Migraine et nausée : comment reconnaître une crise et la soulager ?
Skip to main content

Migraine et nausée : signes à surveiller et traitements possibles

Maux de tête, nausées, parfois vomissements ou vertiges… Ces symptômes peuvent traduire une véritable crise de migraine.
Ce duo, migraine et nausée, touche de nombreuses personnes, souvent sans qu’elles en comprennent réellement la cause. Ces épisodes peuvent être si intenses qu’ils altèrent la concentration, le sommeil et la vie quotidienne.

Souvent, les nausées liées à la migraine résultent d’un déséquilibre neurologique complexe. Comprendre pourquoi elles apparaissent et comment les soulager est essentiel pour mieux vivre ces crises.

Dans cet article, découvrez les causes, les symptômes et les solutions efficaces pour calmer une migraine accompagnée de nausées, ainsi que les situations nécessitant une consultation médicale, en cabinet ou via la téléconsultation avec un médecin MEDADOM.

 

Découvrez nos autres articles :
Les symptômes de la nausée Les nausées de grossesse Sensation de nausée permanente Vertiges et nausées

 

Pourquoi la migraine donne-t-elle la nausée ?

 

Le lien entre migraine et nausée

Lors d'une crise, le cerveau subit une série de modifications neurologiques et vasculaires complexes.
La céphalée migraineuse est liée à la dilatation et à l'inflammation des vaisseaux cérébraux, notamment ceux des méninges à la surface du cerveau.

Ces modifications vasculaires sont provoquées par l'activation anormale du système trigéminovasculaire qui innerve les vaisseaux méningés. Cette activation entraîne la libération de CGRP (Calcitonin Gene-Related Peptide), des neuropeptides qui interviennent comme des "messagers de la douleur" et qui provoquent une stimulation nerveuse puissante.

L'hypothalamus ainsi que des neurones du tronc cérébral présentent également une activation anormale. Ces structures cérébrales contribuent au déclenchement, à l'amplification et à la persistance du message douloureux, ce qui explique l'apparition de nausées et parfois de omissements pendant la crise.

Les nausées et vomissements font partie des symptômes caractéristiques de la migraine. Ils s'accompagnent fréquemment d'une hypersensibilité à la lumière (photophobie), au bruit (phonophobie) et aux odeurs, qui rendent la crise encore plus douloureuse et éprouvante.

 

Quelles sont les zones du cerveau impliquées ?

Le cortex, l’hypothalamus et certaines structures du tronc cérébral participent à la fois à la gestion de la douleur et à la régulation digestive. Ces zones échangent en permanence des signaux nerveux qui influencent les sensations physiques et émotionnelles.

Ainsi, une perturbation dans ces échanges peut déclencher ou amplifier la douleur migraineuse et les nausées associées. Cette interaction complexe entre systèmes nerveux et vasculaire explique pourquoi le cerveau et l'estomac semblent "connectés" pendant une crise de migraine.

 

Quand la nausée précède ou accompagne la douleur

La migraine se manifeste par une crise qui dure de 4 à 72 heures en l'absence de traitement ou avec un traitement inefficace.

Les nausées, voire les vomissements, font partie des symptômes caractéristiques associés à la céphalée migraineuse.

Chez 20 à 30 % des migraineux, la crise est précédée ou accompagnée d'une aura, un trouble neurologique transitoire entièrement réversible. Lorsqu'une aura est présente, elle est accompagnée ou suivie dans les 60 minutes d'une céphalée.

Les nausées et les vomissements apparaissent généralement pendant la phase douloureuse de la crise.

 

Symptômes typiques : comment reconnaître une migraine avec nausée ?

Migraine et nausée

Quels sont les principaux signes ?

Avant ou pendant une crise de migraine, plusieurs signes typiques peuvent alerter. Voici les symptômes les plus courants, à reconnaître pour mieux réagir :

Maux de tête caractéristiques La douleur est localisée sur un seul côté du crâne dans environ 70 % des cas, mais peut aussi être bilatérale chez 30 % des patients. Elle présente un caractère pulsatile (sensation de sentir les battements du cœur dans la tête), peut s'étendre aux tempes ou derrière les yeux et s'aggrave typiquement lors d'une activité physique de routine (comme monter des escaliers).
Nausées Elles surviennent fréquemment avec ou sans vomissements et peuvent s’accompagner d’une sensation de vertige ou de déséquilibre, accentuant l’inconfort.
Hypersensibilité sensorielle La photophobie (sensibilité à la lumière) et la phonophobie (sensibilité au bruit) obligent souvent à s'isoler dans le calme et l'obscurité.
Troubles digestifs Certaines personnes ressentent des douleurs abdominales ou un mal au ventre pendant la crise, en lien avec le dérèglement du système nerveux et digestif.

 

Migraine avec ou sans aura

Chez 20 à 30 % des migraineux, la crise est précédée ou accompagnée d'une aura. Les symptômes se développent progressivement sur 5 minutes ou plus et peuvent durer de 5 à 60 minutes. L'aura est accompagnée ou suivie dans les 60 minutes d'une céphalée.

Lorsque l'aura est uniquement visuelle, on parle de migraine ophtalmique. Plus rarement, l'aura se manifeste par des engourdissements ou des picotements d'une main ou de la face ou encore des difficultés à trouver ses mots.

La migraine sans aura, plus fréquente, se manifeste sans avertissement préalable. Elle associe une céphalée aux caractéristiques décrites ci-dessus avec des nausées et/ou vomissements, et/ou une photophobie et phonophobie. Dans les deux cas, les symptômes peuvent être douloureux et invalidants.

 

Quelle est la durée et l'intensité des crises ?

Une crise de migraine dure de 4 à 72 heures en l'absence de traitement ou avec un traitement inefficace.

Chez la moitié des migraineux, la durée d'une crise est inférieure à 6 heures. Chez environ 15 % des patients, elle dépasse 24 heures.

La fréquence des crises varie de quelques épisodes par an à plusieurs par mois. Des facteurs comme le stress, la fatigue ou la déshydratation peuvent faciliter le déclenchement d'une nouvelle crise. Après la crise, une phase de récupération appelée postdrome peut laisser une sensation de lourdeur ou de fatigue pendant plusieurs heures.

 

Quelles sont les causes fréquentes d’une migraine accompagnée de nausées ?

 

Quels sont les facteurs physiologiques et hormonaux ?

Les causes physiques et hormonales sont parmi les plus fréquentes dans le déclenchement des migraines accompagnées de nausées. Elles varient d’une personne à l’autre et sont souvent liées à des changements dans le corps ou le mode de vie. Voici les plus courantes :

Variations hormonales Les fluctuations hormonales représentent le plus puissant des facteurs déclenchants de la migraine. Chez la femme, la chute du taux d'œstrogènes en fin de cycle peut entraîner une migraine dite cataméniale ou menstruelle qui apparaît entre deux jours avant le début des règles et trois jours après. La migraine cataméniale "pure" qui arrive exclusivement autour des règles reste rare (7 % des migraineuses).
Stress et anxiété Ces facteurs stimulent la production de cortisol, l’hormone du stress, perturbant le sommeil et augmentant la sensibilité du système nerveux. Cela rend le corps plus vulnérable aux crises.
Déshydratation Une consommation d'eau insuffisante fait partie des facteurs déclenchants. Boire suffisamment d'eau tout au long de la journée permet donc de limiter les risques.
Fatigue et sommeil  Une dette ou un excès de sommeil peuvent favoriser les crises. Il est ainsi recommandé d'avoir des horaires de lever et de coucher réguliers.

 

Quels sont les facteurs alimentaires ?

Certains aliments ou habitudes alimentaires peuvent faciliter le déclenchement de crises migraineuses :

  • Consommation d'aliments déclenchants : chocolat, charcuterie, alcool (vin blanc en particulier), café, tabac ;
  • Changements alimentaires : sauter un repas ou au contraire faire un repas trop copieux.

Les facteurs varient d'une personne à l'autre et peuvent changer au cours de la vie. Il est important d'identifier ses propres facteurs sans pour autant adopter de conduites d'évitement trop drastiques qui risqueraient de rendre encore plus sensible à tout changement.

 

Autres causes possibles

Les migraines ne proviennent pas toujours de facteurs hormonaux ou alimentaires. D’autres éléments du quotidien peuvent aussi déclencher ou aggraver les crises. Voici quelques exemples à connaître :

  • Stimuli sensoriels : exposition à une lumière intense ou clignotante, bruits importants, certaines odeurs fortes ;
  • Changements climatiques : chaleur ou froid intense, vent violent ;
  • Changements de rythme de vie.

Ces facteurs déclenchants sont inconstants chez une même personne et doivent parfois être associés pour provoquer une crise. L'identification puis l'éviction de certains de ces facteurs peut permettre une réduction de la fréquence des crises.

 

Migraine et nausée : quand ces symptômes s’aggravent

 

Migraine, nausée, fatigue : un trio fréquent

La fatigue et les troubles du sommeil sont des facteurs déclenchants reconnus de la migraine. Une dette de sommeil ou au contraire un excès de sommeil peuvent en effet faciliter l’apparition de crises. Le manque de repos peut également rendre le corps plus vulnérable aux autres facteurs déclenchants.

Un sommeil régulier et suffisant est l'une des mesures préventives régulièrement conseillées. Il est recommandé d'avoir des horaires de lever et de coucher réguliers. Des techniques de relaxation peuvent aussi être employées pour aider à réduire la fréquence des crises, notamment lorsque le stress est présent.

Entre chaque crise, la rémission des symptômes est totale. Cependant, il n’est pas rare que les crises sévères soient suivies de quelques jours de fatigue.

 

Quand consulter un médecin ?

En cas de nausées ou vomissements au cours d'un épisode de migraine connue, il convient d'appliquer les mesures habituelles et de surveiller l'évolution.

Consulter le médecin traitant dans les jours qui viennent si :

  • Les crises surviennent plus de 2 fois par mois.
  • Les crises durent plus de 8 heures malgré le traitement.
  • Les traitements habituels deviennent inefficaces ou doivent être pris plus de 8 jours par mois.
  • Les vomissements persistent plus de 2 jours malgré les mesures et les médicaments.
  • D'autres symptômes apparaissent : fièvre, fatigue persistante, perte de poids inexpliquée, douleurs inhabituelles.
  • Les nausées ou les vomissements semblent provoqués par un médicament.
  • Il s'agit d'une première crise ou la crise est différente des précédentes.

 

Consulter le médecin dans la journée si :

  • Présence de signes de déshydratation : soif intense, bouche sèche, yeux cernés, manque de réactivité, urines en faible quantité et foncées.
  • Personne âgée présentant nausées/vomissements et diarrhée.
  • Système immunitaire affaibli (cancer, traitement immunosuppresseur, infection à VIH).

Appeler le 15 ou le 112 immédiatement s'il y a présence de :

  • Vomissements accompagnés d'une raideur de la nuque, de maux de tête intenses ou de troubles de la conscience.
  • Douleurs abdominales intenses, ventre dur et gonflé avec arrêt des gaz.
  • Nausées associées à des douleurs dans la poitrine.
  • Vomissements après un traumatisme crânien.
  • Suspicion d'intoxication grave.
  • Mal de tête brutal et très intense, différent des migraines habituelles.

Un traitement de fond peut être envisagé par le médecin si les crises sont fréquentes (au moins 2 par mois), qu’elles sont longues et intenses ou en cas d’utilisation de traitements de crise plus de 8 jours par mois depuis plus de 3 mois.

 

Que faire en cas de migraine avec nausée ?

 

Les gestes immédiats pour calmer la crise

Lorsqu’une migraine s’accompagne de nausées, certains gestes simples peuvent aider à soulager les symptômes plus rapidement. L’objectif est de réduire les stimuli extérieurs et d’apaiser le corps :

  • S’isoler dans une pièce calme et sombre : cela permet de diminuer la stimulation lumineuse et sonore, car la photophobie (sensibilité à la lumière) et la phonophobie (sensibilité au bruit) aggravent souvent l'inconfort pendant la crise.
  • S’allonger et fermer les yeux : une position allongée, la tête légèrement surélevée, aide à détendre les muscles et favorise la circulation sanguine cérébrale.
  • Boire de petites gorgées d’eau : l’hydratation est essentielle, car la déshydratation peut renforcer les maux de tête et les nausées. Boire lentement aide à ne pas provoquer de vomissement.
  • Éviter les écrans et les fortes lumières : réduire la lumière bleue et les bruits permet au cerveau de se reposer et diminue l’intensité de la migraine.

 

Comment soulager naturellement la migraine et la nausée ?

Avant de recourir à un traitement médicamenteux, certains remèdes naturels peuvent aider à atténuer la douleur et les nausées liées à la migraine. Ces solutions douces favorisent la détente du corps et du système nerveux :

Gingembre Il est consommé sous forme de tisane, de gélule ou même de poudre, il est reconnu pour ses propriétés anti-nauséeuses et digestives. Il peut réduire efficacement la sensation de haut-le-cœur pendant la crise.
Respiration profonde, méditation et relaxation Ces techniques aident à relâcher la pression nerveuse et à diminuer le stress, facteur fréquent de déclenchement des migraines.
Repos et environnement calme Un moment de repos dans le silence ou l’obscurité permet de réguler les signaux nerveux et de favoriser la récupération du corps après la crise.

 

Quels sont les médicaments possibles pour la migraine et la nausée ?

Lorsque les gestes simples et les remèdes naturels ne suffisent pas à calmer la crise, certains médicaments peuvent être utilisés pour soulager la douleur et les nausées. Il est toutefois important de demander l’avis d’un professionnel avant toute prise :

 

Liste de médicaments disponibles en automédication

Paracétamol Il a une efficacité modérée sur la douleur migraineuse et n'agit pas sur les signes annonciateurs de la crise. Il est moins efficace que les anti-inflammatoires.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Ibuprofène, kétoprofène, naproxène, diclofénac, indométacine. Ces médicaments sont plus efficaces que le paracétamol sur la douleur migraineuse. Ils doivent être pris le plus tôt possible en début de crise.

 

Il est recommandé avec ces médicaments de ne pas dépasser 5 jours de traitement consécutifs, et 8 jours de traitement par mois pour éviter les céphalées par abus médicamenteux. Ces médicaments ne doivent pas être associés entre eux, ni à l'aspirine.

 

Liste de médicaments disponibles en automédication

Triptans Destinés aux crises modérées à sévères, ou lorsque les AINS se révèlent inefficaces. Ces médicaments réduisent la dilatation des vaisseaux sanguins du cerveau à l'origine de la douleur migraineuse. Ils peuvent être associés aux AINS si nécessaire. Les triptans sont contre-indiqués en cas d’antécédent d'infarctus du myocarde ou d'angine de poitrine, d'accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore d’hypertension artérielle mal contrôlée.
Antiémétiques (médicaments contre les nausées) Ces médicaments atténuent la nausée et préviennent les vomissements. En raison de leurs effets indésirables potentiellement graves, leur usage est réservé aux nausées et vomissements qui peuvent être responsables de complications graves ou très gênantes. Ils ne doivent pas être utilisés systématiquement.

 

Un médecin en ligne via MEDADOM peut délivrer une ordonnance adaptée et vous guider sur le traitement le plus sûr.

 

Comment prévenir les migraines accompagnées de nausées ?

 

Hygiène de vie et prévention

Prendre soin de son hygiène de vie permet souvent de réduire la fréquence et l’intensité des migraines. Quelques habitudes simples peuvent faire une réelle différence :

  • Sommeil régulier : dormir suffisamment, à heures fixes, aide le cerveau à se reposer et à limiter les crises liées à la fatigue ou au stress. Éviter le manque ou l'excès de sommeil qui sont tous deux des facteurs déclenchants.
  • Hydratation : boire environ 1,5 à 2 litres d’eau par jour évite la déshydratation, un facteur fréquent de déclenchement des migraines.
  • Activité physique douce : la marche, le yoga ou la natation stimulent la circulation sanguine et favorisent la détente musculaire sans effort excessif.
  • Alimentation équilibrée et gestion du stress : éviter les aliments connus pour être des déclencheurs (vin, chocolat, charcuterie, café) et pratiquer des techniques de relaxation comme la méditation ou la respiration profonde peut aider à prévenir les crises.

 

Tenir un carnet de crises

Garder une trace de vos crises est un moyen simple et efficace pour mieux comprendre votre migraine. En notant certains éléments, vous pouvez repérer des schémas récurrents et agir sur les causes possibles :

  • Heure et durée : noter quand la migraine débute et combien de temps elle dure aide à repérer les moments de la journée ou de la semaine les plus à risque.
  • Intensité de la douleur : évaluer la douleur sur une échelle de 1 à 10 permet de suivre son évolution dans le temps.
  • Aliments consommés : certains repas ou aliments peuvent déclencher des crises, comme le chocolat, le vin ou le fromage.
  • Niveau de stress et sommeil : indiquer la qualité du sommeil et les périodes de tension aide à identifier le lien entre stress, fatigue et migraines.
  • Cycle menstruel (lien avec les règles).
  • Autres symptômes : noter la présence de nausées, vertiges ou vomissements pour adapter le traitement.

Cette méthode permet d’identifier les facteurs déclencheurs personnels et de mieux collaborer avec votre médecin pour adapter le suivi et le traitement.

 

À retenir : migraine et nausée, un duo fréquent mais gérable

 

  • La migraine résulte d'une excitabilité neuronale anormale liée à une prédisposition génétique et à des facteurs environnementaux. Les nausées et les vomissements font partie intégrante des symptômes caractéristiques de la crise migraineuse.

  • Une crise de migraine dure de 4 à 72 heures en l'absence de traitement ou avec un traitement inefficace. La douleur est pulsatile (sensation de battements du cœur), le plus souvent unilatérale (70 % des cas) mais peut être bilatérale (30 %).

  • Les causes des migraines accompagnées de nausées sont multiples : variations hormonales, stress, déshydratation, sommeil irrégulier, alimentation, etc.

  • Le traitement doit être pris le plus tôt possible dès l'apparition des premiers symptômes pour limiter la sévérité et la durée de la crise.

  • En cas de crise, il est conseillé de s’isoler dans une pièce calme et sombre, se s’allonger et de fermer les yeux et de boire de petites gorgées d’eau régulièrement.

  • Différents traitements et remèdes naturels existent pour soulager les crises, notamment le gingembre, la méditation, le repos et la prise de médicaments sur avis médical.

 

 

 

Sources :