Augmentation du nombre de cas de cancers chez les moins de 50 ans ?

L'augmentation importante des cas de cancers chez les moins de 50 ans suscite des inquiétudes au sein de la communauté médicale et du grand public. Selon les données récentes de l'étude Global Burden of Disease  et d'autres recherches, l'incidence des cancers chez les adultes jeunes a presque doublé au cours des trois dernières décennies. Cette tendance mondiale affecte particulièrement les pays développés et se traduit par une hausse significative des décès dus au cancer dans cette tranche d'âge. Plusieurs facteurs, tels que les habitudes alimentaires, la consommation d'alcool et de tabac, ainsi que d'autres risques environnementaux et génétiques, semblent jouer un rôle dans cette épidémie.

 

 

Comment évolue le nombre de cas de cancers chez les moins de 50 ans ? 

Au niveau mondial 

Entre 1990 et 2019, l'incidence des cancers à début précoce a augmenté de 79,1 % à l'échelle mondiale. Les types de cancers les plus fréquents chez les jeunes adultes incluent les cancers du sein, de la trachée, des bronches et des poumons, de l'estomac et colorectal.

Parmi ceux-ci, les cancers gastro-intestinaux connaissent une flambée particulièrement notable. Par exemple, les cancers colorectaux sont devenus une cause majeure de mortalité chez les hommes et les femmes de moins de 50 ans. En parallèle, certains cancers comme ceux du nasopharynx et de la prostate montrent les taux de croissance les plus rapides.

Quel est l'impact démographique et géographique ? 

L'augmentation des cancers précoces est particulièrement marquée dans les régions à indice sociodémographique moyen à élevé.

En effet, la morbidité des cancers précoces augmente avec l'indice sociodémographique, tandis que le taux de mortalité diminue lorsque celui-ci est très élevé. Cette relation suggère que les pays en développement et les pays émergents sont de plus en plus touchés, bien que les taux de survie s'améliorent grâce à une meilleure accessibilité aux soins de santé.

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Quels sont les facteurs de risque de survenue d'un cancer avant l'âge de 50 ans ? 

Habitudes alimentaires et mode de vie

Les habitudes alimentaires jouent un rôle clé dans l'augmentation des cancers chez les jeunes adultes. Une alimentation riche en viande rouge, pauvre en fruits, riche en sodium et faible en lait a été identifiée comme un facteur de risque majeur.

De plus, la consommation excessive d'alcool et l'utilisation du tabac contribuent de manière significative à la hausse des cancers précoces. Ces comportements, adoptés souvent dès l'adolescence, augmentent le risque de développer des cancers à un âge plus jeune.

Obésité et manque d'activité physique 

L'obésité est un autre facteur de risque important. On entend de plus en plus fréquemment le terme "épidémie d'obésité". Le phénomène a démarré dans les années 1990. Le surpoids et l'obésité sont liés à plusieurs types de cancers, notamment les cancers gastro-intestinaux.

Le manque d'activité physique exacerbe ce problème, car un mode de vie sédentaire augmente également le risque de cancers.

Exposition environnementale à des substances cancérogènes 

Les théories sur l'apparition de nouveaux cancérogènes incluent l'exposition à des produits chimiques, des microplastiques et la pollution de l'air. Les aliments ultra-transformés ont également été cités comme possibles coupables, bien que les données à ce sujet restent limitées. Ces expositions environnementales, combinées à des facteurs de risque traditionnels, peuvent contribuer à l'augmentation des cancers chez les jeunes.

Que faire pour lutter contre la survenue de cancers chez les adultes de moins de 50 ans ? 

Importance du dépistage précoce  

En France, plusieurs types de cancers peuvent être dépistés de manière systématique, permettant ainsi une détection précoce et une meilleure prise en charge. Le dépistage organisé concerne principalement trois cancers :

• Cancer du sein : Le dépistage mammographique est proposé aux femmes âgées de 50 à 74 ans tous les deux ans. Ce test consiste en une mammographie, qui permet de détecter d'éventuelles anomalies avant l'apparition de symptômes. La mammographie est actuellement la méthode la plus efficace pour réduire la mortalité due au cancer du sein en détectant des tumeurs à un stade précoce.

• Cancer colorectal : Le dépistage est proposé aux hommes et aux femmes âgés de 50 à 74 ans tous les deux ans. Il s'agit d'un test immunologique qui détecte la présence de sang dans les selles, un signe possible de polypes ou de cancers. En cas de résultat positif, une coloscopie est réalisée pour confirmer le diagnostic et retirer les éventuels polypes précancéreux.

• Cancer du col de l'utérus : Les femmes âgées de 25 à 65 ans sont invitées à réaliser un frottis cervico-utérin tous les trois ans après deux premiers frottis normaux effectués à un an d'intervalle. Ce test permet de détecter les lésions précancéreuses causées par le papillomavirus humain (HPV) et de les traiter avant qu'elles n'évoluent en cancer.

Ces programmes de dépistage sont essentiels pour réduire la mortalité par cancer en permettant une intervention précoce et efficace.

Sensibilisation et éducation 

Sensibiliser le public aux symptômes précoces du cancer et encourager des consultations médicales en cas de doute peut également aider à réduire la charge de la maladie. Des campagnes de sensibilisation peuvent aider à dissiper les idées fausses et à promouvoir des comportements sains.

Promouvoir un mode de vie sain 

Adopter une alimentation équilibrée constitue une première étape. Il est recommandé de consommer une grande variété de fruits et légumes, riches en vitamines, minéraux et antioxydants, qui aident à protéger les cellules des dommages. Réduire la consommation de viande rouge et de produits transformés, riches en graisses saturées et en sodium, est également bénéfique. 

Limiter la consommation d'alcool et de tabac est tout aussi important. L'alcool est un facteur de risque bien établi pour plusieurs cancers, notamment ceux du foie, de l'œsophage, de la bouche et du sein. Le tabac, quant à lui, est l'une des principales causes de cancers dans le monde, affectant principalement les poumons, mais aussi d'autres organes tels que la bouche, la gorge, le pancréas et la vessie.

L'activité physique régulière joue un rôle clé dans la prévention des cancers. Elle aide à maintenir un poids santé, réduit les niveaux d'hormones liées au cancer, renforce le système immunitaire et améliore la digestion. Les experts recommandent au moins 150 minutes d'exercice modéré ou 75 minutes d'exercice intense par semaine.

Enfin, la gestion du poids est cruciale. L'obésité est un facteur de risque majeur pour plusieurs cancers, y compris ceux du sein, de l'utérus, du foie et du rein. Adopter des habitudes alimentaires saines et maintenir une activité physique régulière sont les meilleures stratégies pour prévenir l'obésité et, par conséquent, réduire le risque de cancers précoces.

Promouvoir ces comportements sains dès le plus jeune âge peut avoir un impact significatif sur la santé à long terme et contribuer à diminuer la prévalence des cancers chez les moins de 50 ans.

Sources :

• Zhao et al. Global trends in incidence, death, burden and risk factors of early-onset cancer from 1990 to 2019. BMJ Oncology. Décembre 2023.