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Spondylarthrite ankylosante : comment la détecter et la soulager ?
Plus qu'une arthrite

La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire articulaire chronique. D’origine auto-immune, la spondylarthrite présente une forte prédisposition génétique.

Caractérisée par des douleurs lombaires, la spondylarthrite ankylosante évolue par poussées douloureuses, pouvant générer des handicaps à long-terme.


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Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?


Définition de la
spondylarthrite ankylosante


La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire chronique qui touche les articulations, en particulier celles du squelette axial (des vertèbres et entre le bassin et la colonne vertébrale). 

Elle se caractérise par des phases de poussées douloureuses entrecoupées de périodes d’accalmie. D’origine auto-immune, son évolution est lente et peut conduire à des handicaps, mais ne met pas en jeu le pronostic vital. Prévenir les complications et soulager les symptômes est toutefois possible grâce à des traitements, et l’évolution en ankylose est devenue rare aujourd’hui.

La spondylarthrite est également nommée « spondyloarthrite », « spondylarthropathie » ou encore « pelvispondylite rhumatismale ».

La spondylarthrite ankylosante est le principal type de spondylarthrite (environ 50% des cas), mais il en existe d’autres :

  • Les rhumatismes psoriasiques
  • Les rhumatismes retrouvés dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique
  • Les arthrites réactionnelles

Ces différents types de spondylarthrites partagent plusieurs caractéristiques et il est parfois difficile de les différencier :

  • Il s’agit de rhumatismes inflammatoires chroniques
  • Certains symptômes sont similaires
  • Le terrain génétique est commun

La spondylarthrite ankylosante est la forme la plus caractéristique mais également la plus sévère, pouvant conduire à un enraidissement des zones touchées (ankylose).

En France, 0,35% de la population serait touché par une spondylarthrite, avec 1,5 fois plus d’hommes que de femmes et un déclenchement des symptômes avant 35 à 40 ans.

 

Causes de la spondylarthrite ankylosante 


Si les causes de la spondylarthrite ankylosantes restent encore inconnues, plusieurs facteurs favorisants ont toutefois été identifiés.


Les facteurs génétiques de la
spondylarthrite ankylosante

Une prédisposition génétique à la spondylarthrite ankylosante a été identifiée. En effet, 90% des personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante portent le gène HLA-B27, alors que celui est présent chez seulement 7 à 8% de la population caucasienne (et exceptionnel chez les sujets à peau noire). Néanmoins, présenter ce gène ne suffit pas à déclencher la maladie et il est possible d’en souffrir sans être porteur du gène.

Cela explique que chez 20% à 30% des patients atteints de spondylarthrite, on retrouve des formes familiales, avec des membres de la famille présentant des formes plus ou moins proches (psoriasis, entérocolopathie, spondylarthrite…).

Les spondylarthrites ankylosantes familiales héréditaires restent toutefois rares (10% des cas). 

Le mécanisme expliquant le lien entre le gène HLA-B27 et le déclenchement de la spondylarthrite ankylosante est encore mal connu. Plusieurs hypothèses ont été évoquées, avec notamment une réponse anormale du système immunitaire où ce dernier fabrique des anticorps contre lui-même. Cela pourrait être dû à une moindre tolérance à son propre organisme en cas d’infection bactérienne engendrée par le gène HLA-B27, favorisant son retournement contre lui-même.

 

Les facteurs environnementaux

La génétique ne suffit pas à expliquer le déclenchement de la spondylarthrite ankylosante puisqu’il est possible de présenter le gène HLA-B27 sans développer la maladie.

Des facteurs environnementaux ont alors été évoqués, mais restent au stade d’hypothèse :

  • Une infection bactérienne, pour laquelle les bactéries resteraient dans les cellules
  • Le tabac
  • La modification de la flore intestinale (microbiote)

 

 

Symptômes de la spondylarthrite ankylosante 

Le lumbago est un des premiers symptômes de la spondylarthrite ankylosante

 

Quels sont les premiers symptômes de la spondylarthrite ankylosante ?


La spondylarthrite ankylosante débute par une forte inflammation de la zone d'insertion des tendons et des ligaments dans l'os (enthèse). L’inflammation diminue progressivement en formant une cicatrice, d’abord fibreuse puis ossifiée. L’ossification est alors visible lors d’une radiographie et est appelée « enthésophyte ».

Il est possible que je souffre d’une spondylarthrite ankylosante si je vis les symptômes suivants :

  • J’ai des poussées de douleurs dans le bas du dos (« lumbago » ou « lombalgie ») depuis plus de 3 mois
  • Ces douleurs s’améliorent lorsque je pratique une activité physique mais ne disparaissent pas au repos
  • Les crises durent de quelques jours à quelques semaines puis se calment
  • J’ai des douleurs au niveau d’une fesse, des deux, ou de bien l’une puis de l’autre
  • Au niveau du bas de mon dos, mes mouvements sont limités lorsque j’essaye de me pencher sur le côté ou d’avant en arrière

Etant donné que la spondylarthrite ankylosante évolue par poussées douloureuses, je peux me dire qu’une fois les douleurs passées, je n’ai pas besoin de voir un médecin. Pourtant, il est essentiel de consulter afin de ne pas retarder la prise en charge médicale si :

  • Mes douleurs se déclenchent plutôt la nuit et me réveillent
  • J’ai des raideurs dans mes articulations au réveil et pendant plus d’une demi-heure
  • Mon talon (ou les deux) me fait mal le matin (tatalgie), mais la douleur se calme lorsque je marche
  • J’ai un doigt ou un orteil gonflé (« en saucisse »)
  • Je suis très fatigué

La spondylarthrite ankylosante peut plus rarement se manifester par des symptômes en dehors des articulations :

  • Mon œil est inflammé, rouge et douloureux (uvéite), la lumière me gêne (photophobie)
  • Je présente un psoriasis
  • J’ai mal au ventre et des diarrhées 


Comment détecter la spondylarthrite ankylosante
?


Grâce à l’évolution des techniques médicales, le diagnostic de la spondylarthrite ankylosante est aujourd’hui mieux réalisé, permettant une prise en charge précoce de la maladie.

Lors de la consultation médicale, mes symptômes permettront d’éclairer le médecin, qui m’examinera.

Des examens me seront alors prescrits :

  • Des analyses sanguines, pouvant mettre en évidence une inflammation, voire la présence d’anticorps dirigés vers mon organisme
  • Des radiographies de mon bassin et de ma colonne vertébrale, révélant ou non des atteintes articulaires

Si le diagnostic s’oriente vers la spondylarthrite ankylosante, un rhumatologue sera consulté. D’autres examens d’imagerie pourront alors être proposés (IRM, scanner, échographie), ainsi que la recherche du gène HLA-.

Enfin, si je souffre d’une spondylarthrite ankylosante, le médecin pourra me proposer une reconnaissance en affection de longue durée (ALD) afin de permettre une prise en charge des mes soins à 100% par la sécurité sociale.

Traitement de la spondylarthrite ankylosante

 

Evolution de la spondylarthrite ankylosante


Après de nombreuses années d’évolution intermittente de la spondylarthrite ankylosante, comme c’est le cas chez 65% des patients, les zones touchées peuvent se raidir à cause de l’ossification des enthèses et engendrer une ankylose.

L’objectif du traitement est de limiter cette évolution, mais également les symptômes, dont l’intensité n’est pas en lien avec le développement de l’ankylose.

L’évolution de la spondylarthrite ankylosante est imprévisible, mais certains signes au début de la maladie (dans les deux premières années) peuvent être en faveurs d’une évolution bénigne à long-terme :

  • Ma maladie s’est déclenchée après mes 16 ans
  • Mes hanches et les articulations de mes membres ne sont pas atteintes
  • Ma colonne vertébrale ne présente pas d’importante raideur
  • Les anti-inflammatoires sont efficaces

L’évolution de la spondylarthrite ankylosante varie également selon les patients, les formes mineures semblant être plus courantes chez les femmes.

Dans les cas les plus sévères, la spondylarthrite ankylosante peut entraîner :

  • Des crises de plus en plus fréquentes
  • Des symptômes qui persistent durant les phases de rémissions
  • Un enraidissement des articulations atteintes, voire une déformation et une gêne
  • Des fractures
  • Un dos voûté (cyphose dorsale)
  • Des troubles respiratoires
  • Une baisse de vision en cas d’atteinte de l’œil 

Ces dernières formes de la spondylarthrite ankylosante, les plus sévères, sont très rares.

 

Comment soulager la spondylarthrite ankylosante ?

Les anti-inflammatoires permettent de soulager la spondylarthrite ankylosante


L’un des premiers objectifs du traitement de la spondylarthrite ankylosante est de soulager les symptômes, et notamment la douleur liée à l’inflammation.

Le traitement des symptômes varie selon la forme et la sévérité de la maladie.

En première intention, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ont une bonne efficacité contre les douleurs, mais aussi sur les réveils nocturnes et la raideur articulaire au réveil. Ils sont efficaces dans plus de 70% des cas sur les douleurs lombaires au début de la maladie. Les AINS sont toutefois contre-indiqués dans certains cas (en cas d’ulcère gastro-duodénal par exemple) et ne doivent pas être pris sur des périodes trop longues.

D’autres antalgiques et des myorelaxants peuvent aider contre les douleurs de spondylarthrite ankylosante, en complément ou en substitution des AINS.

Les corticoïdes luttent également contre l’inflammation, soit par voie locale (en infiltration dans la zone douloureuse), soit par voie orale.

Le traitement symptomatique sera adapté tout au long du suivi médical pour une meilleure efficacité.



Comment soigner la spondylarthrite ankylosante ?


La spondylarthrite ankylosante requiert une prise en charge pluridisciplinaire et globale. L’objectif, au-delà de la diminution de la douleur et des symptômes, est d’éviter l’enraidissement et d’améliorer la qualité de vie du patient.

Les AINS ne suffisent pas toujours à enrayer la maladie. Dans 25 à 50% des cas, la spondylarthrite ankylosante reste active malgré ce traitement. En cas d’arrêt du traitement pendant une poussée, les douleurs reviennent généralement en moins de 48h.

D’autres traitements de fonds peuvent alors être proposés aux patients qui ne répondent pas, ou pas assez, aux AINS.

Par ailleurs, les antalgiques et les myorelaxants, en plus de leur effet sur les douleurs, peuvent faciliter la rééducation.

En plus du traitement prescrit par mon médecin pour la spondylarthrite ankylosante, des changements dans mon mode de vie pourront m’être indiqués :

  • Arrêter de fumer, le tabac favorisant la survenue de l’ankylose et d’autres complications et pouvant interagir avec le traitement
  • Pratiquer une activité physique régulière
  • Suivre une kinésithérapie et réaliser des exercices à mon domicile
  • Réaliser des soins de pédicurie-podologie (semelles orthopédiques par exemple)
  • Utiliser des appareillages (corser, béquilles…)
  • En cas de besoin, bénéficier d’un soutien psychologique

Enfin, la chirurgie peut être indiquée dans certains cas de spondylarthrite ankylosante, notamment en cas d’atteinte sévère d’une grosse articulation.


Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé


Sources :