Définition de l’uvéite de l’œil
L’uvéite est une inflammation de l’uvée, qui regroupe l’iris, les corps ciliaires et la choroïde. D’autres éléments peuvent aussi être concernés par l’inflammation, comme la rétine ou encore le nerf optique.
L’uvéite touche toutes les catégories de personnes et peut avoir de nombreuses causes. Selon la Haute Autorité de Santé, l’incidence des uvéites est de 17 à 52 pour 100 000, et leur prévalence de 38 à 284 pour 100 000. Les uvéites sont également à l’origine de 5% des cécités légales, c’est-à-dire d’une acuité visuelle inférieure à 1/20.
Encadré : Qu’est-ce que l’uvée ?
L’uvée représente la partie dite intermédiaire de l'œil. Localisée entre la rétine et l’enveloppe externe du globe oculaire, elle regroupe l’iris, le corps ciliaire et la choroïde. L’uvée joue 2 rôles essentiels : d’une part, la vascularisation de l'œil, et d’autre part l’absorption et l’adaptation à la lumière. Deux pathologies peuvent concerner l’uvée : l’uvéite, mais aussi le mélanome uvéal qui se caractérise par la formation d’une tumeur localisée au niveau de l’uvée.
L’uvéite, si elle touche rarement les êtres humains, est une affection que l’on rencontre également chez les animaux, notamment les chats. Elle peut dans ce cas avoir plusieurs causes (bactériennes, virales, parasitaires…) et nécessite une prise en charge rapide pour limiter les dommages oculaires que peut entraîner l’inflammation.
Quels sont les symptômes et causes de l’uvéite ?
L’uvéite est une inflammation de l'œil qui peut concerner plusieurs régions différentes de la zone oculaire. On distingue ainsi plusieurs types d’uvéites, chacune ayant leurs propres symptômes et caractéristiques :
Quels sont les différents types d’uvéites ?
Plusieurs types d’uvéites existent. En règle générale, le type d’uvéite le plus fréquemment rencontrée est l’uvéite antérieure :
Uvéite antérieure
Le premier type d’uvéite que l’on peut rencontrer est l’uvéite antérieure. Celle-ci touche principalement l’iris et ce que l’on appelle la chambre antérieure de l'œil, qui est représentée par l’espace situé entre l’iris et la cornée. Lorsque j’ai une uvéite antérieure, je peux constater que ma vision est inhabituelle. Le trouble peut aller d’une sensation de flou ou de brouillard à une baisse de l’acuité visuelle importante. Je peux aussi observer que mon œil est rouge, notamment autour de ma cornée.
Uvéite intermédiaire
Moins fréquentes, les uvéites intermédiaires se caractérisent par une inflammation du corps vitré, une substance transparente à la texture gélatineuse qui remplit la cavité oculaire en arrière du cristallin. En cas d’uvéite intermédiaire, les symptômes peuvent parfois passer inaperçus, compliquant de ce fait le diagnostic. S’il y a présence de signes, ceux-ci peuvent se manifester de la même façon que l’uvéite antérieure : oeil rouge, douleurs et perturbation de la vision.
Uvéite postérieure
Dernier type d’uvéite de l'œil que je peux avoir : les uvéites postérieures. Comme leur nom l’indique, celles-ci visent davantage le fond de l'œil, où se trouvent la rétine, les vaisseaux rétiniens ainsi que la choroïde, une des couches de la paroi du globe oculaire localisée entre la sclérotique à l'extérieur et la rétine à l'intérieur.
Lorsque j’ai une uvéite postérieure, le symptôme le plus distinctif de ce type d’uvéite est la baisse de la vision. Je peux de plus observer un œdème, situé au niveau de la tête de mon nerf optique. Cette affection est appelée papillite.
Les uvéites peuvent être également mixtes, c’est-à-dire concerner plusieurs régions de l'œil à la fois. On les caractérise en fonction de leur durée et de la fréquence de récidive. Je peux dans ce cas avoir une uvéite aiguë, récidivante, chronique ou encore isolée. L’uvéite est estimée comme isolée lorsqu’elle est active pendant moins de 3 mois, et chronique lorsqu’elle se prolonge plus de 3 mois. Le mot uvéite aiguë est réservé aux uvéites à début brutal et d’évolution limitée. On parle enfin d’uvéite récidivante quand les épisodes d’uvéites sont entrecoupés de périodes de rémission de plus de 3 mois sans mise en place de traitement. Enfin, l’uvéite est également considérée comme chronique si elle rechute moins de 3 mois après l’arrêt du traitement.
Quelles sont les causes des uvéites ?
Les causes des uvéites sont multiples. La Haute Autorité de Santé estime que près de 60 causes peuvent être identifiées dans l’apparition d’uvéites. Parmi elles, on peut distinguer les causes principales suivantes :
- Origine infectieuse : certaines uvéites peuvent avoir une cause infectieuse. Les virus les plus fréquemment rencontrés sont ceux de la famille des herpès, ainsi que le virus de la toxoplasmose qui est l’une des causes les plus courantes de l’uvéite postérieure.
- Cause médicamenteuse : d’autres uvéites apparaissent également après la prise d’un médicament spécifique, en particulier dans le cadre d’une maladie chronique. Les médicaments généralement incriminés sont ceux de la famille des antibiotiques, ainsi que certains traitements préconisés en cas de cancer.
- Origine auto-immune : dans certains cas, les uvéites surviennent lorsque j’ai une maladie auto-immune. Je suis notamment plus à risque si j’ai une spondylarthrite ankylosante, la maladie de Crohn ou encore la maladie de Behçet.
Enfin, je peux aussi avoir une uvéite idiopathique, c’est-à-dire qu’aucune cause spécifique n’a été déterminée après la réalisation des examens conseillés par mon médecin.
Quelles sont les complications possibles de l’uvéite ?
En l’absence de traitement ou de traitement inadapté, l’uvéite peut engendrer de nombreuses aggravations. En premier lieu, elle peut conduire à une perte visuelle profonde et irréversible notamment si l’uvéite n’a pas été diagnostiquée. D’autres complications peuvent également apparaître comme une cataracte, un glaucome, un décollement de la rétine ou encore un œdème maculaire cystoïde. L’uvéite non identifiée ou non traitée peut parallèlement mener à une hypotonie, c’est-à-dire à une diminution de la pression intraoculaire qui peut ici aussi aboutir à un déclin de la vision.
Quel traitement suivre en cas d’uvéite de l'œil ?
L’uvéite de l’œil est une inflammation qui doit être prise en charge rapidement pour limiter au maximum le risque de complications, notamment la baisse de l’acuité visuelle :
Diagnostic de l’uvéite
Dès les premiers symptômes d’uvéite, il m’est conseillé de consulter rapidement un médecin afin qu’il puisse m’orienter vers un ophtalmologiste. Celui-ci réalisera en premier lieu une mesure de mon acuité visuelle ainsi qu’un examen clinique visant à évaluer quels organes de l'œil sont atteints par l’inflammation. Cet examen me permettra de recevoir un diagnostic précis du type d’uvéite dont je souffre et l’adaptation du traitement. Un OCT (Tomographie en Cohérence Optique), une tonométrie ainsi qu’une angiographie peuvent aussi être effectués en complément pour obtenir une vue globale de mon système visuel.
Le médecin s’attachera également à rechercher la cause d’apparition de mon uvéite au moyen d’un questionnaire ciblé.
Quel traitement de l’uvéite ?
Une fois le diagnostic de l’uvéite de l'œil posé, le traitement a pour objectif essentiel de maintenir une fonction visuelle optimale et de prévenir le risque de complications. Le traitement dépendra du type d’uvéite dont je souffre et de son degré de gravité. Le traitement doit aussi me permettre de supprimer l’inflammation de mon œil et de réduire les douleurs. Le traitement de l’uvéite de l'œil repose principalement sur l’administration de médicaments ciblés. 4 types de produits sont conseillés :
Collyres mydriatiques
Au quotidien, l’utilisation de collyres me permettra de calmer les éventuelles douleurs ainsi que la sensibilité à la lumière. Ils peuvent en revanche troubler ma vision de façon temporaire.
Corticostéroïdes sous forme de collyres, comprimés ou injection
Si j’ai une uvéite de type antérieur, le traitement consistera généralement à utiliser des collyres formulés à base de corticostéroïdes, notamment au début de la prise en charge. Ils seront ensuite administrés “en entretien” et plus espacés dans le temps. Les corticostéroïdes ont pour rôle de limiter l’irritation ainsi que les éventuels gonflements de l'œil. Si l’inflammation concerne l’humeur vitrée, la choroïde ou encore la rétine, je peux me voir prescrire des corticostéroïdes sous forme de comprimés oraux ou sous forme d’injection. Des médicaments immunosuppresseurs peuvent être conseillés en complément.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
Contre les irritations et éventuels gonflements causés par l’uvéite, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont également conseillés dans certains cas et en l’absence de contre-indications sur avis médical.
Antibiotiques
Pour finir, dans le cas où mon uvéite a une cause infectieuse, un traitement à base d’antibiotiques sera généralement préconisé en fonction de l’identification du pathogène incriminé (virus ou bactérie).
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Sources :
- Haute Autorité de Santé. Uvéites Chroniques Non Infectieuses de l’enfant et de l’adulte. Publié en mai 2020. Accès : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-05/pnds_ucni.pdf
- Le Figaro Santé. Uvéite. Accès : https://sante.lefigaro.fr/sante/maladie/uveite/generalites-quest-ce-que-cest
- Centre Hospitalier de Lyon. Uvéite. Mis à jour le 04 août 2021. Accès : https://www.chu-lyon.fr/uveite
- Cabinet d’Ophtalmologie des Flandres. Uvéite. Accès : https://www.cof.fr/urgences-et-infections/uveite