Le syndrome de l'intestin irritable est un trouble digestif chronique qui affecte de nombreuses personnes à travers le monde. Caractérisé par des symptômes tels que douleurs abdominales, ballonnements et alternance de constipation et de diarrhée, le syndrome de l'intestin irritable peut grandement impacter la qualité de vie. Pour soulager les personnes concernées, diverses stratégies de traitement sont envisagées, allant de conseils diététiques spécifiques à des interventions médicales ciblées.
Une étude récemment publiée dans The Lancet compare l'efficacité de deux régimes alimentaires restrictifs et d'un traitement médical optimisé chez des patients souffrant de syndrome de l'intestin irritable modéré à sévère.
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L'étude a été conçue pour évaluer et comparer l'impact de deux régimes diététiques spécifiques par rapport à une approche médicamenteuse, dans le traitement des symptômes prédominants du syndrome de l'intestin irritable. L'objectif principal était de déterminer quelle méthode offrait la plus grande réduction des symptômes et permettait le mieux d'améliorer la qualité de vie des patients.
Conduite à l'Hôpital Universitaire Sahlgrenska de Göteborg, en Suède, cette recherche a pris la forme d'une étude contrôlée randomisée, en simple aveugle et monocentrique.
Une étude contrôlée randomisée, en simple aveugle et monocentrique est un type de recherche médicale où les participants sont répartis de manière aléatoire entre différents groupes de traitement pour comparer les effets de ces traitements. Le terme "simple aveugle" signifie que soit les participants, soit les chercheurs (mais pas les deux, ici ce sont les chercheurs) ne savent pas quel traitement spécifique est administré aux participants, afin de réduire les biais dans les résultats. "Monocentrique" indique que l'étude est réalisée dans un seul centre, limitant la variété des conditions et des participants.
Les participants, tous adultes et souffrant de syndrome de l'intestin irritable modéré à sévère selon les critères de Rome IV, ont été assignés aléatoirement à l'un des trois groupes de traitement pour une période de quatre semaines, suivie d'une phase de suivi de six mois.
Le premier groupe (96 personnes) a suivi un régime faible en FODMAPs avec des conseils diététiques standards. Un régime faible en FODMAPs est une approche diététique qui consiste à réduire l'ingestion de certains types de glucides fermentescibles mal absorbés par l'intestin, connus sous l'acronyme FODMAPs (Fermentable Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides, And Polyols). Les aliments faibles en FODMAPs incluent des fruits tels que les bananes, les oranges et les raisins, des légumes comme les carottes, les concombres et les tomates, ainsi que des céréales telles que le quinoa, le riz et le sarrasin. En revanche, les aliments riches en FODMAPs comprennent des fruits comme les pommes, les mangues et les poires, des légumes tels que les oignons, l'ail et les choux de Bruxelles, et des légumineuses comme les haricots, les lentilles et les pois chiches.
Le deuxième groupe (97 personnes) a adopté un régime pauvre en glucides mais riche en protéines et en graisses. Ce type de régime est souvent utilisée pour favoriser la perte de poids et améliorer certaines maladies métaboliques comme le diabète de type 2. Parmi les aliments typiques de ce régime, on trouve les viandes, les poissons gras, les œufs, les fromages, les noix, les graines et certaines huiles comme l'huile d'olive ou de coco.
Les participants de chacun des 2 groupes ont reçu des instructions détaillées sur les modifications alimentaires à effectuer, avec un soutien continu pour réintroduire progressivement certains aliments.
Le troisième groupe (101 personnes) a reçu un traitement médical basé sur leur symptôme prédominant de syndrome de l'intestin irritable. Ce traitement était administré de manière ouverte, permettant aux participants de savoir quel type de médicament ils recevaient, contrairement aux régimes alimentaires dont les détails étaient masqués.
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Après quatre semaines, une amélioration significative des symptômes décrits par les participants a été observée dans les deux groupes diététiques, avec une légère supériorité pour le régime faible en FODMAPs. Le groupe sous traitement médical a également montré des améliorations, mais dans une moindre mesure. Les trois traitements ont donc permis des améliorations, mais le meilleur était le régime pauvre en FODMAPs.
Peu d'événements indésirables ont été rapportés, affirmant la sécurité des régimes et des traitements testés. La plupart des participants ont terminé l'étude, démontrant une bonne adhésion aux interventions proposées.
Peu d'événements indésirables ont été rapportés, affirmant la sécurité des régimes et des traitements testés. La plupart des participants ont terminé l'étude, démontrant une bonne adhésion aux interventions proposées.
Cette étude souligne l'efficacité potentielle des interventions diététiques comme première ligne de traitement pour le syndrome de l'intestin irritable. Elle invite également à poursuivre la recherche pour développer des stratégies de traitement personnalisées, adaptées aux besoins individuels des patients.
Les résultats de cette étude enrichissent notre compréhension du traitement du syndrome de l'intestin irritable, mettant en évidence l'importance des approches diététiques. Elles offrent une alternative viable et souvent préférable aux traitements médicamenteux, surtout lorsque ceux-ci sont personnalisés et adaptés aux symptômes spécifiques de chaque patient.