Grand âge : tout faire pour maintenir l'autonomie
Agir pour maintenir l'autonomie
Un constat simple : de plus en plus de personnes dépendantes
Une société dont la démographie évolue rapidement. À noter que l'autonomie concerne également les personnes en situation de handicap.
Le gouvernement est parti d'un double constat simple :
- l'espérance de vie augmente et la population vieillit : 1/4 de la population française a plus de 60 ans selon Santé Publique France,
- 20 millions de Français seraient affectés par une maladie chronique selon l'étude de ComPaRE.
Ce constat va s'accentuer dans les années à venir puisqu'on estime qu'un tiers de la population aura 60 ans en 2040 et que 2,2 millions de personnes seront en perte d'autonomie en 2050 selon le rapport Libault sur le Grand âge et l'autonomie.
Avec l'espérance de vie qui augmente ainsi que l'amélioration des procédés diagnostiques, certaines pathologies devraient progresser comme c'est le cas de la maladie d'Alzheimer, on compterait plus de 2 240 000 malades en 2050 contre 900 000 malades aujourd'hui (donnée Alzheimer Europe, Yearbook 2019).
Cela a pour conséquence une demande de soins accrue et une demande de prise en charge de la dépendance et l'importance de bien vieillir. C'est dans ce cadre que le gouvernement met tout en œuvre pour maintenir au maximum les personnes à domicile et éviter la perte d'autonomie.
Un enjeu logique est l'augmentation des dépenses de santé, des besoins d'aides à domicile et une révision des habitats.
La Loi Grand Age Autonomie, c'est quoi ?
Face à ces enjeux, le gouvernement d'Emmanuel Macron entendait mettre en place l'une des réformes les plus importantes de son quinquennat avec la Loi Grand Age et Autonomie qui a finalement vu le jour le 8 avril 2024.
C'est notamment dans ce cadre qui a été mis en place un ministère délégué chargé de l'Autonomie en juillet 2020, avec, à sa tête Brigitte Bourguignon, rattachée directement au Ministère des Solidarités et de la Santé.
En décembre 2020, la Ministre déléguée lançait une concertation auprès du grand public avec l'intitulé suivant "Comment améliorer la place des personnes âgées dans notre société ?". Plus de 50 000 citoyens se sont impliqués. Les résultats de la concertation ont donc permis de dégager différents axes de priorité pour l'autonomie :
- "création de lieux de vie adaptés et ouverts sur l’extérieur,
- soutien aux aidants,
- attractivité des métiers du grand âge et de l’autonomie,
- respect de la liberté de choix et de la citoyenneté des aînés,
- le renforcement des solidarités intergénérationnelles et la lutte contre l’isolement.".
- permettre un égal accès à l'offre de soin concernant la dépendance et l'aide à domicile, en préservant les aidants,
- revaloriser les métiers liés à la dépendance, rendre le secteur plus attractif et recruter,
- adapter les logements,
- revoir la structuration et l'organisation des EPHAD.
Finalement, dans un contexte épidémique lié à la covid-19, et face à un coût qui aurait pu se porter à 10 milliards d'euros, le gouvernement a décidé de renoncer à la loi.
Toutefois, en juin 2021, la députée Monique Iborra à déposer une Proposition de loi visant à agir pour préserver l'autonomie et garantir les choix de vie de nos ainés, qui a été renvoyée à la Commission des affaires sociales de l'Assemblée Nationale. Cette action a donc relancé la machine.
La loi enfin adoptée ?
La proposition de loi avait été déposée le 15 décembre 2022 par la députée Aurore Bergé et plusieurs de ses collègues Renaissance.
Elle avait été adoptée en première lecture, avec modifications, par l'Assemblée nationale le 23 novembre 2023, puis par le Sénat le 6 février 2024.
Le 12 mars 2024, députés et sénateurs réunis en commission mixte paritaire avaient trouvé un accord sur un texte final. L'Assemblée nationale avait adopté ce texte de compromis le 19 mars et le Sénat l'avait définitivement voté le 27 mars 2024.
La procédure accélérée avait été engagée par le gouvernement le 11 avril 2023.
Cette loi sur le "bien vieillir" vise alors à améliorer la prise en charge des personnes âgées en renforçant l’autonomie et la qualité de vie. Elle prévoit une réforme des EHPAD, avec des mesures pour garantir des soins de qualité, une meilleure coordination des acteurs de santé et un soutien accru aux aidants. Le texte encourage également le développement de solutions alternatives comme l'habitat inclusif pour offrir plus de choix aux personnes âgées et favoriser leur maintien à domicile.
La téléconsultation : un outil pour préserver l'accès aux soins depuis chez soi
Avec l'âge, les besoins médicaux augmentent et certaines affections courantes peuvent être prises en charge dans le cadre d'une téléconsultation, une manière rapide d'avoir accès aux soins tout en restant chez soi. Vous avez juste besoin d'une connexion internet et d'un ordinateur ou d'un téléphone.
Dans une borne ou une cabine MEDADOM chez son pharmacien ou dans sa mairie par exemple. Equipées de dispositifs médicaux, les bornes et cabines permettent au médecin de préciser le diagnostic et vous pouvez être accompagné au besoin.
Sources :
- Santé Gouv - Brigitte Bourguignon, Ministère des Solidarités et de la Santé
- Santé Gouv - Grand Age et Autonomie : Les chiffres clés
- Le Figaro - Loi Grand âge toujours repoussée : les professionnels de la dépendance déçus, Le Figaro
- Vie publique - Loi du 8 avril 2024 portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l'autonomie