jours, si je ressens toujours des symptômes de la gale, le parasite peut être encore présent.
En cas de doute, je peux consulter un médecin partenaire MEDADOM.
Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :