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Transmission et prévention de l’hépatite B
Comment reconnaître l'hépatite B ?

L’hépatite B est une maladie d’origine virale, entraînant une infection du foie. Le plus souvent, l’infection reste aiguë et disparaît spontanément en moins de 6 mois.

Mais parfois, l’hépatite B devient chronique et peut entraîner des complications hépatiques sur le long-terme, telle qu’une cirrhose.

L’hépatite B chronique n’a pas de traitement mais peut être prévenue par le vaccin anti-hépatite B, efficace dans plus de 90% des cas.

En France métropolitaine, 135 706 adultes vivaient avec une hépatite B chronique en 2016. Dans le monde, ce sont 257 millions de personnes.

Qu’est-ce-que l’hépatite B ?

 

Définition de l’hépatite B

Une hépatite est une inflammation du foie. Dans le cas de l’hépatite B, l’inflammation est provoquée par une infection virale : le virus de l’hépatite B (VHB).

L’infection engendre alors des lésions aiguës du foie et des dysfonctionnements hépatiques. À cette étape-là, il s’agit de l’hépatite B aiguë, qui régresse spontanément dans les six mois chez la majorité des patients.

L’hépatite B peut également devenir chronique dans 2 à 10% des cas et entraîner des complications allant jusqu’à la cirrhose du foie.

 

 

Symptômes de l’hépatite B


L’hépatite B aiguë provoque fréquemment peu ou pas de symptômes et passe inaperçue. Lorsqu’il y en a, les symptômes peuvent évoquer une grippe : 

  • Je perds l’appétit, voire du poids
  • Je présente des troubles digestifs
  • J’ai des nausées, voire des vomissements
  • Je suis fatigué
  • J’ai de la fièvre

L’hépatite B peut également entraîner des symptômes peu évocateurs :

  • Des maux de tête
  • Des troubles de l’humeur et de l’anxiété
  • Des troubles du sommeil

D’autres symptômes plus spécifiques de l’infection du foie peuvent également se manifester en cas d’hépatite B, comme un ictère (une « jaunisse »), des démangeaisons (prurit), des urines foncées et des selles décolorées.

Les symptômes se manifestent en moyenne 2 à 3 mois après l’infection, mais la période d’incubation varie de 30 à 180 jours.


 

 

Transmission et dépistage de l’hépatite B

 

Comment attrape-t-on l’hépatite B ?

L'hépatite B peut s'attraper lors d'un tatouage dans des conditions d'hygiène douteuses

Le virus de l’hépatite B (VHB) est transmissible par la plupart des fluides et sécrétions biologiques (dont sperme, sécrétions vaginales). Dans la majorité des cas, le virus de l’hépatite B se transmet donc par le sang et par contact sexuel. Contrairement à d’autres virus de l’hépatite, le VHB ne se transmet pas par l’eau ou par les aliments souillés (contamination féco-orale).

La transmission peut se faire par contact direct ou indirect, par l’intermédiaire d’un objet contaminé (comme une aiguille ou un objet de toilette sur lequel du sang est présent). Le virus peut rester infectant jusqu’à 1 semaine dans l’environnement.

Les principales voies de transmission du virus de l’hépatite B dans le Monde sont :

  • L’accouchement, avec une transmission de la mère à l’enfant
  • Les injections avec des aiguilles souillées, notamment dans le cadre de la toxicomanie
  • Les rapports sexuels : l’hépatite B est considérée comme une infection sexuellement transmissible (IST)
  • Les transfusions à risques : de plus en plus rares, grâce aux précautions prises lors des dons de sang

En France, les rapports sexuels non-protégés, l’usage de drogues et la réalisation de piercing et tatouages ne respectant pas les règles d’hygiène sont autant de risques de contracter le virus de l’hépatite B.

Selon l’Institut Pasteur, le virus de l’hépatite B serait « 50 à 100 fois plus infectieux que celui du SIDA ». L’hépatite B est donc une pathologie extrêmement contagieuse.

 

 

Dépistage et diagnostic de l’hépatite B


Pour diagnostiquer la présence du virus de l’hépatite B dans l’organisme, une simple prise de sang suffit. En effet, le virus présente une protéine, l’antigène HBs (AgHBs), détectable dans le sang en cas d’infection.

La prise de sang m’est prescrite par un médecin et ne nécessite pas que je sois à jeun. Elle se réalise dans n’importe quel laboratoire d’analyses médicales ou gratuitement dans un CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des IST).

La prise de sang révèlera si j’ai été en contact ou non avec le virus, et si c’est le cas, si je suis guéri, immunisé ou encore porteur et contagieux.

Le dépistage de l’hépatite B est essentiel si :

  • Je suis usager de drogue injectable
  • Je travaille dans le domaine de la santé et suis en contact direct avec des patients ou leurs fluides biologiques
  • Je travaille avec de jeunes enfants
  • J’ai vécu dans une région où l’hépatite B est très fréquente (Afrique, Asie du Sud-Est) 
  • Je suis enceinte
  • Je donne mon sang
  • J’ai eu des rapports sexuels non protégés
  • J’ai fait un tatouage ou un piercing ne respectant pas les règles d’hygiène
  • Je vis avec une personne souffrant d’une hépatite B chronique
  • J’ai d’autres problèmes de santé, notamment si je souffre d’une infection au VIH ou au virus de l’hépatite C

Après un contact à risque, le dépistage n’est fiable que 3 mois plus tard car il faut 10 jours à 1 mois pour que la protéine virale apparaisse sur les analyses.

Le diagnostic de l’hépatite B aiguë repose sur la présence des antigènes viraux, ainsi que sur le dosage des marqueurs de santé du foie (transaminases, bilirubine…).

Si j’ai contracté l’hépatite B sur mon lieu de travail, ma maladie peut être reconnue comme maladie professionnelle. Je n’hésite pas à en parler à mon médecin.

 

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Prévenir et guérir de l’hépatite B ?


Evolution et complications de
l’hépatite B


Dans la majorité des cas, l’hépatite B régresse spontanément mais des complications existent.

Dans 1% des cas d’hépatite B aiguë, on parle d’hépatite B fulminante : les lésions du foie sont aussitôt sévères, engageant le pronostic vital du patient. Une greffe du foie en urgence est requise. 

L’hépatite B peut également devenir chronique, lorsque le virus perdure plus de 6 mois dans l’organisme. Le risque de passage en chronicité dépend de l’âge de contraction du virus :

  • 5% des patients infectés à l’âge adulte
  • 20 à 30% des patients infectés durant leur enfance
  • 80 à 90% pour une infection à la naissance

Dans le but de protéger l’organisme, le système immunitaire détruit les cellules du foie (hépatocytes) infectées par le virus de l’hépatite B. A force de destruction et de cicatrisation du tissu hépatique, une fibrose puis une cirrhose ou un cancer du foie peuvent se développer. Un traitement et un suivi au long-terme est donc nécessaire en cas d’hépatite chronique.

En cas d’hépatite B chronique, les patients n’ont pas de symptômes avant de développer les complications les plus graves (cirrhose ou cancer du foie), mais peuvent contaminer leur entourage. C’est pourquoi le dépistage est essentiel.

Le risque de développer une hépatite fulminante ou une cirrhose (en cas d’hépatite chronique) est augmenté en cas de co-infection avec le virus de l’hépatite D.

 


Peut-on guérir de l’hépatite B ?

 

Dans 90% des cas environ, on guérit spontanément d’une hépatite B aiguë. Il n’y a pas de traitement spécifique et aucun médicament ne doit être pris sans avis médical, sous peine d’aggraver les lésions du foie. La consommation d’alcool est interdite pour les mêmes raisons. 

Enfin, des mesures de prévention doivent être prises pour éviter la transmission durant cette phase où le patient est contagieux.

Pour évaluer la guérison, on réalise une prise de sang : celle-ci montre une disparition de l’antigène HBs (la protéine du virus) et l’apparition de l’anticorps anti-HBs.

En revanche, on ne guérit jamais vraiment d’une hépatite B chronique. On peut toutefois ralentir la progression des lésions du foie pour retarder l’apparition des complications et réduire le risque de transmission.

Différents traitements existent selon les situations :

  • Un traitement antiviral pour ralentir voire arrêter la réplication du virus de l’hépatite B, mais celui-ci est toujours présent dans l’organisme
  • Une transplantation du foie en cas de cirrhose

Si mon système immunitaire est affaibli (autre infection, immunodéficience acquise, traitement immunosuppresseur), le contrôle de l’infection peut être compromis. C’est pourquoi il est nécessaire de toujours avertir les soignants de ma situation, lorsque ceux-ci me proposent un traitement.

En cas d’hépatite B chronique, je protège mon foie pour limiter le risque de complications :

  • J’arrête de consommer de l’alcool
  • J’arrête de fumer
  • Si je suis en surpoids, je me fais accompagner pour perdre du poids
  • Je surveille régulièrement ma glycémie et le taux de graisses dans le sang
  • Je ne m’automédique pas, en particulier avec du paracétamol (toxique pour le foie)
  • Je me fais vacciner contre l’hépatite A

 

 

Prévenir l’hépatite B 

Le vaccin empêche la transmission du virus de l’hépatite B


Le
vaccin contre l’hépatite B

Le vaccin contre le virus de l’hépatite B est la mesure la plus fiable pour se protéger : le vaccin protège à plus de 90% contre la maladie, même 10 ans après l’injection. Depuis 2018, elle est obligatoire chez tous les enfants.

Les adultes peuvent également se faire vacciner, a fortiori en cas de risques professionnels (personnel soignant, encadrement d’enfants…).

 

Les autres moyens de prévention contre l’hépatite B

Le virus de l’hépatite B étant transmis principalement par le sang et les contacts sexuels, je peux limiter les risques de transmission en suivant ces quelques conseils :

  • J’utilise un préservatif lors des rapports sexuels
  • Je ne partage par les objets d’hygiène pouvant être porteurs de sang
  • Je ne partage pas de matériel d’injection
  • Si je souhaite un tatouage ou un piercing, celui-ci doit être réalisé avec du matériel stérile, à usage unique

Si j’ai été exposé à un liquide biologique d’une personne porteuse du virus de l’hépatite B de manière accidentelle, il m’est recommandé de :

  • Laver à l’eau et au savon, rincer abondamment et désinfecter la zone de contact
  • Me rendre le plus rapidement possible aux urgences afin de mettre en place un suivi, et éventuellement des mesures de prévention

Pas de médecin disponible ? Pensez à la téléconsultation via une cabine ou une borne !
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé


Sources :