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Polyglobulie ou un taux d’hématocrite trop élevé

26/03/25 08:30

Le volume de globules rouges dans notre circulation peut augmenter de façon marquée et entraîner divers déséquilibres au sein du système sanguin. Plusieurs personnes découvrent cette anomalie lors d’une consultation médicale, à la suite d’une fatigue persistante ou d’un contrôle de routine.

Lorsque les résultats d’analyse sanguine mettent en évidence un excès de globules rouges, on parle souvent de polyglobulie. Un taux d’hématocrite trop haut ou élevé peut parfois être passager, mais il peut également signaler une pathologie sous-jacente. 

Qu’est-ce que la polyglobulie et un taux d’hématocrite élevé ?

Prise de sang d'une femme qui détecte un taux d'hématocrite élevé ou polyglobulie.

Quelles sont les valeurs normales de l’hématocrite?

L’hématocrite, mesuré en pourcentage, se situe généralement autour de 42 % à 54 % chez l’homme et de 37 % à 47 % chez la femme. Ces chiffres varient en fonction de l’âge, du sexe ou encore de l’altitude de résidence. Ils résultent d’un calcul reliant le volume occupé par les globules rouges au volume total de sang prélevé.

Lorsque cette valeur dépasse la plage considérée comme habituelle, on évoque un hématocrite au-dessus de la norme.

Dans certains cas, la hausse est bénigne. Une légère déshydratation peut, par exemple, fausser le résultat. Toutefois, une augmentation persistante, accompagnée de symptômes cliniques, requiert une investigation plus approfondie.

 

Quelle différence entre polyglobulie essentielle et secondaire ?

La polyglobulie essentielle (dite également primaire) se caractérise par une production excessive et autonome de globules rouges au niveau de la moelle osseuse. Elle n’est pas déclenchée par un autre problème médical et relève d’une anomalie des cellules souches.

De nombreux spécialistes la classent parmi les syndromes myéloprolifératifs, un groupe de pathologies qui touchent la production des cellules sanguines.

En comparaison, la polyglobulie secondaire provient d’une cause externe, telle qu’une baisse prolongée de l’apport en oxygène (hypoxie chronique) ou une sécrétion inappropriée d’érythropoïétine.

Cette forme secondaire est souvent reliée à des maladies pulmonaires, à la consommation de tabac ou à certaines tumeurs susceptibles de stimuler la fabrication excessive de globules rouges.

 

Quelles sont les causes d’un taux d’hématocrite trop élevé ?

 

Maladies et affections favorisant la polyglobulie

Les pathologies susceptibles de stimuler la production globulaire sont variées. Certaines affections hépatiques et rénales peuvent engendrer une fabrication accrue d’érythropoïétine, hormone qui favorise l’émergence des globules rouges.

Les troubles respiratoires chroniques, comme la bronchopneumopathie obstructive, peuvent également être en jeu. L’hypoxie prolongée, liée à une oxygénation insuffisante, peut déclencher ce phénomène d’augmentation érythrocytaire.

 

Polyglobulie de Vaquez (maladie myéloproliférative)

La maladie de Vaquez incarne une forme spécifique de polyglobulie dite « primitive ». Elle se caractérise par une surproduction pathologique des cellules sanguines, notamment les globules rouges, mais aussi parfois des plaquettes et des globules blancs.

Les patients atteints présentent souvent des signes tels que des maux de tête, une rougeur cutanée au niveau du visage et une sensation de lourdeur dans les membres. Une surveillance médicale régulière est nécessaire afin de limiter les complications et d’encadrer le traitement.

 

Polyglobulie secondaire (hypoxie, tabac, cancer, maladies cardiaques, etc.)

La polyglobulie secondaire se trouve déclenchée par diverses causes externes. Les personnes habitant en haute altitude voient parfois leur organisme produire davantage de globules rouges pour compenser la raréfaction de l’oxygène ambiant. Une tumeur, telle qu’un cancer rénal, peut également libérer des hormones stimulant la moelle osseuse.

Par ailleurs, certaines cardiopathies ou habitudes comme le tabagisme chronique peuvent aggraver la baisse de l’oxygénation et favoriser la prolifération érythrocytaire.

 

Quels sont les facteurs environnementaux et mode de vie qui le cause ?

Plusieurs facteurs de risque entrent en jeu dans l’apparition d’une augmentation significative de l’hématocrite. La résidence en haute montagne, combinée à un entraînement physique intense, exerce parfois une pression sur le corps, poussant celui-ci à fabriquer plus de globules rouges.

L’exposition chronique au monoxyde de carbone, présent dans la fumée de tabac ou certains environnements pollués, induit aussi une sollicitation accrue des mécanismes de production érythrocytaire.

De plus, la déshydratation peut temporairement élever la concentration de globules rouges dans le sang, tout comme une consommation excessive de boissons alcoolisées, qui perturbe l’équilibre hydrique de l’organisme.

 

Quels sont les médicaments et traitements pouvant influencer l’hématocrite ?

Certaines thérapies hormonales, comme l’administration d’érythropoïétine recombinante, sont utilisées pour stimuler la production de globules rouges chez des personnes souffrant d’anémie sévère.

Toutefois, un usage détourné de ces produits, en particulier dans un contexte sportif, amène un risque d’augmentation exagérée de l’hématocrite. Les stéroïdes anabolisants, prescrits à visée thérapeutique ou détournés, peuvent également contribuer à la hausse prolongée du volume des globules rouges.

Une surveillance médicale et un ajustement du traitement restent par conséquent nécessaires chez les patients sous médication susceptible d’influencer la composition sanguine.

 

Quels sont les risques d’un taux d’hématocrite élevé ?

 

Hyperviscosité sanguine : quelles sont ses complications ?

L’hyperviscosité désigne l’épaississement du sang, qui devient moins fluide au fur et à mesure que croît la quantité de globules rouges. Cette situation peut augmenter la résistance à l’écoulement dans les vaisseaux et favoriser l’apparition de complications cardiovasculaires.

Parmi les conséquences les plus redoutées, on retrouve la thrombose, qui se manifeste lorsqu’un caillot obstrue partiellement ou totalement une veine ou une artère. La baisse du débit sanguin peut engendrer une souffrance tissulaire et aggraver le risque d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus.

 

Symptômes d’un hématocrite trop haut : à quoi être attentif ?

Un hématocrite supérieur à la norme peut se traduire par des maux de tête fréquents, des étourdissements et une fatigue persistante. Parfois, on note une rougeur inhabituelle du visage et des extrémités, liée à l’augmentation des globules rouges. Une sensation de démangeaison, notamment après un bain chaud, est également rapportée par certains individus.

Dans des cas plus avancés, des troubles visuels peuvent survenir, liés à un ralentissement du flux sanguin dans les petits vaisseaux de la rétine. Toute manifestation clinique anormale nécessite un examen médical afin de déterminer la cause exacte de l’hématocrite élevé et d’envisager un suivi adapté.

 

Comment réduire un taux d’hématocrite élevé ?

 

Quels sont les traitements médicaux pour contrôler la polyglobulie ?

La prise en charge médicale dépend de l’ampleur de l’augmentation érythrocytaire et du type de polyglobulie. Chez de nombreux patients, la phlébotomie se révèle une approche courante : elle consiste à retirer régulièrement une certaine quantité de sang afin de diminuer la masse globulaire et de préserver la fluidité du flux sanguin.

Des traitements cytoréducteurs, visant à limiter la production de cellules sanguines, peuvent aussi être instaurés dans les formes sévères ou associées à un risque accru de complication. Enfin, une surveillance approfondie de la pression artérielle et de la fonction cardiaque complète souvent cette stratégie thérapeutique.

 

Liste de remèdes naturels et approches complémentaires

Certaines mesures quotidiennes contribuent à la réduction de l'hématocrite et améliorent la qualité de vie. Un apport hydrique adéquat aide par exemple à maintenir une bonne fluidité sanguine.

Un régime équilibré, incluant fruits, légumes et protéines maigres, peut soutenir la santé cardiovasculaire. L’activité physique régulière, adaptée à l’âge et à l’état de santé, favorise une meilleure circulation et diminue le risque de complications liées à la viscosité sanguine.

Des techniques de gestion du stress, comme la méditation ou la respiration profonde, aident parfois à stabiliser la pression artérielle.

Il est recommandé de discuter avec un professionnel de la santé avant d’entreprendre un changement radical de mode de vie ou de recourir à des compléments alimentaires susceptibles d’interagir avec les traitements en cours.

 

FAQ – Vos questions sur la polyglobulie et l’hématocrite élevé

 

Un taux d’hématocrite élevé est-il toujours signe de polyglobulie ?

Un résultat au-dessus de la fourchette normale n’indique pas forcément un trouble permanent. Dans certains cas, la déshydratation ou l’altitude peuvent élever temporairement la concentration de globules rouges.

Toutefois, si l’élévation persiste et qu’elle s’accompagne de signes cliniques, une évaluation plus complète se justifie afin d’éliminer toute polyglobulie pathologique.

 

Quels sont les dangers à long terme d’une polyglobulie non traitée ?

Lorsqu’elle n’est pas correctement surveillée ou contrôlée, la surproduction de globules rouges peut entraîner des conséquences sévères, notamment un risque accru d’événements thromboemboliques. L’irrigation déficiente de certains organes peut également fragiliser l’état général, surtout si la viscosité sanguine demeure élevée sur une longue période.

 

Quelles sont les différences entre hématocrite et hémoglobine ?

L’hématocrite indique la proportion du sang constituée par les globules rouges, tandis que l’hémoglobine correspond à la protéine porteuse de l’oxygène au sein de ces cellules.

Une valeur d’hémoglobine anormale peut révéler une pathologie (comme l’anémie ou la polyglobulie), mais on parle davantage de volume cellulaire global lorsque l’on s’intéresse à l’hématocrite.

Les deux paramètres sont souvent évalués conjointement pour obtenir un aperçu du statut érythrocytaire et orienter le diagnostic vers d’éventuelles causes d’une hématocrite élevé.

 

 

Sources :